ILLINOIS STATE

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PROCES-VERBAUX

K

* "

4~

^?f.

SOCIÉTÉ LINNÉENNE

DE BORDEAUX

FONDÉE LE 25 JUIN 1818

Et reconnue comme établissement d’utilité publiqu

par Ordonnance Royale du 15 juin 1828 -

Athénée

Bue des Trois-Conils, 53

TOME EXXIV

11)22

V

BORDEAUX

IMPRIMERIE A. SAUGNAC & E. DROUILLARD

3, PLACE DE LA VICTOIRE, 3

50 g

(44)

n

A-"

EXTRAITS

PROCÈS-VERBAUX

Séances de la Société Linnèenne de Bordeaux

19 2 2

PERSONNEL DE LA SOCIÉTÉ (1>

Au 1er janvier 1921

Fondateur directeur : J. -F. LATERRADE (mort ue 31 octobre 1858), direc¬ teur PENDANT QUARANTE ANS ET CINQ MOIS, MAINTENU A PERPÉTUITÉ EN TÊTE DE UA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCISION du 30 NOVEMBRE 1859.

Des MOULINS (Charles), (mort le 24 décembre 1875), président pendant trente

ANS, MAINTENU a PERPÉTUITÉ EN TÈTE DE LA LISTE DES MEMBRES, PAR DÉCI¬ SION DU G FÉVRIER 1878.

Composition du Bureau de la Société

A

1877-1920 M. Degrange-Touzin, Président honoraire.

CONSEIL D’ADMINISTRATION

MM. Lamarque, y 1., Président.

Duvergier, Vice-Président .

Malvesin-Fabre, Secrét. génér. Peyrot, III.. Secrét'e adjoint. Castex (L.), ife. Trésorier. Lambertie, Archiviste.

MM. Bardié, yi.

Cabantous, H A., i. Ghaine, y I., é. Daydie, y A. Feytaud, y A. Llaguet, #, y I.

COMMISSION DES PUBLICATIONS

MM. Duvergier,

Feytaud, y A.

Peyrot, il 1.

COMMISSION DES FINANCES

MM. Daydie, U A.

Duvergier,

Gouin.

COMMISSION DES ARCHIVES

MM. Chaine, y I., § Feytaud, y A.

Plomb, $.

(1) Fondée le 25 juin 1818, la Société Linnéenne de Bordeaux a été reconnue comme Établissement d’utilité publique, par ordonnance royale du 15 juin 1828. Elle a été autorisée à modifier ses statuts par décret du Président de la Républi¬ que du 25 janvier 1884.

PROCES- Y KR BAUX

MEMBRES BIENFAITEURS

MM.

Bardié (A.), O I., U janvier 1922. Breignet (Fréd.), O I., 5 mai 1920. Motelay (L.), O I., 5, 5 mai 1920.

7 Rozier (X), 5 mai 1920.

MEMBRES D’HONNEUR

MM.

Le Préfet de la Gironde.

Le Président du Conseil général de la Gironde.

Le Maire de Bordeaux.

1920 Bonaparte (Prince Roland), avenue d’Iéna, 10, Paris .

1924 Bonnier (Gaston), rue de l’Estrapade, 15, Paris . .

1908 Cossmann (M.), # : hiver, 21, rue Montpensier, à Pau (de novembre à

juin) ; été, 2, boulevard Sadi-Carnot, Enghien-les-Bains (S.-et-O.)

(de juin à octobre) . . .

1908 Dollfus (G. -F.), # 45, rue de Chabrol, Paris . .

1921 Lacroix (Alfred), Professeur de Minéralogie au Muséum, 23, rue Hum-

boldt, Paris . .

Histoire naturle Botanique.

Paléontologie.

Géologie.

Minéralogie.

MEMBRES HONORAIRES

MM.

1918 Coutures, rue de Mexico, 56, Caudéran .

1879 Dupuy de la Grand’Rive E.), f| A., 36. Grande Rue, Libourne 1886 Eyquem (Gaston), chemin d’Eysines. 262, Caudéran .

1919 Jolyet (!)>•), à Arcachon (Gironde) . . .

1882 Lustrac (de), juge de paix du canton d’Aïn-Bessem, arrond. d Alger.

1914 Neuville (Marcel), 19, rue Tastet . ***"

1893 Neyraut, || A., 236, rue Sainte-Catherine . .

Entom. (Col.).

Géologie.

Botanique.

Biologie.

Botanique.

Géologie.

Botanique.

MEMBRES TITULAIRES

et Membres à vie (★)

MM.

1909 Arné (Paul), #,'-121, rue Judaïque .

1871 Artigue (Félix), 104, rue Mondenard .

1921 Ballan de Ballansée (Jules), à Rions (Gironde) .

1914 Baraton (Commandant Louis), 0.#, N. I., 2, rue Pérey. 1890 Bardié (Armand), y I., 49, cours Georges-Clémenceau. . .

1887 Baronnet, 213, rue de Saint-Genès . * .

1900 Barrère (Dr P.), 2, rue Parrol, Paris. . . .

1906 Baudrimont (Dr Albert), L, 40, rue des Remparts. .

Zoologie.

Géologie.

Botanique.

Botanique.

Botanique.

Botanique.

Botanique.

Biologie.

PROCÈS-VERBAUX

1898 Beille (Dr), I., §, 28, rue Théodore-Ducos .

1921 Bernier (Abbé Henri), curé de Marsas par Cavignac (Gironde) .

1920 Bertrand-Pouey (Henri), 16, rue du Guignier, Paris (XXe) .

1911 Bouchon, préparateur à l’herbier municipal, 19, rue Verdier. .

1910 Boutan, fjll., Professeur de Zoologie, Faculté des Sciences, 149, cours

de la Marne .

1921 Brascassat (Marcel), 36, rue Marceau, Le Bouscat . . .

1891 Breignet (Frédéric), !|j! I., 10, rue de l’Eglise-Saint-Seurin .

1920 Brion (Jean), rue Auguste-Mérillon .

1913 Gabantous (Louis), || A., $§, villa Mon repos, chemin Duvergier, 1, Cau-

déran .

1905 Gadoret (Yves), 4, rue de l’Église-Sainl-Seurin .

1910 if Castex (Dr Louis), #, 118, rue de Pessac .

1913 Chaîne (Joseph), jyi [., f§, 2 47, cours de l’Argonne .

1919 if Glaverie (Aurélien), château La Peyruche, à Langoiran .

1920 Charrier, Directeur de la Station scientifique du Collège Régnault, ci

Tanger .

1920 Gordier (René), 65, cours Pasteur .

1902 Bautzenberg (Philippe), 209, rue deTUniversité, Paris . .

1891 Daydie (Ch.)., A., 28, rue Laseppe .

1877 Degrange-Touzin (Armand), 157, rue de l’Eglise-Saint-Seurin .

1899 Devaux, ||I., 44, rue Millière .

1900 Directeur de l’Ecole de Saint-Genès .

1921 Dubordieu (Abbé), curé de Mazères (Gironde) .

1918 Dubreuilh, pharmacien, 7, rue Judaïque .

1877 Durand-Degrange, ||( A., 24. rue Trocard, Libourne (Gironde)..

1899 Duvergier, domaine de Caillavet, Mérignac (Gironde) . .

1920 Essner (Jules), 1, cours du Pavé-des-Ghartrons . .

1910 Feytaud (Dr), A., maître de conférences de zoologie agricole à la

Faculté des Sciences, 149, cours de la Marne . .

1920 Féry d’Esciands (comte), château de Paillet (Gironde). . . .

1014 Fiton, U I., $., directeur de l'Ecole primaire supérieure de Talence....

1921 Frémont (F. -A.), U I., 45, rue Lechapelliçr .

1892 Gouin (Henri), 99, cours d’Alsace-et-Lorraine . . . . .

1879 Grangeneuve (Maurice), 32, allées de Tourny .

1903 Gruvel, 0. U I., §, 66, rue Claude-Bernard, Paris (Ve) .

1901 Guestier (Daniel), O. 41, cours du Pavé-des-Chartrons .

1921 Hameau (Dr), villa René, Arcachon .

1918 Henriot (Philippe), château de Picon, Eynessë (Gironde) .

1920 Hillairet (Dr Jean), à Cadillac-sur-Garonne .

1881 Journu (Auguste), 4, rue Chaumet. .

1892 Kuntsler, || I., 1 lbis, rue de. Navarre . .

1920 Labarthe-Pon (Henri), $, ►£, 3, place des Capucins . .

1896 Labrie (Abbé), A.', curé de Frontenac (Gironde) . .......

1917 Lafabrie-Raymond (J. -A.), 31, avenue de Mirande, Gaudéran .

1881 Lalanne (Dr Gaston), || A., Castel d’Andorte, Le Bouscat (Gironde)...

1902 Lalesque (Dr), villa Claude-Bernard, Arcachon .

5

Botanique. Lépidopt. Sciences natles. Botanique.

Zoologie.

Entom. Ornit. Entom. (Lép.). Histoire natle.

Entomologie.

Zoologie.

Paléontologie.

Zoologie.

Histoire naturle.

Sciences nalles.

Entomologie.

Géologie.

Coléopt., Conch.

Géologie.

Botanique.

Zoologie.

Bot. Lépidopt.- Botanique. Botanique. Paléontologie. Chimie, Expert.

Zoologie.

Agriculture.

Botanique.

Lépidopt.

Entom. (Lép.).

Minéralogie.

Zoologie.

Géologie.

Zoologie.

Botan., Entom. (lépid.). Bolan., Biol. Botanique. Zoologie. Botanique. Bolan., Préhist. Conchyliologie. Botan., Préhist. Biologie.

6

PROCÈS-VERBAUX

1902 Lamarque (Dr Henri), ifc, || I., 85, rue de Saint-Genès .

1896 Lambertie (Maurice), 37, rue des Faures . . j.

1921 Lapeyrère (Etienne), à Gastets (Landes) .

1921 Laporte (Xavier), place des Palmiers, Arcachon .

1921 Larousse (Hubert), 93, cours Balguerie-Suttenberg. . . .

1878 Lawton (Edouard), 94, quai des Chartrons . . .

1901 Llaguet (Dr B.), || I., villa Linné, 11, avenue de la Chapelle,

Arcachon . .

1912 Malvesin-Fabre (Georges), 1, rue de Talence .

1910 Manon (Dr), méd. -major de lre classe en retraite, 35, cours Pasteur .

1920 Marly (Pierre), 11, rue Adrien-Bayssellance . .

1921 Mercier (Octave), Ecole Condorcet, Arcachon .

1921 Monteil (Emile), 235, chemin d’Eysines, Le Bouscat .

1900 Muratet (Dr Léon), ifc, || I., 1, place de la Victoire..' . .

1921 Muséum d’Histoire Naturelle, Jardin Public .

1913 Pain ((Dr Denis), 164, rue Sainte-Catherine . . .

1898 Peyrot, ^ I., 31, rue Wustemberg ... : .

1920 Pionneau (Paul), 5-, rue Antoine-Dupuch, Bordeaux-Saint- Augustin ... .

1919 Plomb (Georges), i, 22, rue Edison, Talence .

1883 Preller (L.), 5, cours de Gourgue .

1921 Puymaly (André de), préparât, de botanique à la Faculté des Sciences.

1921 Puységur (Karl de), 34, rue Caussan . . .

1903 Queyron, || A., médecin-vétérinaire, rue des Écoles, La Réole . . . .

1887 Reyt (Pierre), Bouliac (Gironde) . . .

1922 Roman (Frédéric), 2, quai Saint-Clair, Lyon .

1896 Sabrazès (Dr), ifc, || I., 50, rue Ferrère . . . .

1911 Sarrazin (MlleL.), ||L, profesr au Lycée de Jeunes Filles, 90, rue Mon-

denard .

1902 Sauvageau (Camille), I., prof, à Faculté des Sciences, Bordeaux.

1912 Sigalas (Dr Raymond), $, 99, rue de Saint-Genès . . .

1921 Sorin (abbé), curé de Saint-Côme . . .

1921 Teycheney (Louis), à Sadirac (Gironde) . .

1921 Université de Montpellier .

1922 Vaillant (Albert) 37, rue Desse . . . . .

MEMBRES CORRESPONDANTS

(Les membres dont les noms sont marqués d'un sont cotisant! et reçoivent les publications).

MM.

1878 Archambaud (Gaston), 9, rue Bel-Orme.

1920 Belloc (Gérard), 18, rue Dauphine, La Rochelle .

1900 Bouygues, || I., O. Institut botanique de l’Université, à Caen.. 1911 Glaverie, inspect. des Eaux et Forêts, à Oléron (B.-Pyrén.) . .

1871 + Daleau (François), fj I., Bourg-sur-Gironde . .

1871 ^ Dubalen, directeur du Muséum, Mont-de-Marsan (Landes) .

1885 Durègne, I., 24, quai de Béthune, à Paris .

Botanique.

Entom. (Hém.),

Diatomologie.

Mycologie.

Mycologie.

Ornithologie.

Biologie.

Botanique.

Entomologie.

Agriculture.

Biologie.

Biologie.

Biologie.

Histoire natur.

Biologie.

Paléontologie.

Entomologie.

Botanique.

Botanique.

Botanique.

Lép. Erpét.

Botanique.

Géologie.

Géologie.

Biologie.

Botanique.

Botanique.

Zoologie.

Lépidoptère.

Botanique.

Hist. naturelle. Conchyliologie .

Sciences natles,

Botanique.

Botanique.

Préhistoire.

Géologie.

Géologie.

PROCÈS-VERBAUX

1920 Dutertre (A. -P.), Préparateur au Laboratoire de Géologie de la Faculté

des Sciences, Lille . . .

1900 Gendre (Dr Ernest), Inspection de l’Assistance publique, avenue Vau- ban, 13bis, Angers (M.-et-L.) .

1899 Hermann, 8, rue de la Sorbonne, Paris . .

1906 Janet (Charles), 71, rue de Paris, à Voisinlieu, par Allonne (Oise).. . : . .

1911 if Lambert (Jules), Président honoraire du Tribunal civil, rue des

Boulangers, à Paris (Ve) . . .' . . .

1889 Lamie, 2, rue Sainte-Germaine, Toulouse.

1912 Lastours (Dr Louis de), 5, place Dumoustier, Nantes .

1873 if Lataste (Fernand), Cadillac (Gironde) . . . . . . ...

1921 if Lumeau, Musée de Mont-de-Marsan . .

1897 if Maxwell (J.), O. ife, || A., Procureur général près la Cour d'appel de

Bordeaux, 37, rue Thiac . .

1894 Péchoutre, ifc, Lycée Louis-le-Grand, rue Toullier, 6, Paris .

1892 Ramond-Gontaud, P I., assistant honoraire de géologie au Muséum national d’histoire naturelle, 18, rue Louis-Philippe, Neuilly-sur-Seine, 1885 Regelsperger (G.), 85, rue de la Boétie, Paris .

1913 Southoff (Georges de), 13, viâ Santo-Spirito, Florence (Italie) .

1900 Verguin (Louis), lieutenantrcolonel d’artillerie . . .

MEMBRES AUDITEURS

MM.

1913 Ballais (Camille), à Castel-d'Andorte, Le Bouscat .

1919 Bertrand (Henri), 2, rue Julie . . . .

1921 Brèthe (J.), 32, rue de Lyon .

1920 Brion (Charles), 26, rue Auguste-Mérillon .

1919 Capdeville (Gérard), instituteur à l’école Paul-Bert, Arcachon .

1913 Courtel (Emile), 102, chemin de Pessac, Talence .

1920 Dieuzeide (René), 86, rue Mondenard. . ., .

1911 Godillon (E.), 36, avenue des Camps, Le Bouscat .

1913 Grédy (Henry), || A., 19, cours du Pavé-des-Chartrons. .

1919 Haillecourt (Marcel), au Dispensaire d’hygiène, r. du Casino, Arcachon.

1909 Lacouture, 25, cours Balguerie-Stuttenberg .

1920 Magimel (Louis), 35, cours du Maréchal-Petain .

1921 Merlet (M»e A.-M.), 13, rue Carnot, Talence . .

1913 Pépion (Aristide), rue Victor-Hugo, Bègles . .

1914 Pique (Abbé), curé de Saint-Brice, par Sauveterre-de-Guienne .

1921 Santus (Ernest), 49, chemin Jouïs, Talence.... . . .

1921 Santus (M1Ie Germaine), 49, chemin Jouis, Talence . .

1919 Tempère (Gaston), villa Racine, cours Lamarque, Arcachon .

MORTS POUR LA PATRIE

MM.

Moustier (Michel). Roch (Louis).

7

Géol., Paléont.

Zoologie.

Zoologie.

Entomologie.

Géologie.

Entomologie.

Zoologie.

Hist. naturelle.

Botanique.

Botanique.

Géologie.

Géologie.

Erpétologie.

Botanique.

Botan. (Orch.)

Hist. naturelle.

Agriculture.

Coléoptères.

Biologie.

Botanique.

Botanique.

Botanique.

Zoologie.

Botanique.

Botanique.

Biologie.

Hist. naturelle

Botanique.

Botanique.

Hist. naturelle

Apiculture.

Biologie.

8

PROCÈS-VERBAUX

Liste des publications périodiques reçues par la Société (1)

I. Ouvrages donnés par le Gouvernement français.

Ministère de l’Instruction publique :

* Académie des Sciences ^Institut de France). Comptes rendus hebdomadaires des

séances.

* Bibliographie annuelle des Travaux historiques et archéologiques publiée par les Sociétés savantes de France.

* Bibliographie générale des Travaux historiques et archéologiques publiée par les Sociétés savantes de France.

* Comité des Travaux historiques et scientifiques.

* Nouvelles archives du Muséum d’histoire naturelle de Paris.

* Annuaire des Bibliothèques et des Archives.

II. Sociétés françaises.

Alger . Bulletin de la Soc. d’histoire naturelle de l’Afrique du nord.

Angers . * Bulletin de la Société d’Etudes scientifiques.

Arcachon . Société scientifique. Station biologique.

Autün . * Bullêtin de la Société d’histoire naturelle.

Auxerre . * Bulletin de la Société des sciences historiques et natu¬

relles de l’Yonne.

Bagnères-de-Bigorre. ‘Bulletin de la Société Ramond. Folklore pyrénéen.

Bar-le-Duc . ... ‘Mémoires de la Société des Lettres, Sciences et Arts de

Bar-le-Duc.

Bordeaux . . . * Bulletin de la Société de Géographie commerciale de

Bordeaux.

‘Annales de la Société d' Agriculture du département de la Gironde.

* Nouvelles annales de la Société d’Horticulture du dépar¬

tement de la Gironde:

* Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux.

* Procès-verbaux et Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux.

‘Observations pluviométriques et thermométriques faites dans la France méridionale et plus spécialement dans le département de la Gironde.

Bulletin de la Société d’études et de vulgarisation de la Zoologie agricole.

(I) Les Sociétés marquées d’un astérisque sont celles dont les publications ne sont pas par¬ venues à la Société Linnéenne dans le courant de l’année 1921. Messieurs les Bibliothécaires de ces Sociétés sont priés d’en faire l’envoi dans le plus bref délai.

PROCÈS-VERBAUX

9

Bourg . . . Bulletin de la Société des Naturalistes de l’Ain.

Caen . Société Linnéenne de Normandie.

Carcassonne . * Bulletin de la Société d'Études scientifiques de l’Aude.

Cherbourg . * Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles

et mathématiques de Cherbourg.

Dax . . Bulletin trimestriel de la Société de Borda.

Grenoble . Annales de l’Université.

‘Société dauphinoise d’Études biologiques (Bio-Club).

La Rochelle . Académie de La Rochelle (Section des Sciences naturelles)

Le Havre . Musea. Journal des Musées d’Histoire naturelle.

Lille . ‘Société géologique du Nord.

Limoges . * Revue scientifique du Limousin.

Lyon . . . Annales de la Société Linnéenne de Lyon.

* Société botanique de Lyon.

Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.

Le Mans . Bulletin de la Société d’ Agriculture, Sciences et Arts de la

Sarthe.

Maçon' . Société d’Histoire naturelle.

Marseille . * Annales du Musée d’Histoire naturelle de Marseille.

‘Annales de la Faculté des Sciences de Marseille.

* Répertoire des travaux de la Société de statistique.

Metz . ‘Bulletin de la Société d’histoire naturelle de Metz.

Montpellier . Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. (Mémoires

de la section des Sciences).

Nancy. ... A . Mémoires de l’Académie Stanislas.

Nancy . Bulletin de la Société des Sciences naturelles et Réunion

biologique.

Nantes . .-r- . * Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l’Ouest

delà France.

Nîmes...' . . .. ‘Bulletin de 1a, Société d’Étude des Sciences naturelles.

Paris . . * Société géologique de France.

* Journal de Conchyliologie.

Association française pour l’Avancement des Sciences. Bulletins et Mémoires de la Société botanique de France. Revue générale de Botanique (G. Bonnier).

* Bulletin de la Société mycologique de France.

* Herbier du Muséum de Paris. Phanérogamie. Notulæ

systematicæ.

* Société zooîogique de France.

Société entomologique de France.

* Bulletin de la Ligue française pour la protection des oiseaux.

Rennes . Insecta.

Bulletin de la Société Géologique et Minéralogique de

Bretagne.

Strasbourg . Bulletin de l’Association Philomathique d’Alsace et Lorraine.

Toulon..... . . . Annales de la Société d’histoire naturelle.

10

PROCES-VERBAUX

Toulouse. .

Troyes. . . .

Vannes. . . . Versailles

Berlin ....

Bonn .

Brème . .

Francfort-sur-Mein .

Fribourg .

Giessen .

Halle .

Hambourg. .........

Kiel .

Kiel et Helgoland

Kœnigsberg .

Leipzig .

Munich .

Munster . .

Wiesbapen .

Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres.

Société d’ Histoire naturelle.

* Mémoires de la Société académique d’Agric.ulture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l’Aube.

Bulletin de la Société polymathique du Morbihan.

Bulletin de la Société des Sciences de Seine-et-Oise et de la Beauce.

III. Sociétés étrangères.

Allemagne (1).

¥ Zeitschrift der deutschen geologischen Gesellschaft. Mona- tsberichte. Abhandlungen.

* Verhandlungen des botanischen Vereins der provinz Brandenburg.

‘Mitteilungen und Bericht aus dem zoologischen Muséum. Entomologische mitteilungen.

* Verhandlungen et Sitzüngsberichte des naturhistorischen

Vereins.

* Abhandlungen herausgegeben vom naturwissenschaftli-

chen Verein.

* Bericht und Abhandlungen der Senckenbergischen Natur- forschenden Gesellschaft.

* Berichte der naturforschenden Gtesellschaft.

* Bericht der Oberhessischen Gesellschaft für Natur und

Heilkunde.

* Nova acta Academiæ Gæsaræ Leopoldino Carolinæ Ger- ,maniæ Naturæ Curiosorum.

* Leopoldina amtlichés.

* Jahrbuch der Hamburgischen wissenschaftlichen Anstalten.

* Mitteilungen aus dem naturhistorischen Muséum.

* Schriften des- naturwissenschafllichen vereins für Schle-

wig-Holstein.

* Wissenschaftliche Meeresuiitersuchungeri herausgegeben von der Kommission zur wissenschaftlichen Untersuchund dér deutschen Meere in Kiel und der biologischen Ans- talt auf Helgoland.

* Schriften der physikalisch-ôkonomischen Gesellschaft zu Kœnigsberg.

* Zoologischer Anzeiger.

* Leipziger Zeitschrift für deutsches Recht.

* Mathematisch-physikalischen Classe der K. B. Akademie der Wissenschaften zu München.

* Jahresbericht des Westfülischen provinzial Vereins.

* Jahrbücher des Nassaüischen vereins für Naturkunde.

(D Depuis 1914 les échanges avec l’Allemagne, l’Autriche et la Russie sont interrompus.

PROCÈS-VERBAUX

11

Argentine (République).

Buenos-Ayres . Anales del Museo nacional de Historia Natural.

La Plata . . . . . Obras complétas y correspondencia cienlifica de Florentino

Ameghino.

Australie.

Adélaïde . Transactions and Proceedings and Tteport ôf the Royal

Society of South Australia.

Sydney . . Records and Memoirs of the Australian Muséum.

* The Australian Zoologist.

Nombreuses autres publications.

Autriche

Wien . . Verhandlungen der zoologisch-bolanischen Gesellschaft in

Wien.

Belgique.

Bruxelles.... . Académie royale des Sciences, Lettres et Beaux-Arts de

Belgique.

Mémoires de l’Académie.

Bulletin de l’Académie (Classe des sciences).

Annuaire de l’Académie.

* Mémoires du Musée royal d’histoire naturelle.

Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique.

Bulletins et Mémoires de la Société belge de Géologie, de

Paléontologie et d’Hydrologie.

Annales de la Société royale zoologique et malacologique

de Belgique.

Liège . Annales de la Société géologique de Belgique.

Mémoires de la Société royale des Sciences.

Publications relatives au Congo belge.

Brésil.

Rio-de-Janeiro . * Archivos da Escola superior de Agricultura e Medicina

veterinaria.

Archivos do Museu nacional.

Sao-Paulo . . * Revista du Museu Paulista.

Canada.

Halifax . Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute

of Science.

Québec . . Le Naturaliste Canadien.

Ottawa . * Geological and natural history Survey of Canada.

Canada Department of mines. Geological Survey branch.

Nombreuses publications.

12

PROCES-VERBAUX

Danemark.

Copenhague . * Académie royale des Sciences et Lettres du Danemark.

Mémoires et Bulletins.

Videnskabelige Meddelelser fra den naturhistoriske forening.

* Det Kgl. danske Videnskabernes selskab. Biologiske med¬

delelser.

Egypte.

Le Caire . . Bulletin de la Société entomologique d’Egypte.

Espagne.

Barcelone . * Butlleti del Club montanyenc.

* Publicacions de la Junta de Ciences naturals.

Butlleti de la Instituciô catalana d’historia natural.

Mémoire de Real Academia de Ciencias y Artes.

Madrid . . . Sociedad espanola de Historia natural.

* Minislerio de Marina. Bolelin de Pescas.

‘Memorias de la Real Academia de Ciencias.

‘Trabajos del Laboratorio de Investig&ciones biologicas de

la Universitad de Madrid. (Suite de la «Revista trimestrial Micrografica » ).

* Boletin del Instituto geologico.

* Instituto nacional de Ciencias fîsico-naturales.

* Trabajos del Museo de Ciencias naturales.

Saragosse . Boletin de la Sociedad ibérica de Ciencias naturales.

Valence . Instituto general y tecnico de Yalencia.

Etats-Unis.

Berkeley . University of California Publications.

Boston . ‘Boston Society of Natural History.

Brooklyn . The Muséum of the Brooklyn Institute of Arts and Sciences.

Cambridge . . Bulletin of the Muséum of comparative Zoology at Harvard

College.

Giiapel-Hill . Journal of the Elisha Mitchell scientific Society.

Chicago . * Field Muséum of Natural History.

Ithaca . Cornell University Agricultural experiment Station.

Lansing . * Academy of sciences. %

Madison . . Wisconsin Geological and Natural History survey.

* Wisconsin Academy of sciences, arts andjetters.

New-Haven . Connecticut Academy of Arts and Sciences.

New-York . . Annals and Memoirs of the New-York Academy of Sciences.

Philadelphie... . Academy of Natural Sciences : Proceedings. Journal.

Proceedings of the American philosophical Society.

Rochester . Proceedings of the Rochester Academy of Sciences.

P RGCËS- S'Ë R B A 1' X

13

Saint-Louis . Missouri botanical Garden.

* Transactions of the Academy.

Topeka . * Transactions of the Kansas Academy of Sciences.

Urbana . * Bulletin of the Illinois-State. laboratory of Natural History.

Washington . Journal of Agricultural research.

Proceedings of the national Academy of sciences. Smithsonian Institution :

* Annual report of the Board of Regents of the Smithsonian Institution.

Smithsonian contributions to knowledge.

U. -S. National Muséum : Proceedings, Bulletin and annual Report.

Contribution from the U. S. National Herbarium. Smithsonian Miscellaneous collection. Quarterly issue.

Ca magie Institution Publications diverses.

Grande-Bretagne.

Cardiff . Transaction of the Cardiff Naturalisas Society.

Dublin . * Royal Dublin Society : Economie proceedings, Scientific

proceedings, Scientific transactions.

Edimbourg . * Proceedings of the Royal physical Society.

Glasgow. ....... ... * The Glasgow naturalise

Ltverpool . Proceedings and transactions of the Liverpool biological

Society.

Londres . * Hooker’s Icônes plantaruin.

The quarterly Journal of the geological Society. Geological

literature.

Londres . Proceedings of the geologist’s Association.

The journal of the Linnean Society : Botanv, Zoology.

Annals of the Nalal Muséum.

Hongrie.

Budapest . . Annales historico-naturales Musei nationâlis Hungarici.

Inde.

Calcutta . * Asiatic Society of Bengal : Journal, Proceedings.

Geological Survey of India : Memoirs, Records, Palæon

tologia indica.

* Report of the progress of Agriculture in India.

* Review of Agricultural operations in India.

Pusa . * Memoirs of the department of Agriculture in India.

Agricultural research Institute.

14

PROCÈS-VERBAUX

Italie.

Bologne. ... ; . *x\cademia delle Scienze dell’ Instituto di Bologna : Mémorie

y Rendiconto.

Milan . Atti délia Societa italiana di Scienze naturali e del Museo

civico di Storia naturale.

Pise . Societa toscana di Scienze naturali.

Portici . . . ■' Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria.

*Annali délia Regia Scuola Superiore di Agricultura.

Rome . Atti délia Reale Acaderrtia dei Lincei : Rendiconti.

Bolletino délia Societa geologica italiana.

* Bolletino del Real Comitato geologico d’Italia.

‘Annali di Botanica.

Japon.

Tokio . . Annotationes zoologicæ japonenses.

Impérial University Calendar.

Luxembourg.

Luxembourg . * Société des Naturalistes luxembourgeois.

. > Mexique.

Mexico . * Anales del Instituto medico nacional.

* Instituto geologico. Boletin. Parergones.

Sociedad cientiüca «. Antonio Alzate ».

Secretaria de Fomento. Boletin de la direccion de estudios

biologicos.

Norvège.

Bergen.. . Bergens Muséum Aarbok et Arsaberetning.

Christiania . . . . * Nyt magazin for naturvidenskaberne.

Trondhjem . Det Kongelige norske videnskabers selskaps skrisfter.

Pays-Bas.

Leyde . . Mededeelingen van’s Riyks herbarium (Herbier de l’Etat).

Nij.Megen . . . . * Nederlandscb kruidkundig àrchief.

Recueil des Travaux botaniques néerlandais.

Pérou.

Lima

Boletin del Cuerpo de Ingeniores de Minas del Peruv

PROCES-VERBAUX

15

Portugal.

Braga . Broteria.

Lisbonne ........... . * Communicaçoes da Seccao dos Trabalhos geologicos de

Portugal.

* Communicaçoes da commissao do. serviço geologico.

Porto . * Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto.

Russie.

Helsingfors . Societas pro fauna et flora fennica.

Kiew . * Mémoires de la Société des Naturalistes de Kiew.

Moscou . * Société impériale des Naturalistes de Moscou.

Pétrograd . . * Académie impériale des Sciences de Pétrograd : Publica¬

tions diverses.

* Travaux du Musée botanique de l’Académie impériale

des sciences.

* Acti Horti Petropolitani.

* Shedæ ad herbarium floræ rossicæ.

* Flora Siberiæ et Orientis extremi Museo botanico.

* Comité géologique de Pétrograd.

\ Horæ Societatis entomologicæ rossicæ.

* Revue russe d’entomologie.

Suède.

Lund . *Acta universitatis Lundensis.

Stockholm . * Kungliga svenska Vetenskaps-x^kademiens : Handlingar,

Bihang, Ofversigt.

Arkiv fur Botanik, Kemi-mineralogi, . Zoologi, Matematik, Astronomi och Fisick, Geologi.

Arsbok. Lefnadsteckningar.

Sveriges geologiska undersokning.

Geologiska fôreningèns fôrhandlingar.

Sweden Historical and statistical Handbook.

Stockholm... . Entomologisk tidskrift.

* Meddelanden fran K. Vetenskapsakademiens Nobelinstitut.

* Les prix Nobel.'

Upsala . Publications diverses de l’Uni versité.

Bulletin of the Geological Institution of the Univërsity of

Upsala.

Suisse.

Bale. . . . Bericht iiber die Verhandlungen der naturfopschenden

Gesellschaft.

Genève....... _ ... ‘Annuaire du Conservatoire et du Jardin botaniques de

Genève.

16

PROCÈS-VERBAUX

Genève .

Lausanne . . . . . .

Neuchâtel .

Zurich .

Prague.

Montevideo

Astre (Gaston) .

Blanchère (H. de La) . CoSSMANN .

Cotte (J.) .

Dufour (Léon) .

Société de Physique et d’Histoire naturelle de Genève. Bulletin de' l’Institut national genevois.

Bulletin de la Société botanique.

Bulletin de la Société vaudoise des Sciences naturelles.

* Bulletin de la Soc. neuchâteloise des Sciences naturelles. Vierteljahrschrift der naturforschenden Gesellschaft.

Tchéco-Slovaquie

Vcta Socistatis entomological Gechosloveniae.

Uruguay

* Anales dei \luseo nacional.

IV. Ouvrages divers.

Biologie des Mollusques dans les dunes maritimes françaises et ses rapports avec la géographie botanique, Toulouse, 1920. (Don de M. Harlet).

L’esprit des poissons, Paris, 1870.

Essai de Paléoconchologie comparée, 1921.

Recherches sur les Galles de Provence. Introduction, Tours, 1912.

Etudes anatomiques et physiologiques sur une Mouche, dans le but d’éclairer l’histoire des Métamorphoses et de la prétendue circulation des Insectes, Paris, 1841.

Histoire des Métamorphoses du Choragvs Sheppardi et du Xyletinus hederœ , Paris, 1843.

Note sur la composition segmentaire de quelques larves de Coléoptères, Paris, 1843.

Histoire des métamorphoses et de l’anatomie du Piophila

pelasionis , Paris, 1844.

Anatomie générale des Diptères, Paris, 1844.

Histoire des métamorphoses de la Lucilia dispar. Paris, 1845.

Note sur les métamorphoses et le genre de vie des Baris picinus et cuprirostris , Paris, 1845.

Histoire des métamorphoses de la Drosophila pallipes, Paris, 1845.

Description de deux espèces nouvelles d 'Aradns des Pyrénées. Remarques sur les Hémiptères de ce genre, Paris, 1844.

Etudes anatomiques et physiologiques sur les insectes Diptères de la famille des Pupipares, Paris, 1845.

Sur la circulation dans les insectes, Bordeaux, 1849.

Observations sur métamorphoses du Cerceris bupresticida et sur l’industrie et l’instinct entomologique de cet Hyménoptère.

PROCÈS-VERBAUX

17

Dufour (Léon) . .

. Mémoire sur les vaisseaux ou le foie des insectes, Paris, 1843. (Don de M. X. Rozier).

Duméril .

Le Lépidosiren et le Proloptère appartiennent à la classe des poissons ils sont les types de la sous-classe des Dipnés, Angers (Don de M. X. Rozier).

Fauré-Frémiet (E.)..

Le mouvement actuel pour la réorganisation des recherches scientifiques en France, Angers, 1921 (Don de l’auteur).

Feytaud (Dr). ... ...

Une Société communiste dans une souche de pin. La cité des Termites, Bordeaux, 1921 (Don de l’auteur).

Gaulle (Jules de) ....

Catalogue systématique et biologie des Hyménoptères de France, Paris, 1908 (Don de M. 'Couture).

Guébhard (Dr A.) ... Groult (Paul) .

Notes provençales, 1920.

Histoire naturelle de la France. Acariens, Crustacés, Myria¬ podes, Paris, 1887. (Don de M. F. Breignel).

Gruvel .

Monographie des Cirrhipèdes ou Thécostracés. Paris, 1905 (Don de M. Breignet).

Harlé (Edmond) .

Une tournée de l’ingénieur en chef Le Boullenger dans les dunes de son service entre le Cap Breton et Cazaux, en 1817. Bordeaux, 1914.

La fixation des dunes de Gascogne, Paris, 1914.

Harlé (Edmond et Jacques). Mémoire sur les dunes de Gascogne avec observa¬ tion sur la formation des dunes, Paris, 1920 (Don de

Janet (Charles) .

l’auteur).

Considérations sur l’être vivant : lre partie : Résumé préli¬ minaire de la constitution de l’Orthobionte, Beauvais, 1920 (Don de l’auteur).

Leonardi (Gustavo).. Mayer (André) .

Monographia delle Cocciniglie italiane, Portici, 1920.

Sur quelques questions relatives à l’organisation des recher¬ ches scientifiques, Paris, 1920.

Meykan (Octave) .

Herborisations au Grand-Révard, Lyon, 1889.

Excursion botanique au Puy-de-Montoncelle et à Pierre-sur- Haute (Loire), Lyon, 1898.

Herborisations dans les Alpes : Le Mont-Genis. Toulouse, 1891.

Sur la distribution géographique de quelques plantes alpines, Lyon, 1898.

Herborisations à Saint-Christophe-en-Oisans (Isère), Lyon, 1900.

_ )

Note sur le genre Ulex, Lyon 1900.

Quelques observations de tératologie végétale à propos du genre Rosa , Lyon, 1905.

Observations sur quelques mousses récoltées par H. Borel, Lyon, 1911.

Excursion botanique au col de Vanoise, Lyon.

Excursion à Taillefer, Paris.

Le colombier cju Bugey, Notes botaniques, Paris.

P.-V. 1922.

2

18

PROCÈS-VERBAUX

Meyran (Octave) . Excursion botanique à Hauleville (Ain), Paris. (Don de

l’auteur).

Millet (G.). . Les Poissons, Tours, 1884.

Olivier (Abbé H.)... Flore analytique et dichotomique des Lichens de l’Orne et départements circonvoisins, 1883.

Payot (V.) . Catalogue des Fougères, Prêles et Lycopodiacées des envi¬

rons du Mont-Blanc, Paris, 1860.

Note sur la végétation de la région des neiges ou florule de

la vallée de la mer de glace au centre du Massif du Mont-Blanc, Lyon, 1868.

Guide du botaniste ou catalogue des Plantes rares de la

Suisse française rangées par locatités, 1878.

Recherches botaniques dans le Massif du Mont-Blanc,

Paris, 1880.

Les Fougères des environs du Mont-Blanc, Genève. 1881.

Pottier (Jacques) . . . Recherches sur le développement de la feuille des Mousses, Chartres, 1920.

Raspail (F. V.) . Nouveau système de physiologie végétale et de botanique,

Paris, 1837. (Don de M. X. Rozier).

Scharff (Rob. Fr.) . . Distribution and origin of life in America, Londres, 1911. (Don de l’auteur).

Schlesch (Ham.) . Fauna molluscorum extramavinorum Islandiœ, Rekiavick,

1911. (Don de l’auteur).

Staudinger (O.) et Wocke (M.). Catalogue ou énumération méthodique des Lépidoptères qui habitent le territoire de la faune euro¬ péenne, Dresde, 1871. (Don de M. F. Breignet).

X'** . Les radiations humaines, Bordeaux, 1921.

t

19

PROCÈS-VERBAUX

Assemblée générale du 1 1 janvier 1922

Présidence de M. le Dr Lamarque, Président.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. le Président prononce l’éloge funèbre de feu Rozier, notre regretté trésorier.

Il procède ensuite à l’installation du bureau.

L’Assemblée ratifie le choix que le Conseil d’administration a fait en vertu de l’article 5 des statuts de M. le Dr Castex, comme membre du Conseil d’administration et Trésorier, jusqu’aux élections de 1922, en remplacement de M. X. Rozier, décédé.

MM. Duvergier et Dr Feylaud sont nommés membres de la Commis¬ sion des Publications, en remplacement de MM. Malvesin-Fabre, secré¬ taire général, membre de droit et Rozier, décédé.

11 est donné lecture du

Rapport de la Commission des Archives Par M. J. Chaine

« La Commission des Archives s’est réunie le mercredi 21 décembre, sous la présidence de M. Breignet.

« M. Breignet a communiqué à Commission divers documents con¬ cernant le mouvement de la bibliothèque pendant l’année 1921.

« Plusieurs Sociétés françaises avec lesquelles' nous échangions nos publications ont cessé leurs envois depuis plusieurs années, bien qu’elles aient reçu régulièrement les nôtres ; ce sont :

« Sociétés auxquelles nous envoyons nos « Actes ».

« Rouen : Société des Amis des Sciences Naturelles; rien reçu depuis 1912.

ce Amiens : Société Linnéenne du Nord de la France; rien reçu depuis 1915.

ce Autun : Société d’Histoire Naturelle ; rien reçu depuis 1914.

« Besançon : Société d’Emulation du Doubs ; rien reçu depuis 1913.

20

PROCÈS-VERBAUX

(( Perpignan : Société Agricole, Scientifique et Littéraire des Pyré¬ nées Orientales ; rien reçu depuis 1913, malgré de nombreuses lettres de rappel qui sont toutes restées sans réponses.

« Sociétés auxquelles nous n’envoyons que les (( Procès-Verbaux».

« Carcassonne : Société d’Etudes Scientifiques de l’Aude; rien reçu depuis 1914.

« Niort : Société Botanique des Deux-Sèvres ; rien reçu depuis 1914.

« En conséquence, la Commission propose de suspendre tout envoi à C3s Sociétés jusqu’à ce qu’elles nous aient fait parvenir l’arriéré de leurs publications.

« Quelques Sociétés étrangères ont repris leurs envois. Ce sont :

« Vienne : Verhandlungen des Zoologisch. Botanischen gesells- chaft ; a envoyé les volumes parus de 1914 à 19*20, soit 7 volumes.

ce Budapest : Annales Historico-Naturales Musei Nationalis Hungarici ; a envoyé les volumes parus de 1914 à 1920, soit 6 volumes.

« Quelques dons d’ouvrages ont été faits à notre bibliothèque ; je n’en donne pas ici la liste puisque celle-ci est insérée dans le bulletin biblio¬ graphique annuel.

« Bien que, malgré les lettres de rappel, quelques ouvrages empruntés ne soient pas encore rentrés, la Commission a constaté avec plaisir que la plupart des emprunteurs se sont, cette année-ci, conformés au règle¬ ment.

«. La Commission déplore l’insuffisance de crédits nécessaires à l’achat d’ouvrages de fonds dont le besoin se fait sentir tous'les jours ; ces ouvrages manquent dans notre bibliothèque, ils sont pourtant indispen¬ sables pour aider les travailleurs dans leurs recherches. Un sérieux effort est à faire de ce côté.

« En terminant ses travaux, la Commission, au nom de la Société tout entière, a adressé à M. Breignet l’hommage de sa reconnaissance et ses plus vives félicitations pour le dévouement sans bornes qu’il apporte dans ses fonctions d’archiviste; Monsieur Breignet a droit à la gratitude de tous. »

11 est donné lecture du :

PROCÈS-VERBAUX

21

Rapport de la Commission des Publications Par M. G. Malvesin-Fabre.

(( Messieurs,

« Vdtre Commission des Publications vient vous rendre compte de ses travaux en 1921 :

« Le Tome LXX1I, année 1920, a été publié et distribué aux mem¬ bres. Il se compose de deux fascicules de Procès-Verbaux comprenant, en plus de brèves communications, une trentaine de notes, dont cer¬ taines très étendues sardes sujets de Zoologie, de Botanique et divers, et de deux fascicules d 'Actes, renfermant trois mémoires de Zoologie, Paléontologie et Géologie, et une note, ensemble 466 pages. Ce volume est donc beaucoup plus important que précédent, qui n’avait que 280 pages. Malheureusement, il a été impossible de rattraper le retard d’un an qui nous poursuit ; à vrai dire, il a même été légèrement aug¬ menté, puisque le dernier fascicule n’a pu être distribué que le 30 décembre 1921, tandis que l'année dernière il avait paru le 5 décembre. Nous vous devons donc une explication à ce sujet. Certains fascicules ont été retardés par des motifs qu’on s’efforcera d’éviter à l'avenir, mais au moment nous allions regagner du temps est sur¬ venue la grève des imprimeurs qui a duré trois mois et nous a retardés d’autant.

« Quoi qu'il en soit, cette situation de retard constant ne doit pas durer. Tout le monde reconnaît que les questions traitées en séance perdent beaucoup, de leur intérêt, tout au moins leur actualité, à ne paraître dans les Procès-Verbaux qu’un an ou plus après leur discus¬ sion ; il conviendra même de revenir, dès qu’on pourra, au principe de quatre publications de Procès-Verbaux par an ; aussi, le programme que nous avons établi pour l'année 1922, prévoit que le 15 octobre, les Procès-Verbaux du troisième trimestre de 1922 seront distribués.

« Pour les Actes , ce retard est encore plus préjudiciable, s’il se peut. Des manuscrits du plus haut intérêt attendent depuis dix-huit mois et deux ans leur impression. Les auteurs se plaignent avec raison de cet état de choses compromettant leurs droits de priorité pour les décou¬ vertes et espèces nouvelles qui enrichissent leurs mémoires et consti¬ tuent le plus grand attrait de nos Actes.

(( Nous avons, donc reconnu qu’un effort décisif s’imposait, et nous

22

PROCÈS-VERBAUX

avons établi un programme de publications qui, s’il est réalisé, nous mettra à jour à la fin de l’année.

« Pour nous aider dans cette tâche, il est superflu de dire que nous comptons sur le concours de tous les membres, et sur la fidèle observa¬ tion du règlement en ce qui concerne le dépôt des manuscrits pour les Procès- Vçrbaux et le renvoi des épreuves corrigées, faute de quoi il n’y a pas de programme possible à exécuter.

« En outre, votre Commission des Finances nous a exprimé le désir que, tout au moins temporairement et tant que nos publications ne seront pas à jour, la place réservée dans nos Procès- Verbaux aux ques¬ tions administratives, mouvement du personnel, allocutions, compte rendu, etc., soit réduite à l'indispensable, sans que pour cela les déve¬ loppements d’ordre scientifique soient écourtés. Nous ne pouvons que nous ranger à une demande que des considérations budgétaires justi¬ fient malheureusement.

« Enfin, nous savons pouvoir compter sur le dévouement et le zèle du Conseil d’administration pour faire face à l'effort que les circons¬ tances commandent. »

Il est donné lecture du :

Rapport de la Commission des Finances Par NI. J. Duvergier.

« Messieurs,

« Conformément à l’article 13 de notre Règlement, la Commission des Finances s’est réunie et a examiné les comptes du dernier exercice ; notre nouveau Trésorier, M. L. Castex, les a trouvés dans l’ordre le plus parfait et les a facilement clôturés.

Résultats de V Exercice 1921.

Recettes :

Cotisations . F. 2.206 25

Vente de Publications . 2.398 15

Subventions :

Ministère Instruction Publique ... .F. 1.000

Conseil Général . 500

A reporter

1.500

4.604 40

PROCÈS-VERBAUX

i .500

1.000

23

Report

F.

Conseil Municipal . 1.000

Intérêts compte courant, banque et bonis divers,

4.604 40

2.500 » 904 80

Solde Créditeur suivant dernier bilan . 8.009 20

10.292 10

Dépenses :

Publications . F. 6.469 15

Bibliothèque . 520 40

Conférences, souscriptions et excursions . 506 90

Frais Généraux . 369 90

7.866 35

Espèces en caisse . 103 50

A la Société Bordelaise . 2.316 25 2.425 75

10.292 10

Situation au S 1 décembre 1921

Recettes :

Espèces en caisse et en banque. . . . F. 2.425 75

Mandat à l’encaissement :

Deuxième subvention du Ministère d’instruction Publique

(Caisse des Recherches Scientifiques) . 2.000 »

Subvention non encaissée :

Ministère de l’Agriculture, Eaux et Forêts (concernant

l'exercice 1921) . 1.000 »

5.425 75

Déficit .

.. 1.76895

7.194 70

Dépenses :

Compte à l’imprimeur .

.. 7.19470

7.194 70

« Le gros déficit que prévoyait le rapport de l’année dernière a donc été évité, ou pour mieux dire atténué et repoussé. Cela tient à deux causes : la première, très heureuse, consiste dans la plus-value des res¬ sources quir évaluées à 4.000 francs, sont passées à 7.104 fr. 80, grâce

24

PROCES-VERBAUX

à l'augmentation des subventions, à celle du nombre des cotisations, et au produit des ventes de Publications. Il ne faudrait pas compter outre mesure sur le maintien de ces ventes à un taux aussi élevé, -c’est plutôt un concours exceptionnel, jamais encore réalisé. L’autre cause d’équi¬ libre est moins favorable, c’est la réduction du programme de publica¬ tions primitivement établi. Le rapport de votre Commission des Publications vous a expliqué les motifs de cette réduction, nous pouvons en indiquer une autre qu’elle n’a pas relevé explicitement, c’est l’état de notre Trésorerie qui a imposé une grande prudence à notre Trésorier, et l’a empêché de profiter de la période d’activité de l’imprimerie, comme il aurait été possible.

« Nous ne vous parlons que pour les mentionner, des autres articles de dépenses : Bibliothèque, Frais Généraux, etc., qu’une sage Adminis¬ tration et le dévouement de certains membres réduisent au strict mini¬ mum, comme vous pouvez le constater d’après le bilan. Nous vous faisons remarquer à cette occasion que la presque totalité de nos res¬ sources est employée à la vie active de notre Société : nos Publications.

« Dans l’établissement de projet du budget de 1922, nous avons tenu grand compte des judicieuses observations que votre Commission des Publications a consignées dans son rapport. Ce serait sortir de notre rôle que d’insister à ce sujet, nous nous sommes donc bornés à nous conformer à des conclusions qui démontrent la nécessité de mettre nos publications à jour, et nous avons traduit par des chiffres l’effort finan¬ cier nécessaire.

Projet de budget pour 1922

Recettes :

Cotisations . . . F. 2 . 200 »

Vente de Publications . . 1.500 »

Revenus de titres inaliénables . 500 »

Subventions :

Ministère Instruction Publique . .

..F. 3.000

Agriculture .

1.000

Conseil Municipal .

.... 1.000

Général .

500

5.500

»

f

9.700

»

Déficit .

. .. 8.668

95

18.368 95

PROCES-VERBAUX

25

Dépenses :

Déficit au 31 décembre 1921 . F. 1.768 95

Frais Généraux . 300 »

Bibliothèque . 400 »

Conférences, souscriptions, excursions . 500 »

Volume LXXIII, 570 pages . 8.500 »

Volume LXX1V, 460 pages . 6.900 »

18.368 95

« En définitive, pour mettre nos Publications à jour, après avoir escompté le produit de nos recettes normales et le maintien des subven¬ tions accordées en 1921, dont nous espérons fermement le renouvelle¬ ment pour 1922, il manquera 8.668 fr. 95.

« Pourrons-nous obtenir ces ressources supplémentaires par de nouvelles demandes? Nous l’espérons et nous devons le tenter ; du reste, nous savons que notre Conseil d’administration ne ménagera pas ses efforts pour provoquer les nouveaux concours indispensables, pour le moment, à la continuation de nos travaux dans ces temps difficiles.

« Nous soumettons donc à votre vote l’approbation des comptes de 1921, et le projet de budget pour 1922, tels que nous vous les présentons.

« Messieurs,

« Il est d’usage de terminer ce rapport annuel par des remerciements au trésorier; nous avons cette année un devoir plus douloureux à remplir, c’est d’inviter l’Assemblée tout entière à manifester dans un dernier hommage, son affectueuse reconnaissance et son attachement à la mémoire de notre ancien trésorier depuis douze ans, du collègue et ami que nous avons perdu, du bon Linnéen que fut Xavier Rozier. »

À l'unanimité l’Assemblée s’associe à cet hommage et décide qu’un extrait du procès-verbal qui le relate sera remis à Madame X. Rozier, en même temps que le texte du discours prononcé par le Président, sur la tombe de notre regretté collègue.

L’Assemblée approuve les rapports des Commissions des Archives, des Publications et des Finances, ainsi que les comptes de l’exercice 1921 et le projet de budget pour 1922.

Lecture est donnée immédiatement du procès-verbal de la présente Assemblée générale. Il est adopté séance tenante.

26

PROCÈS-VERBAUX

SÉANCE ORDINAIRE

M. le Président communique une lettre de Madame X. Rozier, remerciant la Société des marques d'attachement que la Société a mani¬ festées à son ancien trésorier ;

De Mademoiselle Cartailhac, remerciant des condoléances qui lui ont été adressées à l’occasion du décès de son père, M. Emile Cartailhac, le grand préhistorien, membre d’honneur de la Société ;

De M. Lacroix, remerciant de sa nomination au titre de membre d’honneur.

Sur avis favorable du Conseil, sont élus membres titulaires :

MM. F. Roman (de Lyon), docteur ès sciences, s’occupant de Géologie, et Albert Vaillant, s’occupant de Conchyliologie.

Sur proposition du Conseil, M. A. Bardié est nommé bienfaiteur de la Société.

COMMUNICATIONS

De M. le Dr Gendre sur le genre Hadjelia.

M. Lambertie fait don du Catalogus Coléoptorum Galliæ et Corsicœ de Barthe ; M. Lataste d’un crâne d’ours et de dents d’éléphant.

La séance est levée à 6 heures.

Sur deux espèces d’Hadjelia.

Par E. Gendre.

Le genre Hadjelia est remarquable par sa grande homogénéité. Les espèces qui le composent actuellement ne présentent entre elles que des différences légères dans leur morphologie et on a de la peine à trouver des caractères anatomiques nets pour justifier la séparation des formes. La mensuration du corps et des organes ne fournit, de même, que des éléments de diagnose très imparfaits, parce qu’elle donne des résultats dont les variations d’espèce à espèce manquent d’amplitude et ressemblent trop à celles qu’on observe entre les individus. La détermi¬ nation des parasites est par suite très délicate; elle devient presque impossible quand on n’a pas à sa disposition un matériel bièn conservé et suffisamment abondant.

PROCÈS-VERBAUX

27

Les Hcidjelia que j’ai recueillis en Afrique occidentale française et qui font l’objet de cette note, m’ont paru pouvoir être tous ramenés aux deux formes suivantes :

Hadjelia inermis Ctedœlst.

Syn. : Gilsonia inermis Gedœlst 1919.

Je rapporte à cette espèce des Vers dont les mâles ont la même taille que les exemplaires étudiés par Gedœlst, mais dont les femelles sont plus petites, peut-être parce qu’elles n’ont pas acquis leurs dimensions définitives. L'ensemble des autres caractères ne permet pas de les distinguer avec certitude de Gilsonia inermis. Les quelques différences que l’on constate dans la longueur de certains organes ne dépassent guère la limite des variations individuelles et se rapprochent de celles que Gedœlst a lui-même signalées.

Le tableau suivant facilite les comparaisons (les dimensions sont données en millimètres).

Ha djelia i nermis

Forme Asiatique

Forme Africaine

d

9

d

9

Longueur totale .

6,10 6,45

18 - 21,8

6,27 - 6,76

11,98 16,33

Largeur .

0,14 0,144

0,24—0,26

0,15 0,16

0,17 —0,21

Longueur de la cavité buccale. . . .

0,045 0,055

0,050 0,060

0,044—0,052

0,046 - 0,051

de l’œsophage .

du ventricule .

> 2

2,4 3,6

0,40 0,45 j 1,82 2,05

0,36 - 0,43

2,13 2,56

de la queue .

0,12

0,090 0,12

0,10 - 0,11

0,10—0,13

Dislances ! de Anneau nerveux

0,18 0,215

0,26 0,275

0,18 0,20

0,18 0,21

à \ des papilles cervicales

0,21 0,26

0,33

0,21

0.20—0 24

l'extrémité ) du pore excréteur. .

0,22 0,275

0,36

. 0,22 0,23

0,22 0,26

céphalique ( de |a vulve .

1,86—2,97

1,80-2,77

Spiculé gauche .

1,6 1,9

1,83 2,06

Spiculé droit .

0,2

■’

0,24 0,28

Œufs .

54à 57x30 à 33 p-

46 à 50X30 à 32 [l

Il y a peu de chose à ajouter à la description originale qui est excel¬ lente. Je me bornerai par conséquent à figurer l’espèce et à reprendre

28

PROCÈS-VERBAUX

quelques détails sans revenir sur la conformation de la tête qui a fait l’objet d’une note antérieure (1).

La figure i représente une vue de la région postérieure du mâle, région toujours « légèrement tordue sur elle-même» et assez difficile à étaler complètement parce que l’extrémité de la queue est d’ordinaire fortement repliée sur la faœ ventrale. La courbure de la pointe caudale provient de sa rétraction qui détermine en même temps la formation d’un plissement transversal de la bourse bien visible dans le dessin et faisant croire au premier abord à l’existence d’une petite loge indépen¬ dante à l’extrémité de la queue. On retrouve un plissement identique chez Histiocephalus tridens Gendre (2). Sa présence empêche de voir « la paire de papilles sessiles, subterminales » indiquée par Gedœlst. Celle-ci n’apparaît que lorsque la queue a conservé un aspect normal. Ce cas est rare, à la vérité, puisque je ne l’ai constaté qu’une fois sur un exemplaire provenant d’un Irrisor erythrorhynchus ; il est repré- , senté dans la figure 2. Toute la surface interne de la bourse est ornée de côtes longitudinales, légèrement ondulées, qui s’étendent depuis l’origine antérieure des ailes jusqu’à peu de distance de la pointe cau¬ dale ou elles sont assez brusquement remplacées par une fine striation transversale.

C’est à la limite de ces deux zones de . structure et de flexibilité différentes que se produit le plissement de la bourse quand la queue se rétracte.

Les lèvres du cloaque sont saillantes. Plusieurs mâles m’ont paru posséder une papille impaire sur la lèvre antérieure, mais je n’ai pu en acquérir la certitude malgré des examens répétés.

Les spiculés d 'Hadjelia inermis ressemblent absolument à ceux d’ Histiocephalus tridens. Le spiculé gauche (fig. 3), très allongé et très flexible, est creusé en gouttière le long de sa fac.e ventrale et présente un aspect ailé. La formation de la gouttière commence à 0 mm 23 * Omm 30 de la tête du spiculé, qui est évasée en entonnoir et mamelonnée à l’intérieur pour l’insertion des muscles rétracteurs. La pointe est aiguë et entourée d'une coiffe hyaline. Le spiculé droit (fig. 4) porte une aile latérale qui se détache du corps de l’organe près de l’extrémité posté¬ rieure et se prolonge en pointe libre. L’encoche décrite par Gedœlst

(1) E. Gendre : Sur l’identité des genres Hadjelia Seurat et Gilsonia Gedœlst et leurs affinités avec le genre Histiocephalus Diesing (Proc.-Verb. Soc. Linnèenne, Bordeaux, décembre 1921).

(2) Genbre : Notes d’helminlhologie africaine, 5me note (ibid., avril 1921)-.

PROCÈS-VERBAUX

2t

correspond à l’angle rentrant dessiné par la terminaison de l’aile; on ne l’aperçoit que si le spiculé est convenablement orienté.

La queue de la femelle (fig. 5) est très courte, à sommet arrondi. J’ai toujours vu la vulve saillante et limitée par quatre à cinq gros mamelons formés par la cuticule et disposés généralement en croix. Chez un exemplaire encore jeune, de 11 1,1111 98 de longueur, particuliè¬

rement favorable à l’observation de l’ovéjecteur : le vestibule globuleux mesurait 71 ;x, le sphincter 1 111,11 12, la trompe 0,lim59 et l’une des branches de la trompe 0 1,1,11 45. Tous ces organes étaient dirigés vers l’arrière. Les replis de l’ovaire antérieur remontent un peu en avant de la vulve comme Seurat les a figurés chez H. Ihuillieri.

Quand les parasites sont bien conservés, ils ont une extrémité anté¬ rieure très effilée et semblent pourvus d’un long cou. Les organes internes sont d’une visibilité parfaite. On constate que la cavité buccaje

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PROCÈS-VERBAUX

n’est pas cylindrique mais aplatie transversalement, c’est-à-dire qu’en coupe transversale elle présente une section elliptique à grand axe dorso-ventral comme la bouche. On aperçoit aussi avec une netteté rare les formations ganglionnaires péri-œsophagiennes. Ce sont trois à quatre amas de grosses cellules rondes qui affectent chacun la forme d’une grappe et entourent l’œsophage immédiatement en arrière de l’anneau nerveux proprement dit. Les papilles cervicales sont situées au niveau du milieu des grappes latérales.

Chez les exemplaires rétractés, les masses ganglionaires deviennent indistinctes, le cou s’efface et toute la région céphalique perd son aspect élancé.

J’ai rencontré //. inermis sous la muqueuse du gésier de six espèces de Passereaux, au Dahomey:

Lophoceros ( Buceros ) semifasciatus llart. (en mai, juin et juillet 1910, à Kétou, Irocogny et Sahéloupé). Mes récoltes chez cet - Oiseau ont été toujours abondantes en individus des deux sexes. Les parasites se sont montrés beaucoup plus rares chez les espèces suivantes :

Irrisor erythrorhynchus Less. (1 mâle, février 1910, Lokossa).

Oriolus auratus L. (3 femelles non fécondées, août 1910, Bohicon).

H alcyon chelicutensis Staub. (1 femelle de 7 mm63, septembre 1910, Bohicon).

Buchanga atra, var. assimilis Beclit. (1 mâle et 1 femelle en deux morceaux, août 1910, Bohicon). Le mâle long de 6 mm 06 a deux spiculés qui mesurent respectivement 1 mm47 et 0mm24. Il ne se distingue pas* par d’autres caractères des parasites de Lophocerùs semifasciatus ; la forme est à revoir.

Terpsiplione sp. ? (1 femelle, très rétractée, en mauvais état, septembre 1910, Abomey).

11 sera intéressant de comparer II. inermis avec H. truncata Creplin, des Passereaux d’Europe lorsqu’on observera- de nouveau ce dernier parasite. Bien des détails de la description de A. Mueller indiquent l’affinité étroite des deux espèces.

Hadjelia parva n. sp. ?

Dimensions. Mâle: longueur totale 5mm51; largeur 0n,m18. Longueur de la cavité buccale 0mm 033 ; de l’œsophage 0min24; du ventricule lmm66; de la queue Ommll.

Femelle: Longueur totale 9 1,im 23 à9mmG3; largeur 0mm20à0mm26.

PROCÈS-VERBAUX

31

Longueur de la cavité buccale 0mm032 à 0mm037, de l’œsophage 0mm28à0mm33; du ventricule 1 m,n 86 à 1 inm 90 ; de la queue 0 mm 11.

J’ai découvert cet helminthe, en décembre 1912, sous la muqueuse d’un gésier d’une Poule de Pharaon, Trachelotis senegcilensis L., qui m’avait été obligeamment envoyé d’Abomey, pour une autre recherche, par M. Dupont, Administrateur des colonies. Tous les exemplaires, un mâle et trois femelles, avaient le corps replié sur lui-même, en peloton lâche, et plus ou moins rétracté particulièrement dans la région cépha¬ lique, de sorte que je n’ai pas pu déterminer la situation exacte du pore

Fig. 1

excréteur et des papilles cervicales. L’anneau nerveux se trouvait chez la femelle la mieux conservée, à 0 mm 25 de l’extrémité de la tête.

Si l’on fait abstraction des différences constatées dans la longueur respective des Vers qui n’ont peut-être pas tous acquis leur taille défi¬ nitive, et dans les dimensions des organes, tels que l’œsophage et le ventricule, qui peuvent avoir été influencées par la rétraction, il reste trois caractères pour distinguer H. parva d’/7. inermis. Ce sont :

La forme générale qui est plus ramassée, plus trapue, chez H. parva et la plus grande épaisseur de son corps qu’on remarque surtout lors¬ qu’on compare les figures de la tête des deux espèces que j’ai données récemment (1) et qui sont vues au même grossissement, ou celles de la

(1) E. Gendre : loc . cit.

i

32

PROCÈS-VERBAUX

queue. La contraction entre sans doute pour une part dans l’augmenta¬ tion de la largeur du Ver, mais elle n’est pas suffisante pour expliquer totalement les phénomènes.

La forme des appendices céphaliques qui sont moins régulièrement triangulaires et développés surtout à la base des lèvres.

La tail'e plus petite du spiculé gauche qui mesure seulement 1mm 29. Les ailes commencent à 0 mm 21 de la tête de l’organe. Le spiculé droit aOram24 de longueur comme celui d 'H. inermis ; sa forme est identique.

La région postérieure du mâle possède une large bourse avec six paires de papilles pédonculées (fig. 1). La queue de la femelle est arrondie (fig. 2). La vulve se trouve à 1 mm52 1 111111 97 de l’extrémité céphalique. Les œufs sont ellipsoïdes, larvés à maturité et mesurent 48 à 49 p. X 29 à 30 ji.

H. Ihuillieri Seurat, parasite de Caccabis petrosa Gm. est une espèce de grande faille encore incomplètement connue dont la compa¬ raison avec H . parva , actuellement impossible, reste à faire.

Errata

Note d’Helminthologie Africaine (6me note).

(Tome LXXIII des Procès-Verbaux )

Page 153. Longueur totale du mâle de Rhabdochona gambiana , lire : 9mm36 au lieu de 0mm36.

Page 154. La fig. 3 représente la queue de la femelle de Rhabdo¬ chona macrolaimn au lieu de celle de R. gambiana qui se trouve page 156, fig. 2. Il y a eu une interversion des dessins.

Discours prononcé sur la tombe de X. Rozier Par le Docteur Lamarque.

J’ai la douloureuse mission d’adresser, au nom de la Société Linnéenne, un dernier adieu au collègue qui vient d’être si prématurément ravi à l’amour de sa famille, à l’affection de ses nombreux amis.

Xavier Rozier était entré en 1907 dans notre Société. Dès les pre¬ miers jours, nous eûmes l’impression qu’il allait y tenir une place consi-

PROCÈS-VERBAUX

33

dérable, et en 1910 nous le chargions du soin de défendre nos finances.

D’un dévouement sans bornes, il sut remplir d’une manière parfaite ces délicates fonctions.

Mais ce n’était pas assez pour son activité, il surveillait en outre avec un soin jaloux la publication de nos bulletins et rien n’échappait à sa vigilante attention.

Très épris des Sciences Naturelles, il avait porté son effort sur la géologie ; ses observations judicieuses et précises dénotaient la connais¬ sance approfondie qu’il avait des terrains et de leurs fossiles.

Il avait réuni une très belle collection, qu’il avait ordonnancée, avec le soin qu’il mettait en toutes choses. En plein centre de terrains fossili¬ fères, il avait acquis à Léognan un domaine ; il y accueillait avec affabi¬ lité les géologues, leur prodiguant sans compter ses conseils et ses dons.

En août 1920, il contribua dans une large mesure au succès du Con¬ grès géologique à Bordeaux ; ne quittant pas un instant les nombreux savants venus de tous les points de la France, il leur fit voir les gise¬ ments géologiques si riches de notre département.

Mais c’est pour la Société Linnéenne qu’il réservait le meilleur de lui-même; nous avons tous le souvenir des réceptions si larges et si cordiales qu’il nous réserva dans son domaine du Coquillat.

Lorsque nous résolûmes de créer près de notre bibliothèque une salle d’études scientifiques, il facilita grandement notre tâche en instal¬ lant lui-même les luxueuses vitrines et les nombreux rayons nécessaires à l’agencement de nos collections : c’est grâce à un semblable dévoue¬ ment que notre Musée a pris un si grand air dès sa naissance; nous avons voulu témoigner notre reconnaissance à notre collègue en le nommant le 5 mai 1920, bienfaiteur de la Société Linnéenne.

Oui, cher et regretté collègue, votre nom sera inscrit en lettres d’or dans nos annales ; ceux qui viendront après nous, sauront ce que vous avez été, ce que vous avez fait pour le développement et la prospérité de notre Société.

Nous, vos contemporains, nous ne pourrons plus maintenant que regarder avec tristesse votre place vide, cette place que vous teniez si grande à nos séances comme à nos excursions.

Recevez notre suprême adieu, et que votre famille éplorée veuille bien accepter l’expression de respectueuse et profonde sympathie de la Société Linnéenne, qui restera fière de vous avoir compté parmi ses membres.

P.-V. 1922.

3

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PROCÈS-VERBAUX

Réunion du 1er février 1922.

Présidence de M. le Dr H. Lamarque, Président.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. le Président présente les félicitations de la Société à M. Daydie pour sa nomination d’Officier d’Académie.

M. Duvergier, vice-président, félicite au nom de la Société, M. le Président, récemment promu Officier d’instruction publique.

CORRESPONDANCE

*

Lettre de Madame Veuve Rozier, remerciant des témoignages de sympathie qu’elle a reçue de la Société à l’occasion de la mort de M. X. Rozier, notre regretté trésorier.

PERSONNEL

Vote favorable aux candidatures de :

M. le Vicomte de Jonghe d’Artois, s’occupant d’ Histoire Naturelle, présenté comme membre titulaire par MM. Breignet et Daydie.

M. Marquassuzàa, s’occupaot de Conchyliologie, présenté comme membre titulaire par MM. Rardié et Malvesin-Fabre.

ADMINISTRATION

M. Chaîne annonce que la ville a acheté la collection Degrange-Touzin. Ce résultat est du à M. le doyen Sigalas, adjoint à l’Instruction Publique et aussi à notre Président, dont les démarches ont puissamment con¬ tribué. M. Chaine demande que des remerciements leurs soient adressés.

COLLECTIONS

M. Lataste fait don d’un crâne d’Hippopotame.

La séance est levée à 17 h. 3/4.

PROCÈS-VERBAUX

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Réunion du 8 mars 1 922.

Présidence de M. le Dr Lamarque, Président.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

PERSONNEL

M. le Président annonce que sur sa demande et par décision du Conseil, M. Bouchon, membre auditeur, devient membre titulaire.

Sur avis favorable du Conseil, l’Assemblée élit Membre auditeur : M. G. Boyer, étudiant, présenté par MM. Dr Lamarque et Malvesin- Fabre.

M. Duvergier lit une note nécrologique sur le Professeur de Alessandri, notre savant et regretté collègue récemment décédé.

M. le Président annonce que notre collègue M. Maxwell, Procureur général, vient d’être nommé Officier de la Légion d’ Honneur. Il lui adresse les bien vives félicitations de la Société.

ADMINISTRATION

M. le Président annonce que le Conseil a décidé de faire tirer des circulaires de propagande et des imprimés donnant la table de nos dix derniers volumes.

II demande à tous les membres de signaler des personnes françaises ou étrangères susceptibles d’être intéressées par nos travaux et de devenir membres de la Société.

Le Secrétaire général communique le programme des excursions pour l'année 1922, élaboré par la Commission compétente. Ce programme est

adopté.

9 Avril . Bellefond, Lugasson, Frontenac.

14 Mai . Bonzac.

28 Mai . Saucats.

il Juin . Audenge.

25 Juin . Fête Linnéenne à Saint- André-de-Cubzac.

2 Juillet . Salles.

Excursions mycologiques :

22 Octobre .... L’Alouette-Beutre.

5 Novembre . . . Léognan (Château d’Olivier).

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PROCÈS-VERBAUX

M. le Président annonce que la Conférence de M. le Dr Feytaud sur La vie sociale chez les Insectes , La cité des Termites aura lieu mardi 28 mars, dans le grand Amphithéâtre de l’Athénée.

COMMUNICATIONS

M. Lambertie lit une note : Supplément aux Coléoptères récoltés aux environs du Château Bourgueil , par M. L. Gavoy.

M. Daydie, d’après M. Brascassat, signale une invasion de Galé¬ nique, Lui-même l’a observée au Vigean et à Bordeaux ; il s’agit de Galefuca calmariensis Fab. En général, l’éclosion a lieu en 'juin, il est donc intéressant d’en noter la précocité cette année.

M. Lataste donne d’intéressants détails sur l’invasion d’une de ses ruches par les teignes.

M. Pionneau annonce qu’il a récolté Carabus nemoralis Müll. var. Meridionalis Lapouge; cette variété, signalée dans le département des Landes, est nouvelle pour la faune girondine.

M. Bouchon lit une note sur : ï° S or g hum halepense Pers. ; sur j Congza Rouyana Sennen. Il fait don à l’herbier de la Société de plu¬ sieurs échantillons de ces deux intéressantes plantes.

La séance est levée à 6 h. 3/4.

Nécrologie de M. Giulio de Alessandri Par Wl. J. Duvergier.

Je viens vous annoncer la mort inopinée de notre collègue M. Giulio de Alessandri, professeur de Géologie et de Paléontologie au Museo civico de Milan. La perte est grande pour notre Société et pour les Sciences Naturelles, car on avait beaucoup à attendre de ce savant qui disparaît à cinquante-deux ans.

J’avais eu la bonne fortune d’entrer en relation avec lui et je l’avais décidé à entreprendre la Révision des Cirrhipèdes fossiles du Bordelais. Après ses beaux travaux sur ces crustacés fossiles d’Autriche, d’Italie et de France, la question lui était familière car c’est bien certainement lui qui la connaissait le mieux. Il s’est prêté de bonne g'râce à ce travail qui, je le sentais, concernait un sujet favori. C’est ainsi que nous aurons la satisfaction de publier dans un de nos prochains fascicules ce mémoire, qui aura pour nous d’autant plus de prix qu’il- sera le dernier d’un labo¬ rieux et savant collègue sur une question il était un maître.

PROCÈS-VERBAUX

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Supplément aux Coléoptères récoltés aux environs du Château de Bourgueil (l), près La Réole, par M. L. Gavoy.

Par Maurice Lambertie.

Notre savant collègue, M. L. Gavoy, de Montréjeau, m’a remis une première liste des Coléoptères qu’il a récoltés dans une excursion qu’il a faite en août dernier, aux alentours du Château de Bourgueil.

Parmi ceux-ci il y en a de nouveaux pour notre département que

j’indiquerai par une astérisque *

Aleochara bipunctata L. Falagria obscurci Grav. Philonthus ebeninus Grav.

As tenus fîliformis Latr.

angustaius Payk.

bimaculatus Er.

v&r.immaculatus Motsch. Paederus littoralis Grav.

S tenus impressus Germ. Scaphosoma agaricinum L. Olibrus corticalis Panz.

flavicornis Strm.

Stilbus testaceus Panz.

Me lige thés umbrosus Sturm. Berginus tamari§ci Woll.

Ditoma crenata F.

Hgliota planata L.

Silvanus unidentatus F. Desmestes mustelinus Er.

Copris lunaris L.

Onthophagus taurus var. urus

Mén.

Aphodius scrutator Herbst. Trachys pumila 111.

Ebaeus thoracicus Oîiv.

Opilo mollis L.

Blaps mucronata Latr.

* Mordellistena stenidea Muls.

* Rhinosimus planirostris F. Lixus algirus L.

Pissodes notatus F. Anthronomus rubi Herbst. Gymnetron latiusculum Du val. Nanophyes marmoratus Gœze.

nitidulus Gyll. Magdalis memnonia Gyll.

Apion fuscirostre F.

seniculum Kurb.

flavimanum Gyll.

flavipes Payk.

immune Kirb.

Laria seminarius Bach. ( atoma - ria L.).

* Brachidius pusillus var. picipes

Germ.

* Spermophagus variolosopunc-

tata Gyll.

Cryptocephalus pygmaeus F.

(1) Le Château de Bourgueil est sur la limite des communes de Roquebrune et de Saint-Sulpice-de-Guilleragues, canton de Monségur.

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PROCÈS-VERBAUX

* Cryptocephalus pygmaeus a amœnus Drap. Chalcoides aurata Marsh. Haltica oleracea L.

Longitarsus luridus Scop.

pratensis Panz. Arrlienocœla lineata Rossi. Coccinella 10 punctata L.

* Coccinella 10 punctata a 10 pus- tulata L. 14 puslulata L.

( Harmonia ) conglo-

bata L.

Pullus auritus Thunb.

Scy innus frontalis var. 4 pustu- latus Hbst.

interruptus Gœze.

« Galeruca Galmariensis » Fab.

Par M. Brascassat.

La galeruque de l’orme, en général si commune les années précé¬ dentes, a été, en 1921, bien moins abondante.

En effet, il avait été constaté sur divers points de la ville et delà banlieue, entr’autres le boulevard de Caudéran, des foyers d’invasion ■très importants et ayant fait périr plusieurs arbres.

Dans la banlieue immédiate de Bordeaux, la plupart des ormes étaient attaqués, à un tel point que pas une seule feuille de ces arbres était intacte.

Mais on envisageait d’une façon très indifférente les dégâts constatés, sans essayer d’enrayer le mal, et ce Coléoptère n’a fait que se multiplier d’années en années.

Or, voici que le printemps de 1921 a apporté lui-même un traitement naturel et très efficace de destruction.

La température exceptionnellement mauvaise, que nous avons subie jusque vers le 15 mai, température froide et pluvieuse, a eu une influence capitale sur les premières éclosions des larves qui ont lieu en général en avril-mai.

Ces dernières se sont faites dans de si mauvaises conditions, que c’est à peine si la nymphose a produit le quart de la production des années précédentes.

La saison prochaine se ressentira certainement de cet état de choses, en supposant même que la température printanière redevienne normale.

A ce momenc-là, on devra en profiter pour employer les formules de traitement de destruction que j’indique ci-après :

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Traitement d’hiver : Badigeonnage énergique avec de la chaux vive.

Au printemps, badigeonner avec la formule' suivante :

Eau . 5 litres.

Soufre . . . 25 grammes.

Suie . 500

Jus de tabac . 350

Secouer les branches sur une napp^, et brûler le tout.

Pour les gros arbres : arroser les pieds avec un lait de chaux vive ou avec de l’eau bouillante, et au sulfo-carbonate de potasse.

Note sur le « Sorghum halepense » Pers. en Gironde.

Par M. A. Bouchon.

Le Sorghum halepense Per^., 'vulgairement « herbe de Cuba », « herbe de Guinée », est une graminée d'origine orientale, cultivée par¬ fois pour l’alimentation de la volaille ou comme plante d’ornement; actuellement répandue dans toutes les régions chaudes du globe, elle est souvent cultivée et naturalisée dans la région méditerranéenne, elle est même indiquée comme subsponlanée par Coste et Rouy dans l’ouest et le Sud Ouest de la France.

Je ne crois pas cependant que cette plante ait été signalée en Gironde, je l’ai récoltée pour la première fois le 25 août 1921 à Bassens, près d’un ancien baraquement américain, ainsi que sur les bords de la Garonne. Dans la même région M. Neyraut l’a observée dans une prairie à droite de la route de Lormont à Bassens.

Cette introduction est certainement très récente Bt nous devons attendre plusieurs années pour vérifier la naturalisation de cette plante dans notre département.

Note sur le « Gonyza Rouyana » Sennen.

Par M. A. Bouchon.

Herborisant le 18 août 1915, du côté du boulevard Albert-Brandenburg, je' récoltais dans les terrains nouvellement colmatés se trouvant derrière le deuxième bassin à flot, un Conyza qui me frappa de suite par son

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PROCÈS-VERBAUX

faciès et son port élevé, cette plante était alors très abondante et son aire de dispersion très étendue dans tous ces terrains qui n’étaient pas encore mis en cultures.

Cette plante fut publiée en 1916 à la Société Française (n° 1738) sous le nom de X Conyza mixta F. et Neyr. Cette détermination faite de concert avec M. Neyraut ne me satisfaisait pas, mais ayant été mobi¬ lisé par la suite, je n’eus pas le temps de revoir la plante de plus près.

Herborisant à nouveau en 1919 au même endroit, je revis mon Conyza, toujours très abondant, surtout près du boulevard, dans des terrains vagues, un grand terrain colmaté je l’avais vu en 1916, était à ce moment-là mis en culture.

Je fus frappé par la persistance de la plante et je doutais dès lors de son hybridité. J’en fis part à M. Neyraut qui lût de mon avis, d’ailleurs dés l’année suivante il la récoltait au camp américain de Génicard et moi-même je la vis aux appontements de Bassens.

Des graines récoltées germèrent parfaitement au jardin botanique de Bordeaux, mais par suite de l’été très sec de 1921, les jeunes plants furent fort abimés et ne se développèrent pas, j’espère cette année obtenir un meilleur résultat.

Sur ces entrefaites, M. Neyraut communiqua ma plante à M. le Pro¬ fesseur Daveau, de Montpellier, qui lui répondit aussitôt que ce Conyza n’était pas inconnu, il avait été décrit (. Bulletin de la Société botanique de France, tome 51, 1904, p. 425) et même distribué (J. Dorfler, de Vienne, Jahres-Katalog pro 1906 , der Wiener Botanischen Faus- chaustalt , p. 271) par le frère Sennen, sous le nom de X Conyza Rouyana (C. Naudini X Erigeron Canadensis). Voici d’ailleurs la note publiée par celui-ci :

« C’est le 30 septembre, dans une herborisation aux environs du Pertus, que j’ai trouvé, après l’avoir soigneusement recherché, l’hybride de l 'Erigeron canadensis et du Conyza Naudini. Je le soupçonnais depuis que j’avais vu ces deux plantes croître si abondamment ensemble. Le seul pied observé était très caractéristique : taille élevée des deux parents, plus semblable par le port et le faciès au Conyza qu’à Y Eri¬ geron; capitules petits, intermédiaires entre ceux des parents, cylindri¬ ques comme ceux du C. Naudini, plus nombreux que dans ce dernier, aigrettes fauves, réceptacle petit, involure à bractées non entièrement renversées après la chute des akènes, comme elles le sont dans VE. cana¬ densis, mais formant par ce renversement une coupe à parois évasées et non pas droite comme on l’observe dans le C. Naudini.

PROCES-VERBAUX

41

«Depuis lors j’ai trouvé en quantité ce produit hybride sur la rive gauche de la Muga, dans la commune de Cabanas, et toujours inter¬ parentes. »

Cette plante, à laquelle nous conserverons jusqu’à plus ample informé le nom de C. Rouyana , n’est pas un hybride. M. Daveau est absolument de notre avis, mais une bonne espèce d’origine étrangère qui se répand de plus en plus; trouvée d’abord dans le Midi de la France, puis en Cata¬ logne (Sennen), on la rencontre actuellement dans les environs de Bor¬ deaux et on doit certainement trouver des stations intermédiaires, car ce n’est pas une espèce apportée par le corps expéditionnaire américain, la plante étant beaucoup trop abondante à Bordeaux en 1916 pour y être d’importation récente.

J’ajouterai à la description du frère Sennen quelques renseignements :

Le Conyza Rouyanae st une belle plante, atteignant jusqu’à 2 mètres de haut, à tige.robuste, rameuse, souvent dès la base, à feuilles hispides et rudes de 10 à 11 centimètres de longueur et 5 à 10 millimètres de lar¬ geur, faiblement ciliées sur les bords, uninervées, offrant quelques dents profondes, aigrette roussâtre, capitules en large corymbe fenil lé, très allongé, atteignant 30 à 40 centimètres de longueur, à fleurs blanc- roussâtres.

Galieria melloneUa et Apis mellifica.

Par Fernand Lataste.

I. Galieria Mellonella. Le 7 octobre 1921, visitant ma plus ancienne et ma meilleure ruche, je constatai qu’elle avait ses douze cadres (j’emploie les Dadant-Blatt) lourds de miel, mais ne présentait pas de couvain ; d’ailleurs elle était encore bien peuplée. Etait-elle orpheline ? ou venait-elle de renouveler sa reine? Il y avait encore des mâles dans le rucher. Je la notai comme étant à surveiller; mais l’hiver survint, et je remis au printemps toute nouvelle visite.

Je fis celle-ci le 3 mars 1922. A cette date, il ne restait plus dans la ruche ni miel, ni abeilles, à peine un peu de cire : des restes de rayons dans les coins de quelques cadres. Ceux-ci étaient soudés en une seule masse par un tissu compact de fils de fausse-teigne, truffé de débris de cire, ainsi que d’excréments et d’innombrables cadavres du lépidoptère, de tout âge, les uns à peine sortis de l’œur, d’autres plus ou moins pro-

42

PROCÈS-VERBAUX

ches de la métamorphose, beaucoup déjà enclos dans leurs cocons, qui se présentaient juxtaposés, comme des cartouches sur une bande de mitrailleuse, soit sur les cadres, soit sur les parois de la ruche, dont le bois était profondément creusé. Ces dernières chrysalides n’étaient peut- être pas toutes des cadavres; en tout cas, la plupart étaient encore molles, tandis que les larves libres étaient déjà sèches et dures comme pierre.

Le cas est d’autant plus singulier que, d’ordinaire, la fausse-teigne cesse ses ravages durant l’hiver, qu’elle supporte d’ailleurs aisément, soit à l’état d’œuf, soit à l’état de chrysalide dans son cocon. Mais, en 1921, vers la fin d’octobre ou le début de novembre, il y eut une série de journées anormalement ensoleillées et chaudes. C’est durant cette période, selon toute apparence, qu’elle se mit à pulluler; et, sur¬ prise, en pleine activité physiologique, par la brusque arrivée de froids très vifs, elle n’eut pas le temps de poursuivre son développement et de se mettre en état de résistance.

Ainsi cette observation confirmerait celle de notre collègue, M. le Dr Feytaud, dans sa communication précédente ; c’est ce qui me l’a rappelée et m’a engagé à vous la soumettre.

Mais une autre question surgit ici.

On sait que les abeilles, quand elles sont suffisamment nombreuses, se défendent fort bien contre la fausse-teigne, dont les ravages sont un résultat et non la cause du dépérissement d’une ruche. Que s’était-il donc passé dans le cas examiné ?

Il n’y avait pas eu de pillage proprement dit ; car le pillage ne va pas sans bataille, ni celle-ci sans des monceaux de cadavres jonchant la planche de vol et le pied de la ruche attaquée ; or, tel ne fut pas le cas, je suis en mesure de l’affirmer; car, comme les planches de vol, le sol, cimenté sous chacune de mes ruches, est toujours demeuré, sous les deux ruches en question, relativement propre entre mes deux visites- des 7 octobre et 3 mars.

Voici, à mon avis, l’explication du phénomène :

Quand je veux réunir en une seule les colonies de deux ruches, je rapproché, suivant les méthodes connues, la ruche à sacrifier de la bénéficiaire, je supprime la reine de la première et je donne son cou¬ vain à la seconde, lui laissant ses rayons de miel ou même lui en don¬ nant au besoin. Le transfert se fait alors automatiquement. Privées de reine et de couvain, les abeilles ne tardent pas à se présenter en sup¬ pliantes à la ruche voisine, et, comme elles arrivent avec leur charge de

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miel, elles sont bien accueillies; on voit même les premières émigrantes s’installer sur la planche de vol de la ruche' hospitalière et y battre le rappel à l’adresse de leurs camarades. D’ordinaire, une demi-heure après l’opération, la ruche sacrifiée est vide de ses habitants.

Dans le cas qui nous occupe, quand la colonie s’est vue orpheline et sans couvain, mais avec beaucoup de miel à sa disposition (vraisembla¬ blement aussitôt après ma visite du 7 octobre qui lui donna le coup de fouet décisif), elle dut se comporter comme il vient d’être dit; puis, aus¬ sitôt le tribut de miel, prix de l’hospitalité, déposé dans les rayons, les deux alliées, sans laisser à des ruches étrangères le temps d’ètre préve¬ nues et d’intervenir, se sont empressées d’épuiser à leur profit le magasin de la ruche abandonnée. C’est alors que les rayons de celle-ci sont devenus la proie facile de la fausse-teigne.

Visitée le 6 mars, la ruche voisine, ainsi pacifiquement conquérante, ayant dix cadres bondés de miel et présentant du joli couvain sur plu¬ sieurs cadres, réclamait, d’urgence, sa première hausse.

II. Personnalité et domicile de l'Abeille. Pendant qu'il est ques¬ tion d’abeilles, permettez-moi de préciser un peu les conditions dans lesquelles cet hyménoptère est porté à se servir de son aiguillon, je crois pouvoir les résumer dans cette formule : « l’abeille ne défend que sa personne et son domicile ».

Elle défend sa personne quand elle la croit en danger : si on la saisit, par exemple, ou si, pincée entre votre manche et votre bras, empêtrée dans vos cheveux ou votre barbe, etc., elle se croit saisie. La personna¬ lité de l’abeille est une chose suffisamment définie, indépendante des circonstances.

Mais il n’en est pas de même du domicile. Celui-ci est réductible ou extensible suivant les circonstances. Laissant de côté les cas d'irritation spéciale, comme ceux de pillage, etc., ses dimensions s’allongent pro¬ portionnellement à la puissance de la ruche ou même du rucher. Pour une colonie uniqu e et faible, il ne dépasse guère l’intérieur de la ruche; pour une colonie moyenne, il ne comprend que quelques mètres autour d’elle; mais, pour un rucher composé de ruches nombreuses et puis¬ santes, il peut s’étendre à des centaines de mètres. C’est ainsi que, sur une colline située à sept cents mètres d’un rucher d’une centaine de très fortes ruches Dadant-Blatt, des bœufs de labour ne pouvaient tra¬ vailler après le lever du soleil, sous peine d’être criblés de piqûres.

Sauf dans les conditions ci-dessus visées, l’abeille est absolument

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inoffensive : hors de son domicile, quand elle butine sur les fleurs et même quand, en nuées, elle a envahi un appartement pour y piller du miel ou des sucreries, on peut impunément s’agiter auprès d’elle et la chasser, soit avec la main, soit avec un linge ou tout autre objet, sans qu’elle songe à user de son arme.

II 1. Instinct d' orientation en défaut. Mes ruches sont alignées sur un seul rang, le long d’un mur. Des considérations particulières m’ont fait adopter cette disposition, malgré les inconvénients certains qu’elle présente et qu’on a souvent signalés, notamment celui de fréquents orphelinages. Eté comme hiver, les ruches inoccupées sont laissées à leur place, parmi les autres.

Or, aux jours ou aux moments de grande animation (miellée, soleil d’artifice), un profane qui passerait sur le front du rucher croirait toutes les ruches habitées, alors que la plupart sont vides, il remarquerait, en effet, autant et même plus de mouvement devant celles-ci que devant les autres. Cela tient à ce que, devant leur propre ruche, les abeilles, entrant ou sortant franchement, disparaissent aussitôt apparues, tandis que l’activité est tout entière et seulement à la porte d’une ruche vide, les abeilles se présentent à l’entrée pour en ressortir aussitôt, allant et venant en tous sens, soit à pied, soit au vol, et hésitant longtemps avant de prendre un parti. Quelques-unes même, surtout des butineuses de pollen, finissent par mourir sur place, de fatigue ou de faim ; d’autres y sont tuées, car des- pillardes s’y donnent rendez-vous et assassinent, pour les voler, les butineuses qui reviennent avec du miel dans le jabot : j’ai observé le fait même en temps de miellée ! Mais ces cas sont excep¬ tionnels. La plupart des abeilles finissent par retrouver leur ruche, et tout rentre dans l’ordre avec la nuit.

Cependant, au moment de l’essaimage, il y a aussi des abeilles qui vont aux ruches vides de leur propre gré et sans erreur d'orientation ; au lieu d’errer tristement à la porte, elles entrent franchement et s’attel¬ lent au nettoyage des vieux rayons. Ce sont des exploratrices. Un beau jour, au lieu du va-et-vient et de l’agitation de la veille, on aperçoit, à la porte, un groupe de gardiennes tranquilles et conscientes. C’est le moment d’ouvrir la ruche pour donner à l’essaim adventice des cadres bien bâtis et quelques rayons de miel.

P. -S. du 21 septembre. Hier, passant devant Je front de mon rucher, j’ai été surpris de voir, à l’entrée d’une de mes ruches précédem-

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ment bien peuplée, l’allure des abeilles semblable à celle qui s’observe devant les ruches vides. Effectivement, cette ruche était abandonnée : je m’en .suis convaincu en l’ouvrant aussitôt. D’aiileurs, elle n’avait encore été ni pillée ni attaquée par la fausse-teigne. A droite et à gauche, ses cadres étaient bondés de miel operculé ; les cadres centraux, aux cires intactes, étaient secs, sauf dans leurs angles supérieurs; mais ils montraient les traces d’un élevage antérieur très abondant, et quel¬ ques cellules royales écloses et relativement peu anciennes.

La ruche voisine, la moins forte du rucher, jadis, à l’époque de la miellée, en était devenue la plus populeuse, le flot de ses abeilles débor¬ dant largement sur la planche de vol.

Voilà donc la répétition du cas qui a fait l’objet de ma communication, sauf que, cette fois, j’ai pu intervenir avant l’abeille déménageuse et la fausse-teigne dévastatrice.

Il semble étrange que du miel ait été ainsi abandonné et n’ait pas été entièrement transporté dans la ruche hospitalière. En ouvrant celle-ci, tout à l’heure, j’ai eu l’explication du fait : sauf sur -ses deux cadres extrêmes de gauche, qui étaient très incomplètement bâtis, elle était bondée de miel operculé ; c'est évidemment faute de rayons libres dans la ruche hospitalière, les abeilles se refusant énergiquement à bâtir dans l’arrière-saison, que le miel n’a pas intégralement suivi les émigrantes.

Réunion du 22 mars 1922.

Présidence de M. le DrV H. Lamarque, Président.

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Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

ADMINISTRATION

M. le Président dit quelques mots sur l’utilité de la reprise périodique des réunions du soir, certains de nos collègues n’étant pas libres pen¬ dant la journée.

Il souhaite ensuite, la bienvenue à M. Marquassuzaa, nouveau membre, et prononce l’éloge funèbre de M. Breignet, notre regretté archiviste.

Il rappelle ensuite que c’est le mardi 28 mars, qu’aura lieu la Confé¬ rence de M. le Dr Feytaud.

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PROCÈS-VERBAUX

COMMUNICATIONS

M. Dieuzeide lit une note sur l’autofécondation chez les Orchidées, M. Brascassat sur des captures récentes d’oiseaux dans la Gironde, et à ce sujet M. Malvesin-Fabre signale celle d'un aigle à Cazeaux.

M. le Dr Manon annonce de récentes trouvailles lépidoptérologiques en Gironde, notamment l’aberration Lacrymans de Pavonia et l’éclo¬ sion d’un Machaon de teinte havane rosé, enfin la constatation de chrysalides doubles de Pavonia et multiples de Bombyx.

Rappelant ses souvenirs des campagnes sahariennes, M. le Dr Manon décrit ensuite ses chasses aux reptiles et sa collection de silicifications très curieuses.

Revenant aux insectes, il cite quelques cas d’apprivoisement (larves de Cossus et de Cetonia ), d’adaptation ( Pavonia ) et de parasitisme. A ce dernier point de vue un fait intéressant est celui de ces larves de parasites du bois enfermées dans les planches de pins constituant les cuves doublées de plomb pour contenir l’acide sulfurique et qui, pour sortir, ont percé à travers bois et plomb, jusqu’à quarante trous par cuve.

M. Bardié, à ce propos, raconte qu’à Gérardmer il a vu des forêts entières attaquées par des insectes Xylophages.

La séance est levée à 22 h. 1/2.

Discours prononcé sur la tombe de Frédéric Breignet Par le Docteur Lamarque.

Lès deuils succèdent aux deuils pour la Société Linnéenne : il y a quelques semaines nous étions douloureusement affligés par la dispari¬ tion de Xavier Rozier, trésorier de la Société ; aujourd’hui nous accom¬ pagnons à sa dernière demeure, avec la plus grande tristesse, notre cher bibliothécaire-archiviste Frédéric Breignet.

Notre regretté Collègue appartenait à la Société depuis 1891 ; depuis vingt-neuf ans il en était l’archiviste, depuis vingt-neuf ans il s’était consacré entièrement à la mise en ordre de la riche bibliothèque qui est l’orgueil de notre Société : il était chaque jour à la disposition de tous ceux qui avaient une recherche à faire ; sans hésitation il savait trouver le renseignement désiré ; il avait dressé un catalogue méthodique

PROCÈS-VERBAUX

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de la bibliothèque, établi des répertoires chronologiques de tous les faits intéressant la Société depuis sa fondation, des notices sur tous ses mem¬ bres ; il avait récemment terminé un travail considérable qui avait exigé plusieurs années de labeur assidu : il avait réuni en fiches systématiques toutes les espèces botaniques, zoologiques ou paléontologiques signalées dans la région.

Il avait d’autant plus de mérite à mener à bien ces travaux qu’il avait été victime de son amour de la science ; aux cours d’une des excursions qui lui avaient permis de réunir une riche collection de Lépidoptères, il eut à supporter une trop forte lumière et faillit perdre la vue.

Un des yeux put être sauvé, qu’on lui prescrivit de ménager : il ne tint aucun compte de cette recommandation. Puisqu’il 11e pouvait plus continuer ses travaux personnels, puisqu’il ne pouvait plus, comme il l’avait fait avant son accident, enrichir nos bulletins de descriptions d’espèces nouvelles ou rares, d’observations originales, de mémoires importants, comme le catalogue de Lépidoptères de la Gironde dressé en collaboration avec Brown, il voulut se consacrer tout entier à son rôle d’archiviste ; j’ai dit comme il sut le remplir; ce que je voudrais dire aussi c’est l’affabilité avec laquelle il recevait tous ceux qui venaient lui demander un renseignement, la complaisance inlassable avec laquelle il se mettait à la disposition de tous ses collègues ; tous étaient accueillis par lui avec le même sourire, la même courtoisie, la même bienveillance.

Son dévouement redoubla pendant les tristes années de la guerre : toujours en permanence à l’Athénée, même le dimanche, il soutint la vie chancelante de la Société ; il fut un des artisans, et non des moin¬ dres, de la création de notre musée d’études; ses démarches personnelles contribuèrent pour beaucoup à nous faire obtenir la salle de l’Athénée qui recevrait les collections Linnéennes. Ses boîtes de Lépidoptères y furent aussitôt placées ; il tint à offrir des meubles et contribua person¬ nellement dans une large mesure aux dépenses d’installation. Cette géné¬ rosité était d’ailleurs chez lui une habitude ; l’impression du Catalogue de la Bibliothèque, l’organisation onéreuse des fiches avait été entière¬ ment assurées par lui, et lorsque, dans les budgets de la Société, il y avait menace de fissure, un don anonyme venait toujours au moment opportun rétablir l’équilibre menacé.

Toutes ces marques de dévouement à la Société qu’il aimait passion¬ nément, lui avaient valu le titre de membre bienfaiteur ; nous aurions voulu faire plus encore et depuis 1918 nous devions fêter ses noces d’argent de bibliothécaire, les circonstances nous ^avaient obligé de

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PROCÈS-VERBAUX

remettre cette célébration ; notre intention était de la joindre cette année à celle du cinquantenaire de quelques collègues. La mort est venue trop tôt accomplir son œuvre néfaste et nous empêcher de rendre l’hommage que nous devions à ce Collègue modeste à l’excès, ne voulant jamais rien pour lui, alors qu’il donnait tout aux autres.

Adieu cher et regretté Collègue, votre souvenir restera pour nous ineffaçable, vous resterez une des gloires les plus pures.de notre Société ; vous serez pour tous les Linnéens le plus bel exemple de tout ce que peut donner une abnégation absolue, et un dévouement sans bornes mis au service de l’œuvre commune.

Que les regrets si profonds, si sincères de tous vos collègues adoucis¬ sent quelque peu, s’il est possible, l’immense douleur de la compagne de votre vie à qui nous adressons l’expression de notre respectueuse sym¬ pathie.

L’autofécondation chez les Orchidées. L’Ophrys apifera.

Par R. Dieuzeide.

Depuis la vulgarisation des travaux de Darwin, on semble aujourd’hui trop porté à croire que la fécondation croisée est la règle absolue chez les Orchidées.

Bien que n’ayant pas eu le loisir de faire beaucoup de bibliographie à ce sujet, il découle néanmoins de quelques lectures et d’observations personnelles que l’autofécondation existe dans un certain nombre de cas.

Forbes (. Journ . Linn. Soc., XXI, p. 538) cite quinze espèces de Java subissant la fécondation directe. Phajus Blumei est souvent, sinon tou¬ jours, autofécondé.

Ridley {Journ. Linn. Soc., XXIV', p. 139) ajoute le Trichopilia fragrans du même type.

Veitch {Manuel of orchidaceous plants, 1887-1894) signale l’autofécon- dation constante chez : Dendro bium cretaceum , aqueum, crepidatum , Epidendrum x O’Brienanum , Calanthc x Gigas.

Hart. {Gard chronicle, 1886, XXVI, p. 11) écrit que l’ Epidendrum varigaetum est cleistogame à la Trinitad.

Costantin {Vie des Orchidées, 1917), à qui les renseignements précé¬ dents sont empruntés, voit le phénomène se produire dans les serres du Muséum sur le Cystorchis fastigiata.

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Ces faits auraient-ils échappé à Darwin ? Non, puisque lui-même cite quelques cas d’autofécondation, possibles accidentellement, et un cas certain, celui qui va nous occuper.

Mais son travail a pour but de consolider sa théorie de la sélection naturelle, il reste à démontrer ce fait « qu’un hermaphrodite ne se féconde pas lui-même indéfiniment ». Et dès lors, il va s’appliquer à faire cadrer l’exception avec la règle, pour la plus belle harmonie de sa thèse.

Nous allons étudier avec quelques détails l’exemple qui nous est offert par une jolie orchidée assez commune chez nous : Ophrys apifera.

Robert Brown ( Trans . Linn. Soc., vol. XVI, p. 740) avait déjà signalé cette structure spéciale de l’Ophrys abeille permettant une fécondation directe, et l’avait étendue à toutes les Ophrydiées.

Darwin, dans son livre sur « La Fécondation des Orchidées par les Insectes », a rectifié l’erreur de Brown en montrant que seul, Y Ophrys apifera présentait cette particularité. Ce cas unique l’a néanmoins embarrassé et il nous dit lui-même :

« La découverte de la fécondation directe de cette espèce me causa une telle surprise que, durant plusieurs années, j’observai l’état des masses polliniques dans des centaines de fleurs; mais je n’ai jamais rencontré, pas même une seule fois, des motifs pour croire que le pollen ait été transporté d’une fleur à une autre. »

Et plus loin :

« Je n’ai jamais vu une pollinie manquer de s’unir au stigmate de sa propre fleur. »

Avant de connaître ce texte de Darwin, herborisant un jour avec un de nos collègues, savant horticulteur, s’occupant spécialement d’Orchi- dées, j’avais été frappé de cette autofécondation et j’en parlai aussitôt à cet ami, expert en l’art d’hybrider et de féconder artificiellement, qui essaya de me démontrer que je me trompais'. Je multipliai les observa¬ tions et je vis que c’était un caractère constant. (Depuis, notre ami, lui aussi, a constaté les faits.)

Les longs caudicules, une masse pollinique lourde, située dans une loge inclinée en avant et s’ouvrant spontanément, nous font comprendre comment les pollinies vont prendre librement à un moment donné au devant du stigmate, par suite de la souplesse des caudicules et de l’adhérence des disques visqueux au rostellum.

Si la plante est placée en atmosphère calme, dans une chambre par exemple, nous verrons ces pollinies rester suspendues pendant très longtemps devant le stigmate puis se dessécher sans l’avoir touché.

P.-V. 1922.

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PROCES-VERBAUX

Mais soufflons, même légèrement, sur la fleur. La légère oscillation transmise suffira à projeter les masses polliniques sur le stigmate.

C’est ce qui va se passer dans la nature, et nous pourrons observer diverses dispositions de ces pollinies accolées au stigmate.

Une des plus communes est celle les deux.caudicules sont croisés en X sur la ligne médiane, ce qui s’explique par des oscillations en tous sens imprimées à la plante par le vent.

Il est intéressant de voir comment Darwin va interpréter ce fait. S’étant aperçu que pas un des. organes qui favorisent la fécondation croisée n’était en régression, il ne va pas manquer de nous dire :

ce La conclusion la plus sure, à mon avis, est celle-ci- : sous l’influence de certaines circonstances qui nous sont inconnues, à de longs inter¬ valles de temps peut-être, un individu d’Ophrys abeille est croisé par un autre. C’est ainsi que les fonctions génératrices de cette plante s’har¬ moniseraient avec celles des autres Orchidées. »

Mais nous ne comprenons plus très bien quelle va être l’utilité de ces croisements « à de longs intervalles ». En effet G. Bonnier, dans son « Etude critique, anatomique et physiologique sur les Nectaires » (Ann. des Sc. Nat. Bot., 6e série, t. VIII, 1879) écrit :

« Darwin a montré que dans la plupart des cinquante-sept espèces étudiées, la taille des plantes issues de fécondation croisée est en général un peu plus grande que celle des plantes issues de fécondation directe. Mais une seule auto fécondation ramène la plante à son état primitif. » Si nous considérons maintenant le nombre de capsules fécondées nous en trouvons un fort pourcentage : 70 à 80 °/0.

La théorie de la Sélection naturelle est basée sur la survivance du plus apte. Or, dans les Orchidées, les semences ne germent que dans des conditions très spéciales (nécessité de la pénétration par des cham¬ pignons), la plante la plus apte sera, non pas celle dont la taille sera un peu plus grande, mais bien celle qui disséminera le plus.

L ’Ophrys apifera est très fécond ; le terrain convient, il croît en abondance, tandis que dans cette même famille des Ophrydiées YOphrys muscifera et YOphrys aranifera, à fécondation croisée, ont des diffi¬ cultés plus grandes à surmonter pour se maintenir à cause de leur pau¬ vreté en graines.

Dans ce cas, par conséquent la possession de la fécondation directe et uniquement de celle-ci, ne serait pas pour la plante un état d’infério¬ rité comme on le pense trop généralement, mais constituerait, au con¬ traire, un véritable perfectionnement.

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Compte rendu de Captures ornithologiques faites dans la région, ces dernières années.

Par Marcel Brascassat.

Noctua minor Savig 9 La Chevêche à Saint-Médard-en-Jalles, en novembre.

Plectrophcinus nivalis Meg et Wolf ex. Linn. Le Plectrophane des neiges, à Montalivet en janvier.

Bernicla ruficolis Bois ex. Pall. La Bernache à cou roux, à Saint- Ciers-Lalande, le 20 novembre. Sa présence n’a été constatée que très rarement dans la région.

Pelidna cinctus Bp ex. Linn. La Pelidne cincle, auFerret en février.

Cettia Cetti Degl. ex Marm. La Bouscarle, 3 exemplaires à Bruges, le 19 mars, oiseau rare, non encore observé dans la région.

Cireur cyaneus Boie ex Linn. Le Busard Saint-Martin, à Parem- puyre en janvier, rapace diurne assez rare.

Certhia familiaris Linn. Le Grimpereau familier au Taillan, en septembre.

Scops Aldrovandi Willugbbi. Le petit Duc, même localité.

Melizophilus provincialis Jenynx en Gmel. Le Pitchou provençal, Pessac en octobre, petit oiseau assez rare dans la Gironde.

Muscicapa nigra Briss. Le Gobe-mouche noir, même localité.

Regulus ignicapillus Licht. ex Brchm. Le Roitelet triple baudeau, mêmô localité. Se trouve aussi à Montalivet et au Taillan.

Calamodyta phragmitis Mey. et Wolf, ex Bechst. La Phragmite des Joncs àGazinet, en octobre.

Gyspselus apus I II. ex Linn. Le Martinet à Bruges, le 20 octobre. La présence d’un Martinet à cette époque de l’année paraît anormale ; régulièrement ces oiseaux émigrent vers le 20 août : c’est un cas à signaler.

Œdicnemus Crepitans Temm. L’adicnème criard, 3 exemplaires à Montalivet en décembre.

Hœmatopus ostralegus Linn. L’huîtrier-Pie, 3 exemplaires à Gujan, fin août.

Sternçt Caspia Pall. La “Sterne tschegrava, oiseau rare, tué à Arca- chon en octobre.

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PROCÈS-VERBAUX

Stercorarius pomarinus Vieill. ex Jemm. Le Labbe pomarin, oiseau très rare, de passage très accidentel, tué à Blanquefort le 21 novembre.

Thalassidroma pelagicu Silby ex Linn. Le Thalassidrome tempête, Parempuyre en novembre.

Thalassidroma leucorhea Vieill. Le Thalassidrome cul blanc, même localité, oiseau très rare, de passage accidentel.

Chelidon urbica Boie ex Linn. Le chelidon des fenêtres. Très loca¬ lisé. Très commun à Coutras. Localisé depuis de nombreuses années, à l’entrepôt de la place Lainé, à Bordeaux.

Charadrius hiatkula Linn. Le Gravelot hiaticule. Deux exemplaires à Gujan, en mars.

Charadrius cantianus Lath. Le Gravelot de Kent., à Arcachon, en mars.

Réunion du 5 Avril 1922

Présidence de M. le Dr H. Lam arque, Président

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. le Président donne connaissance d’une lettre de Me Motelay, notaire, annonçant que, par son testament olographe, M. Frédéric Breignet, notre regretté archiviste, a légué à la Société Linnéenne une somme de 25.000 francs, dont les intérêts devront être employés de préférence à raccroissèment et à l’entretien de notre bibliothèque.

Le généreux donateur a également légué à notre Société tous ses livres scientifiques.

L’Assemblée générale tout entière manifeste sa reconnaissance pour cette suprême marque d’affection donnée à la Société Linnéenne par celui qui, pendant trente ans, s’est dévoué pour elle sans compter.

ADMINISTRATION

M. le Président remercie M. le Dr Feytaud de sa belle -conférence si intéressante, qui a fait le plus grand honneur non seulement au confé¬ rencier mais aussi à la Société qui Ta organisée.

PERSONNEL

Vote favorable à la candidature de M. Dufilho, s’occupant d’entomo¬ logie, présenté par MM. Dr Llaguet et Pain, comme membre titulaire.

PROCES-VERBAUX

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COMMUNICATIONS

M. Daydie fait don d’un lot de brochures.

M. Dieuzeide lit une Note sur le transport et la naturalisation de quelques plantes: Le Fragaria indica Dudr., et offre pour l’herbier quelques échantillons de cette intéressante espèce.

M. Chaîne, en son nom et au nom de M. Duvergier, fait une commu¬ nication sur les otolithes de poissons et fait circuler, avec des spécimens d’otolithes, des épreuves photographiques dues à M. Duvergier et montrant les variations qui peuvent se présenter.

M. Brascassat a envoyé :

Observations sur les mœurs de Mania M aura L. (Lépidoptères) ;

Note sur quelques névroptères et orthoptères rares de notre région ;

Note sur une singulière chasse aux canards sur nos côtes.

M. Manon présente divers échantillons de silicifications de corps organiques rapportées de ses campagnes dans le Sahara.

M. Lambertie dépose une liste des publications et travaux de feu M. Breignet, ainsi que de ses dons à la Société.

M. Malvesin-Fabre signale avoir recueilli fleuris, au Gap-Ferret, le 27 mars : Senecio vulgaris L. sous-var. Crassifolius Rouy., Armeria maritima Villd.

(Cette plante ne fleurit d'ordinaire qu’en juin-août).

Cochlearia danica.

Il rapporte que M. Dubreuilh lui a déclaré avoir rencontré, il y a quelques années, Morchella esculenta dans le sable de la dune littorale, en face de Piquey.

M. Castex a rencontré Morchella conica, au front, dans le sable éga¬ lement.

M. Daydie signale avoir rencontré il y a quelque temps Morchella esculenta à Gradignan et à Saucats, et M. Peyrot à Talence dans le parc du Petit Lycée, à Lesparre, à Bruges; M. Teycheney à Citon-Cénac et Morchella conica à H aux.

M. le Dr Fe\taud présente deux champignons provenant de Cumond (Dordogne). MM. Daydie et Malvesin-Fabre reconnaissent Peziza coc- cinea Jacq. et Tremella frondosa Fr,

La séance est levée à 7 heures.

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PROCÈS-VERBAUX

Note sur le transport et la naturalisation de quelques plantes. Le « Fragaria Indica » Andr.

Par. R. Dieuzeide.

La question du transport des végétaux et de leur naturalisation a toujours été une de celles qui a le plus préoccupé les botanistes. Et cela se comprend aisément si l’on sait que la plupart d’entre eux se sont attachés à cette étude, pour expliquer comment la terre s’est peu¬ plée de plantes nouvelles au fur et à mesure que les premiers Crypto¬ games et Gymnospermes disparaissaient pour devenir fossiles, par suite des variations du climat.

Je n’ai pas la prétention de développer, dans cette note, des idées d’une si haute portée philosophique, pas plus que de faire l’historique détaillé de ces faits :

Néanmoins, il faut savoir que Linné lui-même avait déjà, dans ses « Coloniae Plantarum » posé les premiers jalons du transport des graines à grande distance et de l’introduction d’espèces nouvelles.

C’est De Candolle, dans sa « Géographie Botanique », qui va étudier en détail toutes les causes de la naturalisation.

De plus il me semble qu’il ne sera pas inutile de rappeler rapidement les travaux de Godron snr le sujet.

Godron, en effet, frappé des découvertes fuites avant lui par De Can¬ dolle, Millois, Delile, se mit à recueillir systématiquement à Port-Junéval, voisin de Montpellier, toutes les espèces étrangères qui y avaient été apportées par des laines venues : d’Espagne, d’Algérie, du Maroc, et même d’Egypte, du Caucase, des bords de la Mer Noire et d’Amérique. Ces laines, lavées dans le Lez, étaient ensuite mises à sécher sur les champs caillouteux d’alentour.

Pendant les années 1851 , 1852,1853, la végétation fut si riche que Godron, dans son livre « Florula Juvenalis » publié en 1854, signale 387 espèces introduites. Un peu hâtivement d’ailleurs il conclut :

«Qu’un grand nombre de végétaux étrangers peuvent être facilement naturalisés sous le climat de Montpellier. »

Cosson, continuant les recherches du précédent, en découvrit encore soixante-huit. D’autres observateurs enfin portèrent à 500 le nombre des plantes exotiques introduites.

Puis la question en resta et ce ne fut que plus tard qu’elle fut

PROCÈS-VERBAUX

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reprise par M. Flahault. Herborisant soigneusement autour de Port- Juvenal, de nouveaux apports de graines ne se faisaient plus par suite de la cessation du commerce des laines, ce botaniste ne retrouva plus que trois espèces. L’une avait un rayon de dispersion de 300 mètres; les deux autres de 3 kilomètres.

On voit, par cette exemple devenu classique, que de nombreux obstacles s’opposent à la naturalisation.

Et si nous nous adressons aux plantes marines, comme l’a fait M. le Professeur Sauvageau dans son intéressant travail sur « La dissémina¬ tion et la naturalisation de quelques Algues Marines » [Bull. Inst. Océan., 1er août 1918), .nous verrons que aussi, il y a des plages de dispersion très nettes et que, pour avoir des conditions de vie soumises à un moins grand nombre de facteurs, les algues éprouvent souvent de sérieuses difficultés à se maintenir en certains points leur apport a été accidentel.

Mais, certaines plantes étrangères à notre sol peuvent y croître et s’y multiplier à un point tel qu’il est difficile de savoir s’il y a naturalisation véritable ou simple adaptation passagère.

Les exemples sont nombreux : il en est deux que je note, car leur observation nous est facile étant donnée l’extension considérable prise dans nos environs : Y Azolla fîliculoides et le Myriophyllum proserpna- coides d’introduction récente.

En avril 1919, à Lescar (Basses-Pyrénées), je recueillis un fraisier, qui m’était inconnu : Bractéoles tridentées, fleurs jaunes. A ce moment, la plante ne' couvrait que quelques mètres carrés à peine. Le fraisier était dans un endroit humide, planté d’aulnes, dans une sorte de cap bordé par deux branches de dérivation du Gave qui confluent à sa pointe. Ce sont d’excellentes conditions de milieu.

La détermination, erronée au début, fut faite à peu près simultané¬ ment en janvier 1920 avec exactitude par notre collègue, M. Bouchon, grâce aux échantillons du Jardin Botanique de notre ville, et par M. le Professeur Guillaud, de la Faculté de Médecine.

Il s’agissait du « Fragaria indica Andr. ».

Je dois dire que depuis, la plante a prospéré à un point tel qu’elle couvre plusieurs centaines de mètres carrés et, comme rien ne l’arrête dans son extension, je crois qu’elle va arriver à se répandre sur une grande partie de la vallée du Gave.

La première question à se poser, en présence d’une plante nouvelle, est celle de la cause de son introduction.

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PROCÈS-VERBAUX

Pour M. Guillaud, qui s’était autrefois occupé du transport des .graines d’Amérique sur nos côtes par les courants ( Journ . Hist. Nat., Bordeaux, 1883', la chose était simple. Echappée d’un jardin, la plante avait été amenée par les eaux et s’y était répandue par multiplication végétative.

Mais si la plante est sortie d’un jardin (je n’ai pas pu trouver sa présence à Pau, ou ses environs, soit dans les jardins publics, soit chez les horticulteurs), elle à commencer à croître dans la campagne environnant le point de sa culture. En effet, ceux qui possèdent ce fraisier dans leur jardin, savent combien il est envahissant, et, malgré tous les soins pris pour l’ empêcher de gagner du terrain, combien il .reparaît plus prolifique encore l’année suivante.

Dans ce cas il n’est pas douteux que la plante n’eût été signalée, vu le nombre d’étrangers qui visitent cette partie des Pyrénées.

D’autre part, l’étude soigneuse des lieux nous montre qu'e le trans¬ port par le torrent ne peut être invoqué étant donné la hauteur de l’endroit, qui surplombe les eaux en ce point.

Il faut chercher autre chose. Et si elle n’est pas la véritable, du moins mon hypothèse ne sera pas la moins plausible.

Une grive aurait bien pu apporter les premiers akènes. L’estomac de cet oiseau est peu destructeur et son tube digestif peut fort bien laisser passer les graines sans les altérer. On a pu objecter que la digestion des oiseaux était rapide, ce qui serait contre le transport à grande dis¬ tance. Mais lorsqu’ils émigrent on a constaté que des semences pou¬ vaient ainsi être amenées en des points assez éloignés. Le rôle de la grive est bien connu dans la propagation du Gui, du Framboisier et même du Fraisier (De Candolle).

Après ces considérations sur le transport, passons à la naturalisation.

M. Sauvageau avait eu l’amabilité de vouloir bien m’aider à débrouiller la question etjavait signalé à M. Lecomte, du Muséum, la présence du Fragaria indica à Lescar, en lui demandant quelques renseignements à ce sujet. Ce dernier avait répondu : « Subsponstané et presque natura¬ lisé en Europe Méridionale, aux Etats-Unis, en Amérique centrale et Méridionale ( Flore Indo-Chine, t. II, p. 652). Donc rien d'étonnant à trouver cette espèce près de Pau; mais c’est toujours intéressant car c’est une localité à noter. »

Suivaient quelques références entre lesquelles je dégage la suivante :

« Indiqué dans Parlatore, Fl. liai. t. X, p. 54 {cuit, et natur. dans les bosquets). »

PROCÈS-VERBAUX

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Italie : Trévise, Vérone, Bergame, Modène, Florence, etc.

Venue des hauts plateaux du Népal, au nord de l’Hindoustan, voici une plante qui s’est, peu à peu, répandue à travers le monde. La pre¬ mière localité en France nous la trouvons est celle de Lescar.

D’où vient-elle? Peut-être d’un jardin botanique, mais peut-être aussi de plus loin encore.

Devons-nous conclure à une naturalisation ?

Si, avec De Candolle, nous acceptons comme naturalisée : « une plante n’existant pas auparavant dans le pays, venant à y être trans¬ portée, pour une cause connue ou inconnue, s’y montrant ensuite comme une plante spontanée, se multipliant de plus en plus, s’étendant en tous sens jusqu’à ce qu’elle trouve enfin une limite qu’elle ne fran¬ chira pas », la réponse sera positive.

Mais il y a d’autres faits à considérer.

C'est tout d’abord le temps écoulé depuis la première observation (avril 1919) qui est encore trop court. Ensuite, c’est la multiplication végétative, ne pouvant être acceptée dans une naturalisation, que s’il est démontré qu’en outre la plante peut se reproduire par graines.

Et ici nous nous heurtons à une nouvelle difficulté.

Après sa première définition, De Candolle pose en effet cette condition et écrit : « Le Robinia pseudo-acacia, certains Rhus, ... ne sont pas des espèces naturalisées, mais seulement des individus naturalisés.»

Si j’ai tenu à insister sur ces faits c’est que, depuis l’introduction dans nos environs, soit par extension du commerce, soit par des armées étrangères, d’un certain nombre de végétaux exotiques, je me suis sou¬ vent aperçu que beaucoup d'auteurs baptisaient du nom de « naturali¬ sées » deux catégories de plantes : les unes n’ayant eu que quelques floraisons et tendant aujourdhui à s’éteindre faute d’avoir trouvé chez nous le sol et le climat nécessaires à leur maintien ; les autres qui sem¬ blent y prospérer mais qui disparaîtraient probablement si l’apport quasi- continuel de graines venait à cesser.

Sur les otolithes de Poissons.

Par MM. J. Chaîne et J. Duvergier.

Depuis quelque temps la « question » des otolithes de Poissons est à l’ordre du jour, surtout au point de vue paléontologique. Parmi les travaux les plus intéressants et les plus complets parus jusqu’à ce jour

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PROCES-VERBAUX

nous devons citer ceux de Koken, Priem, Schubert, de MM. Bassoii, Fryd, Shepherd, etc.

Si l’on parcourt les publications de ces auteurs, surtout en ce qui con¬ cerne les poissons actuellement vivants, et si l’on compare à des otoli- thes les descriptions et les figures données on est frappé du peu de concordance qui existe. Il v a bien un « air de famille » entre le sujet qu’on possède et celui qui est représenté, mais il n’y a que rarement superposition parfaite. Il existe toujours quelques différences soit dans la forme générale, soit dans la constitution du sulcus ou de ses parties, soit encore dans l’ornementation.

Nous nous sommes proposés de rechercher la cause de cet état de chose.

Pour cela, nous nous sommes adressés à diverses espèces de Poissons de nos côtes et, pour chacune d’elles, nous avons examiné un grand nombre d’otolithes. Nous avons ainsi constaté que, bien que possédant pour chaque espèce des caractères constants, ces formations sont émi¬ nemment variables et que parfois les variations présentées sont très profondes ; dans plusieurs cas même nous avons noté des différences considérables entre les deux otolithes du même individu. Si donc pour décrire l’otolithe d’une espèce on ne s’adresse qu’à un seul échantillon on court le risque de tomber sur une forme plus ou moins aberrante ; pour donner une description typique il est, par suite, absolument indis¬ pensable de choisir avec soin dans la masse des échantillons qu’on possède la disposition qui se présente le plus communément. A côté de cet étalon, on range les autres pièces d’après les variations qu'elles offrent.

C’est ainsi que nous avons opéré jusqu'ici et que nous continuons à le faire. Notre intention, en effet, est de poursuivre ces recherches sur le plus grand nombre possible d’espèces en continuant l’application rigoureuse de cette méthode autant que les circonstances nous le permet¬ tront, de façon à écrire une monographie générale des otolithes des Poissons vivants.

D’ici peu de temps nous déposerons sur le bureau de la Société la première partie de ce travail, qui comprendra une cinquantaine d’espèces

environ.

PRÇ)CÈS- VERBAUX

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Observations sur les mœurs de « Mania Maura » L.

(lépidoptères)

Par Marcel Brascassat.

Cette noctuelle gris-noir, de la même envergure que les Cotocales, a des mœurs plus ou moins solitaires.

Elle aime les endroits sombres ou obscurs et se pose, dans le jour, sous les entablements ou les corniches des habitations et des hangars ; en un mot, un abri quelconque, un peu obscur, paraît fort bien lui convenir.

Un çf de cette espèce est rentré, l’été dernier, le 29 août, dans mon cabinet d’histoire naturelle ; elle s’est posée contre le mur presque à hauteur du plafond.

Malgré le bruit qu’on pouvait faire, en ouvrant les fenêtres, les portes, etc., rien n’a pu la déranger.

Ce n’est que le 15 septembre dans la soirée, et sans avoir été nulle¬ ment inquiétée, qu’elle s’est envolée, après plus de 15 jours de séjour à la place indiquée.

Je trouve ce cas si bizarre, que je me suis permis de le signaler à mes Collègues.

Notes sur quelques névroptères et orthoptères rares de notre région.

Par Marcel Brascassat.

Névroptères.

Mentispa pagana Fabr., sept exemplaires pris le 24 juin à Eysines, en battant deux chênes isolés au milieu d’une prairie.

J’avais signalé déjà cet insecte en 1908.

Æschna rufescens F. de Lind. J’ai à signaler une nouvelle capture de cette libellule faite à Arlac le 7 juin ; paraît toujours être assez rare.

Cordulegaster annulatus Lat. Depuis 1893 j’ai remis une note sur cette libellule prise à Saint-Mariens, en compagnie de notre regretté collègue et ami M. Breignet, je ne l’ai prise qu’une seule fois à Méri-

*

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PROCES-VERBAUX

gnac-Pichey le 30 juin (2 exemplaires) sur les bords du ruisseau « La Devèze ». Espèce toujours rare.

Somatoclora flavomaculata V. de Lind. En sus des captures que j’ai 'signalées de Gazinet, j’ai deux autres localités à indiquer :

Saint-Médard-en-Jalles, le 10 juillet.

Aujac (Charente-Inférieure), premiers jours du mois d’août, sur les bords du ruisseau « l’Ariou ».

Ascalaphus longicornis L. J’ai trouvé un exemplaire de ce joli névroptère, le 7 juillet à Bordeaux, rue Sansas.

On se demande comment cet insecte, qui est plutôt rare, se trouvait en pleine ville. Je ne l’ai pris, qu’une seule fois à Bègles, derrière la propriété de Mussonville, il y a de nombreuses années.

Orthoptères.

Bacillus Gallicus Charp. Cet insecte à forme si bizarre puisqu’il ressemble à un morceau de bois,- n’est pas facile à trouver, de plus il est rare dans la région et même dans toute la France.

J’en donne ci-après les endroits de capture :

Mérignac, 11 juillet (1 exempl.) en battant une haie. Saint-Même-les- Carrières, Domaine de Vinade (Charente-Inférieure) (2 exempl.), sur une clôture, les 30 juillet et 21 septembre.

Eysines, 14 juillet (1 exempl.) en filauchant.

Varie du vert-clair au gris-brun, mais les types vert-clair sont beau¬ coup plus rares.

De toute façon, cet orthoptère n’en demeure pas moins rare, surtout la femelle qui est presque introuvable.

Une singulière chasse aux canards.

Par Marcel Brascassat.

Je fis, il y a quelques années, une excursion ornithologique, en com¬ pagnie de notre excellent collègue M. Duvergier.

Partant d’Arcachon, un bateau nous conduisit à Canon, près du Cap Ferret. Nous comptions sur une chasse fructueuse ; mais, à part quel¬ ques oiseaux communs, nos captures ne nous donnèrent rien de sérieux à signaler.

PROCES-VERBAUX

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Poursuivant notre excursion sur le littoral, nous fûmes témoins d’une singulière chasse aux canards.

C’était dans les premiers jours de janvier, le lendemain d’une forte tempête et la mer était encore démontée.

Or, quand la mer est dans cet état, il est d’habitude que les habi¬ tants des environs : Bélizaire, Ferret, Canon, etc., se rendent en nom¬ bre aux bords de l’Océan avec leurs fusils.

Les grosses vagues, qui viennent se briser sur la côte, roulent tout ce qu’elles rencontrent sur leur passage.

A 300 ou 400 mèlres environ, au large, exténués de fatigue, de nombreux oiseaux se sont reposés, se laissant aller au gré des flots ; parmi ces derniers figurent surtout des canards.

A un certain moment ces derniers, pris par les lames de fond, sont roulés dans le sable jusqu’à la côte.

Les vagues se retirant, les oiseaux veulent reprendre leur vol, en secouant leur plumage.

C’est alors que chiens et chasseurs rivalisent de diligence. C’est merveilleux de voir ces chiens dressés se précipiter sur le gibier. Beaucoup d’oiseaux sont pris vivants par ces derniers qui sont tout heureux de les apporter dans cet état à leur maître. Nous en avons vu deux se dis¬ putant avec acharnement un canard qui ne pouvait s’envoler.

Cette chasse qu’on devrait plutôt appeler une pêche, est très produc¬ tive ; on y prend cinq ou six espèces de canards et en grande quantité.

D’autres genres d’oiseaux sont aussi roulés, par les vagues, mais, plus légers ou plus vigoureux, ils se laissent plus rarement entraîner au rivage.

Pour que cette chasse soit fructueuse, il est important, disent les gens du pays, d’être rendu sur les lieux de chasse, quand la tempête com¬ mence à être à peine en décroissance.

Au point de vue purement ornithologique, on a souvent fait la remarque que trois ou quatre jours après une tempête, lorsque les fortes lames ont disparu, on rencontrait sur les côtes des oiseaux de toutes sortes (Echassiers et Palmipèdes) et souvent des espèces rares.

Ceci a été constaté plusieurs fois entre Soulac et Montalivet, et dans bien d’autres endroits.

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PROCÈS-VERBAUX

Assemblée générale du 3 mai 1922

Présidence de M le Dr H. Lamarque, Président.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

CORRESPONDANCE

Lettre de démission de M. Lunet de Lajonquière, qui a quitté la région.

PERSONNEL

Vote favorable aux candidatures de :

M. René Girard, docteur en pharmacie, préparateur de zoologie et de parasitologie à la Faculté de Médecine, présenté comme membre titu¬ laire par MM. les docteurs Castex et Sigalas.

M. Paul Lemoine, s’occupant de géologie, présenté comme membre titulaire par M. le Dr Lamarque et M. Peyrot.

M. Mathurin Delafield, de Lausanne, présenté comme membre titulaire par le Président et le Secrétaire général.

M. Jean Meilhan, s’occupant de lépidoptérologie, présenté comme membre auditeur par MM. Dieuzeide et Lambertie.

ADMINISTRATION

L’Assemblée générale ratifie la désignation faite par le Conseil, de M. Lambertie, comme archiviste-bibliothécaire intérimaire, jusqu’aux prochaines élections, conformément aux statuts.

L’Assemblée générale approuve les modifications au Règlement inté¬ rieur proposées par le Conseil.

COMMUNICATIONS

M. le Président donne lecture d’une lettre de M. Brèthe demandant l’appui de notre Compagnie pour le concours du plus bel épi et en particulier pour l’étude de l’hybridation du blé.

M. le Président a consulté M. Devaux qui lui a déclaré que la question est à la fois très délicate et très complexe et bien loin d’être mise au point.

M. Brèthe explique que son but est d’obtenir une amélioration du blé au point de vue de son rendement industriel.

PROCÈS-VERBAUX

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M. de Lastours, qui habite un pays de blé, la Loire-Inférieure, apporte son témoignage sur les essais de blés hybrides qui y ont été faits : après deux belles années, les récoltes ont été déplorables. A son avis, les meilleurs résultats ont été obtenus par les blés acclimatés moyennant que l’on modifie les engrais de manière à remédier à l’acidité provenant des superphosphates.

M. Brèthe, comme conclusion, dépose le programme du concours du plus bel épi.

M. Daydie présente deux notes :

Sur trois Morchella remarquables;

Sur le moyen de conserver les couleurs naturelles des Cassides ;

Et au nom de M. Plomb une troisième sur deux stations de plantes intéressantes : Umbilicus pendulinus et Calepina corvini.

M. Dubalen a envoyé une note sur des ensemencements de cham¬ pignons.

M. Lambertie présente une inflorescence de Primula officinales possédant au centre une hampe florale secondaire portant une nouvelle ombelle.

M. Cordier présente un superbe champignon de 20 centimètres de diamètre; MM. Daydie et Malvesin-Fabre reconnaissent Psalliota arvensis , espèce comestible.

M. Chaîne présente au nom de M. Llaguet un poulet à quatre pattes et donne les meilleures nouvelles des travaux d’agrandissement du Muséum.

M. Malvesin-Fabre présente deux Morchella rimosipes recueillies à Lugasson au cours de l’excursion du 9 août. A ce propos il remercie et félicite les organisateurs de cette journée : M. l’abbé Labrie et M. Tey- cheney.

M. Sigalas présente une note sur un cas de parasitisme intense chez le Surmulot.

M. Tempère cite V Ophioglossum vulgatum à Arlac.

M. Duvergier annonce avoir vu des martinets le 15 avril.

L’Assemblée décide que l’excursion à Bonzac projetée pour le 14 mai doit être renvoyée à une date ultérieure à cause des élections cantonales.

La séance est levée à 7 heures.

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PROCES-VERBAUX

Note sur « Umbilicus pendulinus » D. C.

\

et « Galepina Gorvini » Desv.

Par Ml. Plomb.

* ' -

J’avais signalé, le 23 avril dernier, Y Umbilicus 'pendulinus D. C., à Pessac. Cette année, je l’ai récolté dans la même localité au lieu dit Roquencourt.

Les exemplaires étaient d’une dimension inusitée et les hampes florales de l’année précédente, encore existantes, atteignaient 80 à 85 cm. de haut.

Il est également à remarquer qu’à l’encontre des habitudes ordinaires de cette plante, qui vit sur les murailles, nous l’avons rencontrée en pleine terre et d’une extrême abondance.

A signaler aussi comme trouvée à Saint-Maixent, près de Langon, par M. Dumeau, professeur libre, la Calepina corvini Desv.

Note sur « Morchella hortensis ».

Par Ch. Daydie,

Au commencement d’avril, j’ai trouvé, dans mon jardin, rue de Laseppe, trois spécimens d’un champignon du Genre Morchella (morille) qui pourrait être la morchella hortensis. Ils étaient de la taille respective de : 3 cent, sur 6, 4 cent, sur 8, 5 cent, sur 12 environ.

Le chapeau était d’un brun noirâtre, le pied blanc, très légèrement jaune roussâtre.

La forme du chapeau était allongée, presque conique avec l’extrémité supérieure arrondie.

Le pied, en quelque sorte quadrangulaire, et notablement aplati sur ses deux plus grandes faces présentait, quand on plaçait une de ces faces devant soi, l’aspect d’un cône renversé, la plus grande largeur se rattachant au chapeau.

Une sorte d’excroissance de même nature terminait le pied en formant avec lui un angle à peu près droit, et sur une longueur de 2 c. 1/2, sorte de racine servant d’attache dans le sol.

PROCÊS-VERBAÜX

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a

L’intérieur du chapeau était creux et blanchâtre.

Les alvéoles antérieurs étaient peu profonds et assez réguliers. Aucun parfum particulier ne se dégageait de ce cryptogame.

Moyen de conserver les couleurs naturelles des Gassides.

Par Ch. Daydie.

En août 1920, en battant des chênes, je capturai à Pessac-s/-Dordogne (Gironde) un assez grand nombre de spécimens d’une casside de petite taille, dont je remarquai de suite la magnifique coloration.

Immédiatement, à ma joie de trouver ce joli insecte, vint se mêler le regret de savoir que ces couleurs merveilleuses s’éteindraient, disparaî¬ traient quelque temps après sa mort, et qu’il resterait seulement un coloris d’un jaune uniforme et terni, ne rappelant en rien ce que j’avais sous les yeux.

L’idée me vint alors, de chercher à conserver indéfiniment à mes cap¬ tures l’aspect éclatant dont la nature les avait revêtues.

Je pensai aussitôt au formol ; je mis donc chaque bestiole dans un petit tube séparé, et les gardai vivantes jusqu’à mon retour à Bordeaux, époque à laquelle j’en plongeai un certain nombre dans une solution de formol.

Elles y sont restées depuis, et vous pouvez constater qu’elles possè¬ dent encore, après vingt mois d’immersion, les teintes opalescentes à reflets dorés que j’avais admirées lors de leur capture.

C’est la Cassida margaritacea Schall.

J’ai mis également, il y a douze mois environ, une Cassida viridis L. dans la même solution et vous voyez que la teinte verte s’est maintenue intacte.

Maintenant, comment se sont comportés ces mêmes insectes, retirés du liquide ? La petite brochette que je vous soumets vous montrera, hélas, que le séjour hors du fixatéur ne leur a pas été favorable.

Il y a cependant lieu de constater que les exemplaires témoins, qui ont été desséchés par les moyens ordinaires et préalablement à tout bain, sont beaucoup plus décolorés que ceux qui ont subi l’immersion, ces derniers ayant conservé comme un vague reflet de leur splendeur première.

Je n’ai pas jusqu’ici essayé d’autre liquide.

P.-V. 1922.

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PROCES-VERBAUX

M. Pionneau, notre collègue, m’a rappelé qu’un entomologiste avait eu la même idée que moi. En a-t-il fait l’objet d’une communication ? Je l’ignore.

En consultant la Feuille des Jeunes Naturalistes , p. 71, 173 de la 15me année (1884-85), je trouve une communication de M. Spaeth, de Vienne (Autriche), indiquant un moyen de conservation des Cassides, conseillé, dit-il, au Congrès des Naturalistes allemands en 1878. Ce moyen consiste à les plonger pendant quelques heures dans de la glycé¬ rine, mais M. Spaeth déclare n’avoir pas essayé lui-même cette méthode.

Il n’est pas question de formol.

Mon seul but, d’ailleurs, a été de faire connaître à mes collègues en entomologie, un procédé pratique pour conserver à ces insectes leur coloration naturelle dans les collections. Il suffira de les placer dans les boîtes, avec leurs petits tubes pleins de formol et paraffinés pour, éviter tout accident.

Je profite de cette note, pour signaler un nouvel habitat d’une très jolie Casside, la Cassida vittata F., que j’ai capturée pour la première fois au mois de mai à Bordeaux même, quartier Saint-Augustin, et qui n'est indiquée d’après les fiches si précieuses de M. Etreignet, que de deux ou trois stations de la Gironde.

Les Collections de MM. Augereau et Blondel de Joigny n’en possè¬ dent chacune qu’un exemplaire; cette espèce ne semble donc pas com¬ mune dans notre région et c’est à ce titre que je me permets d’indiquer la capture.

A mesure que je trouverai d’autres espèces du genre Cassida j’em¬ ploierai le même procédé et ferai connaître le résultat acquis.

J’ai même l’intention d’étendre ce premier essai à d’autres groupes : criocères, galéruques, etc., dont l’inévitable altération des couleurs fait le désespoir de tous les entomologistes.

Lettre de M. Dubalen.

(( Mont-de-Marsan, le 28 avril 1922. an Monsieur le Président,

« J’ai l’honneur de vous adresser une petite note qui peut avoir quelque intérêt pour nos collègues qui s’occupent de champignons.

PROCES-VERBAUX

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« Il y a plusieurs années j’avais semé par spores, dans mon parc, des Ceps autour des chênes et des Lactaires délicieux au tour des diverses coni¬ fères. Pour les Ceps la réussite a été complète autour de cinq chênes, un sixième a toujours été réfractaire malgré des ensemencements répétés.

« Les Lactaires, connus dans les Landes sous le nom de pignasses me donnent chaque année une récolte abondante à l’automne.

« En 1021, les sujéts ont été peu nombreux, probablement à cause de la sécheresse persistante. Vers la fin de mars de la présente année, il s’est produit une levée de lactaires et j’en ai ramassé une vingtaine.

« Le 20 avril, il y a eu encore une seconde levée. 11 est singulier que j’aie pu associer dans la même préparation culinaire Lactaruis deli- ciosus et tricholoma graveolens mousseron de Pâques.

« Veuillez, Monsieur le Président, me rappeler aux bons souvenirs de nos collègues et agréer l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

« P. Dubalen. »

Sur un cas de parasitisme intense chez un surmulot.

Par MM. R. Sigalas et H. MarnefTe.

La présence de ténias dans l’intestin des rats est un fait extrêmement courant et l'un de nous a ici-même (1), signalé leur fréquence chez Mus decumanus"(P&\\.), provenant des abattoirs de Bordeaux. Ces ténias appartiennent généralement à deux espèces : Hymenolepis fraterna (Stiles 1006) et Hymenolepis diminuta (Rudolphi 1810 ). Hymenolepis fraterna , qui se trouve habituellement dans la dernière partie de l'intestin grêle, a été rencontré quatre fois sur six environ chez les surmulots des abattoirs. Hymenolepis diminuta , qui habite généralement la partie supérieure de l’intestin grêle, est encore plus fréquent, et se trouve trois fois sur quatre environ.

Le cas que nous présentons aujourd’hui ést donc surtout intéressant par la grande abondance des parasites. 11 s’agit d’un surmulot mâle provenant de l’Hôpital Saint-André. Après ouverture de la cavité géné¬ rale nous avons été frappés par l’aspect en chapelet de l’intestin. Celui-ci ouvert sur toute sa longueur, montrait, depuis le pylore jusqu’au

(1) R. Sigâlas. A propos des ténias dés rats transmissibles à l’homme. Bulletin de la Société Linnéenne, 3 mars 1920.

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PROCÈS-VERBAUX

cæcum, un amas blanchâtre continu, constitué par une quantité d'Hyme- nolepis diminuta telle qu’il nous a été impossible de les compter. A cer¬ tains endroits, les Hymenolepis étaient agglomérés, constituant les amas qui donnaient à l'intestin cette forme en chapelet qui nous avait frappés.

Nous avons eu la curiosité de peser ces parasites, et nous avons trouvé un poids total de sept grammes, après séparation des ténias du contenu intestinal. Cette proportion est considérable,, étant donné le poids de l’animal : 135 grammes. Elle correspondrait pour un homme de 70 kilogsà plus de 3 kgr. 500 de parasites intestinaux.

11 est intéressant de signaler que malgré cette grande abondance de ténias auxquels de nombreux auteurs attachent un rôle toxique important, l’animal ne semblait nullement incommodé par ce parasitisme intense. On sait d’ailleurs (1), que le rat" héberge sans dommage pour lui une foule de parasites. Dans le cas présent en dehors de ces ténias, nous avons trouvé dans l’intestin quelques exemplaires de Trichocé- phales, et dans le sang de nombreux Trypanosomes et des Spirochètes ictéro -hémorragiques.

Il nous a paru bon enfin de faire remarquer que la localisation des Hymenolepis diminuta dans la partie supérieure de l’intestin grêle n’était pas absolue, et que dans les cas de parasitisme intense, l’intestin grêle pouvait héberber ces parasites dans toute sa longueur.

(Travail du Laboratoire de Zoologie et Parasitologie de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux.)

Réunion du 7 juin 1922

Présidence de M. J. Duvergier, Vice-Président.

Le procès-verbal de la précédente réunion est lu et adopté.

En ouvrant la séance le Président prononce l’éloge funèbre de feu M. Degrange-Touzin, président honoraire, et rappelle que le discours d’usage a été prononcé sur la tombe par le Secrétaire général.

(1) R. Sigalas. Le rat réservoir de virus. Thèse de Bordeaux, 1920.

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PROCÈS-VERBAUX 69

PERSONNEL

Vote favorable à la candidature de M. Gamber, libraire à Paris, s’occupant de zoologie, présenté comme membre titulaire par le Prési¬ dent et le Secrétaire général.

ADMINISTRATION

L’Assemblée décide d’attendre la rentrée d’octobre pour faire imprimer le nouveau règlement intérieur.

Sur proposition du Conseil, il est décidé que la fête destinée à célé¬ brer le cinquantenaire linnéen de MM. Artigue, Daleau et Dubalen aura lieu dans la première quinzaine de juillet et comprendra notamment la remise à nos trois collègues de plaquettes artistiques commémoratives.

Une communication de la Fédération Française des Sociétés Pastorales et Forestières donne un compte rendu des travaux de la récente Assem¬ blée générale à' laquelle notre délégué, M. le Dr Barrère, a pris une part active.

COMMUNICATIONS

M. Daydie donne les résultats d’une chasse à la marée, le 7 juin, à Lacanau-Océan, qui en deux heures lui a donné 350 insectes de toutes sortes. Cela rappelle un fait analogue étudié à Mimizan par M. le Dr Baudrimont.

Une discussion s’engage entre MM. Baudrimont, Daydie et Castex sur le point de savoir si ces insectes meurent peu après leur immersion ou longtemps après.

M. Baudrimont ayant observé que les échantillons recueillis sont généralement en bon état le matin et en mauvais état le soir, il en conclut qu’ils ont été vraisemblablement tués dans la journée.

M. Daydie fait une communication sur la chasse des Coléoptères en pleine ville.

M. Castex signale la présence d’insectes probablement exotiques apportés avec des blés dans l’entrepôt Aucanne, quai de Brazza.

M. Daydie rappelle à ce sujet avoir recueilli des coquilles dans des bois exotiques.

M. Lambertie annonce que M. le Président a fait don au Musée d’un grand nombre d’objets et, sur sa proposition, des remerciements sont votés.

Le Secrétaire général rend compte d’une réunion à laquelle

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PROCÈS'- VE RB AUX

M. Brèthe avait convié la Société Linnéenne, les Sociétés d’Agriculture, d’ Horticulture et de Zoologie agricole.

Il a été proposé qu’au mois d’octobre, à l’occasion du Concours du plus bel épi, des causeries soient faites sur la question du blé par un membre de chacune de ces Compagnies et que l’année prochaine, en mai, une excursion publique soit organisée à La Réole par la Société Linnéenne avec démonstrations sur l’hybridation du blé.

Le Secrétaire général dit le succès de la belle excursion de Bonzac et exprime la gratitude de la Société envers nos collègues M. Mercier et le Dr Llaguet, ainsi qu’à M. Artiguevielle, maire de Bonzac.

Il annonce l’intéressante excursion d’Audenge que prépare M. le Dr Llaguet et la Fête Linnéenne qui sera célébrée le 25 juin à Saint- André-de-Cubzac.

Une Commission de trois membres : MM. Bouchon, de Puységur et Malvesin Fabre, est chargée de la préparer.

La séance est levée à 6 heures 3/4.

Notice nécrologique sur M. Frédéric Breignet, Archiviste de la Société Linnéenne de Bordeaux.

Par M. Henri Gouin

Dans les annales de la Société Linnéenne de Bordeaux, les années 1921 et 1922 seront douloureusement marquées (Je deux dates d’autant plus pénibles qu’elles sont plus rapprochées.

Le 15 décembre 1921, c’était notre dévoué trésorier, Xavier Rozier qui, en peu de jours, était enlevé à l’affection de sa famille. Trois taois après, le 15 mars 1922, deuil plus cruel encore nous apprenions avec une véritable consternation la mort presque subite de celui qui, membre de la Société Linnéenne depuis 1891, se dévoua pendant près de trente ans à la tâche ardue et modeste d’Archiviste, de celui qui fut toujours notre ami et presque, si j’ose m’exprimer ainsi, notre camarade.

à Marmande le 28 mai 1851, Frédéric Breignet fit ses premières études au collège de cette ville, il s’y fit remarquer par un travail infati¬ gable et n’y laissa que des regrets lorsqu’il vint au lycée de Bordeaux pour parfaire ses études. aussi, son assiduité et sa vive intelligence ne tardèrent pas à le faire distinguer de ses professeurs. Muni de ses

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grades universitaires, il se retira dans sa ville natale, son père, chef d’une importante minoterie et Président du Tribunal de Commerce, dési¬ rait voir son fils lui succéder à la tête de sa maison. Mais celui-ci ne se sentait aucune, aptitude pour la carrière commerciale et quelques années plus tard, sa famille se retirant à Bordeaux, il s’adonna de toute son âme aux études entomologiques en général^ mais plus spécialement aux études lépidoptérologiques.

Les nombreuses notes que renferment les Procès-Verbaux de la Société Linnéenne, concernant la faune Girondine, témoignent de la passion véritable qui le poussait vers cette science.

En 1892, il fit paraître, en collaboration avec M. Robert Brown, un supplément à la faune des lépidoptères du Sud-Ouest de la France, supplé¬ ment aux catalogues de Roger et de Trimoulet, et le catalogue provisoire des Pyrales des environs.de Bordeaux ( Actes de la Société Linnéenne , tome XLV).

La Société entomologique de France eut également la bonne fortune de recevoir ses communications toujours intéressantes et documentées.

A la suite de ces travaux, il fut nommé le 22 avril 1903, officier d’ Académie, et, le 18 février 1914 il recevait la rosette d’officier de l’Instruction Publique.

Sa bienveillance et son savoir formèrent autour de lui un cercle d’adeptes sans cesse grandissant. Toujours prêt à rendre service, il savait encourager les jeunes et les nouveaux venus, soit en leur donnant tou¬ jours à prppos des conseils, soit en leur offrant généreusement des pièces rares destinées à enrichir leurs collections naissantes.

Par malheur, en juillet 1894, un fâcheux accident vint interrompre le cours de ses chères études.

C’était pendant une de ces journées de chasse que nous fîmes ensemble à Soulac-sur-Mer, et dont le souvenir restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Le temps était superbe mais accablant, un soleil ardent frappait la surface des dunes littorales et la réverbération était intense.

Nous chassions, avec succès depuis quelques instants lorsque il pouvait êlre quatre heures il sentit sa vue se voiler soudainement. « Une sarabande de papillons blancs, me dit-il, lui passait devant les yeux », il n’y prêta aucune attention sur le moment mais la sarabande persistant nous fûmes obligés d’interrompre notre course.

Hélas ! c’était ses études qu’il interrompait et définitivement, en effet le mal était des plus sérieux.

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C’est de ce jour qu’il se consacra entièrement à la Société Linnéenne. Tout d’abord, fidèle et dévoué collaborateur de M. Motelay, il ne tarda pas à remplacer cet archiviste modèle lorsque celui-ci se retira appelé par la confiance de ses collègues au fauteuil de la présidence.

La mort seule devait l’arracher aux fonctions qti’il occupa pendant vingt-huit ans.

A peine en possession de son nouveau poste il commença une vie de labeur ingrat et pourtant inlassable.

En 1898, il présente une notice sur l’origine de la Société Linnéenne et sa marche ascendante.

En 1901, la révision du Catalogue de la bibliothèque de la Société, bientôt suivi d’une nouvelle édition complète et entièrement revue (1913).

En 1905, le répertoire des noms des membres de la Société depuis sa fondation, avec les différentes fonctions occupées par eux.

Celui des excursions faites par la Société depuis sa fondation, celui des sujets administratifs. Ces différents répertoires tenus à jour avec un soin scrupuleux.

11 entreprit enfin ce travail écrasant que nul n'aurait osé affronter, le relevé général des travaux parus non seulement dans les Actes et les Procès-Verbaux de la Société Linnéenne, mais encore de tous ceux contenus dans les nombreux ouvrages et périodiques que cette dernière reçoit.

Je n’entreprendrai pas de montrer la somme considérable de peines que lui coûta ce travail gigantesque ; notre sympathique secrétaire général, M. Malvesin-Fabre, le fit dans un rapport tout récent et il a fort bien mis en lumière son utilité incontestable.

C’était peu pour un homme comme Breignet d’être attaché à l’œuvre qu’il avait entreprise de rester fidèle inébranlablement à sa tâche ardue, il sut aussi se montrer à plusieurs reprises d’une libéralité de tous les instants.

Quelque temps après son accident il offrit à la Société son superbe microscope, objet indispensable, dih-il, à tous ceux s’occupant de sciences naturelles.

Lorsqu’il eut achevé le catalogue de la bibliothèque, il ne voulut pas faire subir à la caisse de la Société un surcroît de dépense et en paya l’impression.

De même quand il fut question de créer au sein de notre Société un petit musée régional et que le Conseil d’administration fit appel à la générosité des membres de la Société, il fut le premier à donner

Société Linnéenne de Bordeaux

Tome LXX1V

Frédéric BREIGNET

1851-1922

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l’exemple en offrant au comité sa belle collection de lépidoptères, trois beaux meubles et une somme importante. Aussi la Société reconnais¬ sante lui décerna- t-elle, le 5 mai 1920, le titre de membre bienfaiteur.

De son vivant Breignet avait tout prévu et lorsque la fatale nouvelle de sa mort parvint à la Société, elle apprenait en même temps que celui qui avait été pour elle si dévoué et si généreux lui faisait non seule¬ ment don de sa magnifique bibliothèque entomologique, mais lui léguait une somme de 25.000 francs.

Breignet était non seulement un parfait linnéen, c’était aussi un phi¬ lanthrope accompli, s’intéressant à toutes les œuvres bordelaises. Les principaux legs qu’il fit :

Aux Hospices civils de Bordeaux ; aux Enfants assistés ; à la Société protectrice de l’Enfance; à la Charité Maternelle ; à l’Hospitalité de nuit ; aux Aveugles et Sourds Muets de Bordeaux; au Phare de Bordeaux; à l’Office Central de Charité ; au Sanatorium de Feuillas ; aux Crèches de Bordeaux, etc., prouvent, d’une façon éloquente, quel intérêt il y portait.

En terminant cette trop courte notice, qu’il me soit permis d’exprimer une fois de plus à Madame Breignet l’assurance que la Société Linnéenne conservera un souvenir profond et durable de celui qui fut toujours son bienfaiteur et qui lui consacra jusqu’à son dernier souffle un dévoue¬ ment sans bornes et une activité inlassable.

Discours prononcé aux obsèques de M. A. Degrange-Touzin, Président Honoraire.

Par M. G. Malvesin-Fabre, Secrétaire général.

Mesdames, Messieurs,

Le Président et le Vice-Président de la Société Linnéenne étant l’un et l’autre retenus loin de nous par d’impérieux devoirs, c’est au Secré¬ taire général qu’incombe le douloureux honneur d’adresser un suprême adieu à notre vénéré Président honoraire.

La Société Linnéenne a été cruellement éprouvée pendant ces quel¬ ques mois. La mort implacable a frappé dans ses rangs et, semblable à la foudre qui recherche les sommets, elle a choisi avec une particu¬ lière prédilection les membres les plus éminents et les plus actifs, ceux en qui s’incarnait en quelque sorte la Société.

P.-V. 1922.

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Naguère, c’était M. Xavier Rozier, notre dévoué trésorier; hier, c’était Frédéric Breignet, notre zélé archiviste ; aujourd’hui, c’est Armand Degrange-Touzin.

à Blanquefort le 8 octobre 1842, celui que nous pleurons entra dans notre Compagnie le 3 avril 1878 comme membre titulaire. Aussitôt, la beauté de son intelligence, la profondeur de son érudition, son amour des sciences et son zèle dans les recherches le désignèrent à l’attention de ses collègues qui, moins d’un an après, lui confièrent les délicates fonctions de Secrétaire général.

Désormais membre du Conseil, il se dévoue sans relâche pour la bonne marche de la Société. Secrétaire général ou Secrétaire du Conseil, Vice-Président pendant cinq ans, trois fois Président et réélu chaque fois autant que nos statuts le permettent, il est toujours sur la brèche, partout il y a de la bonne besogne à accomplir.

Mais la gestion des intérêts de notre Compagnie ne suffit pas, heureu¬ sement, à son activité. 11 a la passion des recherches scientifiques et c’est dans nos publications qu’il vient consigner le résultat de ses fécondes investigations après en avoir apporté la primeur aux réunions.

Attiré par les études géologiques et paléontologiques, il se signale d’abord par d’intéressantes contributions à la connaissance de la région pyrénéenne puis, s’attachant plus particulièrement aux fossiles tertiaires de l’Aquitaine ainsi qu’aux formations quaternaires du littoral gascon, il devient un maître en ces questions difficiles.

Et les communications se succèdent, nombreuses, toujours nettes, claires, précises, définitives, dénotant une connaissance approfondie du sujet.

Je ne crains pas de le répéter, M. Degrange-Touzin était un des maîtres incontestés de la Géologie et de la Paléontologie locales, aussi, lorsqu’en 1920 se tint à Bordeaux la session extraordinaire de la Société Géologique de France, il fut nommé par acclamation Président d’honneur de cette assemblée de savants français et étrangers.

La même année, au moment son grand âge et sa santé précaire le retenaient loin de nos réunions et des séances du Conseil d’adminis¬ tration, la Société Linnéenne lui manifestait sa reconnaissance en lui décernant le titre de Président honoraire.

Cette haute compétence universellement reconnue, c’est par de patientes études sur le terrain qu’il l’avait acquise. Ces notes magis¬ trales, c’est par de longues courses complétées par de minutieux examens de laboratoire, qu’il les avait préparées. 11 n’était pas de

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ceux qui bâtissent en l’air un édifice d’hypothèses, mais au contraire il savait qu’une cause se juge sur les pièces et qu’il faut, pour toute chose sérieuse, constituer des dossiers.

L’ensemble de ses dossiers a formé la plus admirable collection de fossiles du Sud-Ouest. Cette collection est unique au monde en ce sens qu’elle contient la série complète des coquilles recueillies dans des gisements anciens, maintenant disparus, épuisés, détruits ou devenus inexploitables et que, d’autre part, elle renferme souvent l’exemplaire unique de certaines espèces nouvelles décrites par MM. Cossmann et Peyrot dans leur « Conchologie Néogénique de l’Aquitaine ».

Lorsqu’on parcourt ce splendide ouvrage, c’est à chaque pas que l’on rencontre quelque mention de la cofiection Degrange-Touzin, tant est grande l’importance de ce monument élevé aux Sciences Naturelles par ce savant et ce chercheur.

Aussi, lorsqu’il résolut de se séparer de cette œuvre de toute son existence, la Société Linnêenne s’empressa-t-elle de demander que la Ville de Bordeaux en fît l’acquisition pour notre Muséum municipal, les Géologues bordelais considérant l’exil possible de ces collections hors de notre région, comme un véritable désastre scientifique.

Ce danger est écarté, la cause est gagnée et, désormais, la collection Degrange-Touzin sera conservée au Muséum de Bordeaux, dans la ville même elle a été constituée, au centre de la région qui en a fourni les matériaux.

Quand un homme laisse une telle œuvre, il ne meurt pas tout entier. Le résultat de son labeur scientifique prolonge son activité, son exemple lui suscite des continuateurs, son souvenir reste bien vivant dans la mémoire de tous ceux qui l’ont connu, dans le cœur des collègues qui l’ont aimé.

Que sa famille en deuil en reçoive ici l’assurance avec l’hommage de nos condoléances attristées.

Nous garderons fidèlement son image vénérée avec celle de tous les grands Linnéens qui ont été ses contemporains et ses émules dans l’amour des Sciences Naturelles : les Lespinasse et les Durieu de Mai¬ sonneuve, les Delfortrie et les Linder, le^ Brochon et les Benoist, les Clavaud et les Motelay, les Rozier et les Breignet.

Adieu, mon cher Président, votre mémoire nous sera toujours chère et ce ne sera jamais sans une émotion profonde que nous penserons au collègue courtois et bienveillant, au savant aussi remarquable que modeste, que nous venons de perdre en vous.

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A propos de la « Chasse à la Marée » et de l’abondance du « Prosternon tessellatum » L., des Elatérides et, d’une façon plus générale, d’insectes de toutes sortes sur la plage de Mimizan.

Par le Dr Albert Baudrimont.

Signalant ici' même, il y a deux ans, la très grande abondance du Prosternon tessellatum L. sur la plage de Mimizan (1), j’attirais l’atten¬ tion sur l’importance de la chasse au bord de la mer et surtout sur la notion de la marée pouvant devenir un auxiliaire précieux pour l’ento¬ mologiste *(2).

J’avais en effet récolté en 1920', fin mai, commencement juin, en quelques heures, sur le sable mouillé, au bord du flot qui, à chaque vague, les repoussait devant lui, certains même dans l’eau, 449 Elaté¬ rides, dont 407 Prosternon , 29 Lacon , 11 Elater , 2 Melanotus, plus un certain nombre d’autres Coléoptères qui, quoique encore assez nom¬ breux, paraissaient cependant bien peu de chose à côté de l’énorme proportion des Prosternon (voir Coléoptères et chasse à la marée). Cela méritait d’être vérifié à nouveau.

L’année dernière donc, le 12 juin 1921, par une journée chaude et très ensoleillée, je revins à Mimizan et explorai le même petit coin de plage. Le matin, à marée descendante, je ne trouvai qu’un seul Pros¬ ternon (3). Dans l’après-midi, à la mer montante, absolument rien, ni Prosternon, ni insectes d’aucune sorte. Pourquoi cette pénurie ? C’était au même endroit, à la même époque que l’année précédente et par un

(1) Dr A. Baudrimont. Noie sur la très grande abondance du Proster?ion tessellatum L. sur la plage de Mimizan ( Proc.-Verb. de la Soc. Linn. de Bordeaux, t. LXXII, p. 172).

(2) D1 2 3' A. Baudrimont. Coléoptères et chasse à la marée ( Proc.-Verb . de la Soc. Lin. de Bordeaux , U LXXIII, p. 36).

(3) Bien entendu, il n’est pas question ici des hôtes habituels de la plage tels que les Nebria complanata L. qui pullulent sous les épaves et les débris de toute nature mais seulement dans la partie haute n’arrivent que les fortes marées, et les Pha- leria cadaverina P. qui se ca,chent sous les petits tas de varech demi-humides. Ces dernières sont souvent très difficiles à distinguer sur le sable mouillé dont elles ont la couleur, d’autant qu’elles se terrent immédiatement ou s’arrêtent, simulant la mort, dès qu’elles se sentent en danger. Si on ne les prend pas sitôt qu’on les voit, on a grand’peine à les retrouver.

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beau soleil. Je retrouve dans mes notes qu’il y avait du vent sans que sa direction soit indiquée, mais si je me souviens bien, il venait du Nord ou du Nord-nord-ouest (1). Je sais de plus qu’il suffit de quelques plu¬ viers à collier pour nettoyer la plage en peu de temps (2). Etait-ce le vent? Les oiseaux de mer étaient-ils passés avant moi? Je ne sais. Aussi bien, pour en avoir le cœur net, m’aurait-il fallu revenir les jours suivants, une seule journée de . recherches ne pouvant permettre la moindre conclusion. Malheureusement, je dus repartir le lendemain sans être plus fixé.

Je fus plus heureux cette année. Revenu à Mimizan-plage le 28 mai, pour étudier les différentes variétés de Nebria complanata L. signalées par Souverbie (3), je ramassai, vers la fin de la matinée, en une demi- heure environ, au même emplacement que les années précédentes et sur un très petit espace, toujours sur le sable humide, beaucoup même dans l’eau : 70 Proslernon tessellatum L. et 7 Melanotus punctolineatus Eschs.

De même le lendemain soir,, après une belle et chaude journée, entre 19 h. 45 et 20 h. 30 (4), pre que à la nuit par conséquent, la mer des¬ cendant depuis environ deux heures et demie, je trouvai encore sur la limite extrême de la haute mer 22 Proslernon tessellatum et 1 Elater sanguineus L. Je ne parcourus qu’une très faible distance, car il fit bientôt tout à fait nuit. Je ramassai même les derniers presque à tâtons, au milieu des petits tas de varech et des cailloux, ne les reconnaisssant qu’au toucher, parfois à la contraction brusque de leur prosternum. J’ai certainement en laisser ainsi des quantités ; de plus, ramassés en fin de journée, après avoir été longtemps ballotés par les vagues, beau¬ coup étaient morts et fortement détériorés. Mais, quoi qu’il en soit de leur nombre et de leur état, le fait d’en avoir récolté autant, pour ainsi dire en pleine nuit, est bien caractéristique et valait la peine d’être rapporté.

Mes premières observations sur l’abondance du Prosternon et des Elatérides en général sur la plage de Mimizan me paraissent donc

(1) Je me rappelle fort bien que, sans me gêner beaucoup, le vent intervenait cepen¬ dant dans certaines observations que je faisais alors sur les Nebria complanata et qu’il m’arrivait par derrière quand j’étais tourné vers le Sud.

(2 ) .P.-V. Soc. Lin. Bx., loc. cit., t. XXII, p. 177.

(3) Dr Souverbie. Coup d’œil sur les Coléoptères des environs de La Teste (Gironde). Actes de la Soc. Lin. de Bordeaux, t. XX.

(4) Heure réelle.

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suffisamment confirmées. Ayant chassé trop peu de temps cette année, je n’ai pu me rendre compte s’il en était de même pour les autres insectes, mais si l’on veut bien se reporter à ma note du 2 février 1921(1), dans laquelle j’énumère un certain nombre d’autres coléoptères récoltés en même temps et dans les mêmes conditions, c’est-à-dire sur le sable humide, certains même dans l’eau (2), on pensera avec moi qu’il n’y a aucun motif pour qu’il n’en soit pas de même cette année, les raisons qui ont permis le grand développement du Prosternon ayant du de même favoriser celui des autres insectes, toutes proportions gardées.

Cherchant, il y a deux ans, le pourquoi d’une pareille profusion d’insectes, et je dois ajouter d'insectes de toutes sortes, car si je n’ai alors parlé que des seuls Coléoptères, les autres groupes (Hyménoptères, Lépidoptères, etc.) étaient aussi représentés, j’expliquai le fait par la présence dans la forêt toute proche quelques mètres à peine de la plage) de coupes immenses (3) abondent les souches et les plantes basses (jeunes pins, genêt, etc.) des plus favorables au développement des insectes. On sait en effet que les larves de beaucoup d'EIatérides, du Prosternon tessellatum entr’autres, vivent dans les bois de pins, dans les vieilles souches et les troncs abattus ; de même que le Spondylis buprestoides (très commun à Mimizan), le Mo'nohammus gallo-provin- cialis (pas rare non plus), le Chrysobothris solieri, etc., se rencontrent sur les pins.

Donc, l’abondance de ces insectes dans cette région des Landes s’expliquait fort bien et (sauf la prédominance vraiment extraordinaire du Prosternon sur tous les autres) n’avait en somme rien qui puisse nous surprendre. Mais il n’en était plus de même de leur réunion en si grand nombre sur la plage, rien que sur le sablé mouillé et même dans la mer.

Après avoir éliminé la recherche de leur nourriture, raison inadmis¬ sible pour des espèces aussi nombreuses et à régimes aussi variés, ainsi que l’action du vent, j’émis alors l’hypothèse de leur attirance par la luminosité du bord de la mer (voir notes précédentes). Ceci demande quelque développement; mais avant d’aller plus loin, je voudrais m’arrêter un instant sur l'influence que pourrait avoir le vent pour

(1) Coléoptères 'et chasse à la marée loc. cit.

(2) Coccinella septempunctcita L., Phyllopertha horticqla L., Hoplia philanthus Sulz., Chrysobothris Solieri Lap., Telephorus rusticus Eall., Spondy lis buprestoides L., Leptura testacea L., Monohammus gallo-provincialis 01., Lina populi, etc.

(3) Exploitées pendant la guerre.

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expliquer ce phénomène, car c’est l’objection qui m’a été faite le plus souvent et avec le plus d’insistance. Il me faut, pour cela, revenir à mes notes, car je dois préciser :

Le 23 mai 1920 Je trouve : Proslernon tessellatum , littéralement innombrabte, 3 Lacon murinus, 3 Elater, 1 Lina populi, 1 Coccinella septempunctata, 4 Monohammus gallo-provincialis Ç (deux sur le sable humide, un dans l’eau, un au vol), enfin de nombreux autres insectes que je n’ai pas déterminés. Il fait très beau, pas de vent.

Le 24 mai 1920 Le matin, temps couvert : Prosternon encore en grand nombre, cependant moins que la veille; l’après-midi, il fait soleil et très chaud : Prosternon nombreux, beaucoup dans l’eau, 3 Lacon , 3 Elater dont deux E . elongatulus, 1 Telephorus rusticus ; en plus, un grand nombre d’autres insectes dont un petit hyménoptère très abon¬ dant que je range cause de son abdomen aminci à la taille et de la tarière aiguë qui, accompagnée de deux soies, le prolonge en arrière), parmi les Ichneumonides (1). L’après-midi comme dans la matinée je n'ai pas noté de vent.

Le 5 juin 1920 Sur un parcours d’environ six cents pas, à la limite même du flot, en une heure : 186 Proslernon tessellatum, 13 Lacon murinus , 1 Melanotus punctolineatus , 3 Elater sanguineus , 3 Monohammus gallo-provincialis (f (2), 1 Leptura testacea , 2 Spon- dglis buprestoides , 1 Chrgsobothris Solieri, 1 Coccinella septempunc- tata , 1 Phgllopertha horticola , 1 Hoplia philanthus , etc. Temps splendide, soleil, vent du nord assez vif , il fait plutôt frais.

Le 6 juin 1920 Toujours en bordure de la mer*: 153 Prosternon tessellatum , 10 Lacon murinus , 1 Melanotus que je crois être M. punc¬ tolineatus Ç, 1 Elater elongatulus et quelques autres insectes, parmi lesquels Coccinella septempunctata, Staphylinus cœsareus ainsi que plusieurs papillons jnorts et en fort mauvais état. Temps splendide et chaud, soleil, dans la matinée vent nord-est , mais l’après-midi quand je fais ces observations, pas de vent.

Le 12 juin 1921 Le matin : 1 seul Prosternon ; l’après-midi : rien, ni Prosternon , ni insectes d’aucune sorte. L’après-midi était chaude et très ensoleillée, il y avait du vent dont je n’ai pas alors noté la direction, mais qui venait du nord, si mes souvenirs sont exacts.

(1) Etant donnée l’abondance dans celte région d’insectes, et par suite de larves de toutes sortes, la présence en grand nombre d’hyménoptères parasites ento- mophages ne peut guère nous surprendre.

(2) A noter que le 23 mai je n’ai trouvé que des 9 et le 5 juin seulement des çf

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Le 28 mai 1922 En une demi-heure à peine : 70 Prosternon, 7 Melanotus punclolineatus. Il fait beau et très chaud, il n’y a pas de vent ; il n’y en a pas eu non plus les jours précédents.

Le 29 mai 1922 Presque à la nuit : 22 Prosternon , 1 Elater san- guineus. Pas de vent.

Le lendemain 30 mai Par une journée torride et sans le moindre souffle , un habitant revenant de la pêche dit que j’aqrais été content, car il y avait sur la plage une quantité de ces « petites bêtes » qu’il m’avait vu ramasser les jours précédents.

Donc, si l’on ne tient compte que du vent, ces huit jours peuvent se répartir ainsi :

5 sans vent.

2 avec vent du Nord.

1 avec vent Nord-Est le matin ; pas de vent l’après-midi.

Sauf un seul jour, le 12 juin 1921, les insectes se sont montrés aussi nombreux qu’il y ait du vent ou non, et il en a été ainsi à plusieurs jours (23 mai à 6 juin 1920; et même à plusieurs années (mai 1920, mai 1922) d’intervalle.

D’ailleurs pour amener ainsi sur la plage, tous les jours ou presque, une pareille pluie d’insectes, il faudrait un vent fort, continu et surtout venant de terre, de l’est par conséquent. Or tout le monde sait que sur la côte, ce sont les vents d’ouest qui dominent et non le vent d’est qui est exceptionnel (1). De plus, si les insectes étaient entraînés par le vent, pourquoi tomberaient-ils uniquement sur le sable mouillé et dans la mer et non sur le sable sec ainsi que sur la dune qui borde la plage ?

Pour ces raisons, je crois que l’on peut affirmer sans crainte, que le vent n’y est pour rien. Cela, d’ailleurs, n’a jamais fait aucun doute pour moi et je ne m’y serais pas aussi longuement arrêté, si cette hypothèse ne m’avait pas été aussi souvent et aussi opiniâtrement opposée.

Mais, si les insectes ne sont ni attirés par les besoins de leur alimen¬ tation, ni apportés par le vent, quelle cause d’un ordre assez général pour être commune à des espèces aussi nombreuses et variées pour¬ rait-on admettre? En ce qui me concerne, je ne vois pour expliquer la chose qu’une sorte d’attraction par la luminosité du bord de la mer, ainsi que je le formulais déjà dans mes premières notes. Je disais, en

(1) Si pour plus de précision on interroge les pêcheurs et les gens du pays, on apprend que, s’il fait beau, le vent vient du Nord ; il peut venir de l’Est, mais c’est plutôt rare. S’il fait mauvais, au contraire, ce sont les vents d’Ouest et du Sud-ouest qui dominent.

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effet, que les insectes, apercevant de loin l’immense étendue de sable mouillé scintillant au soleil, à marée basse, tout le long de la plage, devaient être attirés par cet éblouissement de lumière et que, venus s’abattre sur la partie la plus étincelante, partant la plus humide, ils y étaient ensuite surpris par la mer (1). Telle était ma première hypo¬ thèse, elle n’est peut-être pas absolument exacte, en tous cas elle mérite d’être élargie. En effet, si j’ai pu rencontrer quelques Prosternon dissé¬ minés sur le sable humide sur une bande d’une certaine largeur à partir de la mer, le plus souvent pour ne pas dire toujours ils se trouvaient sur une ligne presque idéale à la limite même du flot qui les chassait devant lui; beaucoup même furent pris dans l’eau. Il me paraît donc plus logique de penser que, si quelques-uns viennent s’abattre sur le sable, ce qu’après tout je n’ai pas vérifié, la plupart doivent tomber directement dans la mer qui les rejette ensuite sur la plage. Reste à savoir s’ils tombent au bord ou assez loin au large ; une simple prome¬ nade en bateau, que je n’ai malheureusement pu faire, me l’aurait dit de suite. Ils doivent tomber assez près du bord car, à Mimizan, s’il en était autrement, ils auraient de grandes chances d’être entraînés par les cou¬ rants (2). D’ailleurs n’est-il pas. naturel d’admettre que c’est au bord, se brisent les vagues, l’eau est le plus agitée par conséquent, que la mer miroité le plus, jouant ainsi le rôle du miroir aux alouettes dont je parlais il y a deux ans. Je répète que je n’affirme rien, que ce n’est qu’une hypothèse ; mais pour théorique qu’elle soit, elle n’en a pas moins le mérite d’être très plausible et même probable. Je crois donc que l’on peut la retenir en attendant mieux ; et, à vrai dire quelle autre cause pourrait-on plus logiquement invoquer ?

Cette petite rectification à part, mes premières observations me parais¬ sent en tous points confirmées. Pour terminer et en manière de conclu¬ sion, je les résumerai dans les quelques propositions suivantes :

Sur les plages, bordées de forêts de pins, surtout s’il y a des coupes et des exploitations de bois comme à Mimizan et, en général, tout le long de notre côte du Sud-Ouest, on peut trouver, en dehors des espèces franchement littorales, un grand nombre d’autres venues des terres voisines.

Ces insectes se rencontrent presque uniquement sur le sable

(1) P.-V. Soc. Linn. de Bordeaux , t. LXXtl, p. 179, t. LXXIII, p. 37.

(2) Le cours d’eau de Mimizan qui déverse le trop plein des étangs de Cazeaux, Biscarosse, Aureilhan dans la mer, produit un courant dont la direction varie sui¬ vant le vent et qui va d'autant plus loin que le vent est plus fort.

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humide, à la limite des vagues et même dans l'eau ; très rarement et même pas du tout sur le sable sec du haut de la plage.

La présence sur la plage d’insectes aussi differents et à régimes aussi variés ne peut s’expliquer par la recherche de leur nourriture.

On ne peut non plus invoquer l’action du vent, la plupart de mes observations ayant été faites par des journées sans vent.

Par contre, il est permis de penser qu’attirés, comme par une sorte de phototaxie, par le miroitement de l’eau toujours en mouvement au bord de la plage, les malheureuses bestioles viennent tomber dans la mer qui les rejette ensuite peu à peu sur le sable l’entomologiste n’a plus qu’à les cueillir.

Cette chasse que l’on peut nommer « Chasse à la marée » est surtout fructueuse par les journées chaudes et très ensoleillées.

Le moment le plus favorable est lorsque la mer, encore basse, commence à remonter et tout le temps qu’elle monte.

On pourra capturer ainsi un grand nombre de coléoptères et d’in¬ sectes de toutes sortes et très probablement même certaines espèces réputées rares que l’on aurait de grandes difficultés à se procurer autre¬ ment.

Sur la plage de Mimizan, ce sont les Elatérides qui sont les plus abondants et, parmi eux, le Prosternon tessellatum qui domine d’une façon vraiment extraordinaire ; lorsque les conditions seront favorables, on pourra en trouver des exemplaires a chaque pas et presque par paquets.

10° Si donc l’on veut étudier les coléoptères de la côte et plus parti¬ culièrement les Elatérides, il ne faudra pas manquer de visiter les plages ; on aura des chances de récolter ainsi très rapidement, sans fatigue et en abondance, un très grand nombre d’espèces.

Une chasse sur la plage à Lacanau- Océan, le 4 juin 1922. Par Ch. Daydie.

Le 4 juin dernier, me trouvant à Lacanau-Océan, je me rappelai la chasse miraculeuse de mon excellent collègue, le Dr Baudrimont, à Mimizan, et j’eus l’idée d’essayer si ma chance égalerait la sienne.

J’allai donc me promener sur la plage, suivant le flot montant, et

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attendant le reflux de la vague pour recueillir les insectes amenés par elle à ma portée. 1

Mes recherches durèrent, le matin trois quarts d’heure environ, autant l’après-midi, et le nombre de mes captures, en ce temps très court, s’éleva à 248 coléoptères et 50 et quelques insectes d’ordres divers (17 hémiptères, et 25 diptères on hyménoptères).

En voici le détail par groupes, en attendant de pouvoir leur appliquer leur dénomination spécifique :

Elatérides, 114; Buprestides, 3; Curculionides, 39; Longicornes, 25 ; Lamellicornes, 44; Staphylinides, 6 ; Onthophagus, 1 ; Hister, 1 ; Cocci¬ nelle, 1 ; Galérucelle, 1 ; Alticides, 4 ; Spondylis, 1 ; Olocrates, 4 ; 4 autres insectes de petite taille que je n’ai pas identifiés.

Je donne pour mémoire 11 Tenthyria mucronata capturés sur le sable sec et 10 Cicindèles (1 C. hybrida et 9 C. trisignita très variées) prises au vol ; enfin 1 dityscide saisi au filet près de la gare et 1 Der- mestes lardarius trouvé dans une maison.

Soit 313 insectes au tableau pour 2 heures 1/2 de chasse environ.

Peu de vent ce jour-là ; chaleur torride. La marée montante semble être le moment la chasse est vraiment fructueuse.

Quant à la raison de cette abondance d’insectes apportés par les flots, elle peut s’expliquer par le fait de la proximité immédiate des forêts de pins et celle relative des bois à essences variées. Les insectes, aux chaudes heures de la journée, volent assez haut; ils aperçoivent cette surface miroitante de la mer; elle les attire; ils survolent les flots, mais trompés bientôt par leurs forces, ils tombent et les vagues les ramènent automatiquement au rivage.

La proportion infiniment supérieure des sujets vivants sur les morts (1 mort sur 25 vivants) est facilement explicable quand on connaît la vitalité de la plupart des insectes et en particulier des Coléoptères.

Ce que je viens de dire est une opinion tout à fait personnelle, bien que M. le Dr Baudrimont la partage également. Si d’autres, plus obser¬ vateurs ou plus perspicaces peuvent trouver mieux, je suis prêt à me rallier à leur manière de voir, ces quelques lignes n’ayant d’autre objet que d’apporter ma modeste contribution au procédé de chasse déjà expérimenté à Mimizan par M. le Dr Baudrimont.

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PROCES-VERBAUX

Réunion du 21 juin 1922

Présidence de M. A. Bardié, ancien Président, doyen des membres présents.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

PERSONNEL

La Société des Lettres, Sciences, Arts et Etudes régionales de Bayonne, présentée par le Conseil, est élue membre titulaire.

ADMINISTRATION

Le Secrétaire général rend compte du succès de l’excursion du li juin à Audenge, parfaitement préparée par M. le Dr Llaguet.

Des remerciements sont votés à M. Descas pour la réception aussi cordiale que généreuse qu’il a réservée aux excursionnistes dans sa propriété du château de Certes.

M. Peyrot annonce que Mme Miault, fille de feu M. Degrange-Touzin, a l’intention d’offrir à la Société la partie de ses collections dont notre regretté Président honoraire n’avait pas voulu se dessaisir.

Le Président remercie M. Peyrot, grâce â l’intervention de qui ces intéressantes collections viendront enrichir notre Musée.

COMMUNICATIONS

M. Daydie dépose, au nom de M. l’abbé Labrie, une Orchidée hybride rare Orchis laxiflora X Serapias lasigipetala.

Il annonce que M. Ballais a trouvé dans les marais de Bruges un Orchis palustris de 80 centimètres de haut.

M. Bouchon communique une liste de plantes calcicoles qu’il a récoltées récemment en Médoc dans les environs de Lesparre.

M. Bardié dépose, au nom de M. Nicolaï, une brochure de Saintou- rens et lit une intéressante note sur ce travailleur Iinnéen trop oublié.

Le Secrétaire général donne quelques détails sur l’organisation de de la Fête Linnéenne et la séance est levée à 22 heures 1/2.

PROCÈS-VERBAUX

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Quelques notes sur les travaux scientifiques de M. Saintourens, de Tartas,

Membre correspondant en 1833.

Par A. Bardié.

Le petit ouvrage que M. Alexandre Nicolaï, l’éminerrt avocat, prési¬ dent de la Société Archéologique, offre à la Société Linnéenne a été trouvé par lui dans un lot de vieux papiers provenant du Docteur Grateloup. Cet opuscule de 113 pages, qu’accompagnent quatre pages de tableaux figure la liste des ouvrages de fauteur, est l’œuvre de M. Saintourens qui fut admis membre correspondant de la Société Linnéenne dans la séance du 8 février 1833. 11 y avait quatre exem¬ plaires de ce même travail. L’un d’eux porte en tête cette dédicace : « Hommage de respect et de dévouement à la Société Linnéenne de Bordeaux ». Sur le tableau qui suit, figure la môme inscription. Un second tableau destiné au président de la Société, porte : « A J/, le Pré¬ sident de la Société Linnéenne de Bordeaux , hommage de la part de l'auteur ».

Pour quelle raison, par suite de quelle circonstance, livre et som¬ maire n’ont-ils pas été remis à la Société Linnéenne? C’est ce que nous ne saurons probablement jamais. Quoi qu’il en soit, M. Alexandre Nicolaï, en bibliophile averti, appréciant l’intérêt de ce mémoire, a voulu en faire la remise à la Société Linnéenne ; il m’a chargé de lui offrir en son nom.

L’ouvrage porte sur la couverture : Département des Landes. Matériaux de l’Histoire. La première page figurent plusieurs maximes de Voltaire porte ce titre : Analyse de 80 mémoires sur l’Encouragement Royal à l’Agriculture, aux Manufactures et au Com¬ merce. Suit la nomenclature des sujets traités et la date du loaoût 1841.

Après l’Avertissement, l’Introduction, quelques devises, un aperçu statistique et plusieurs lettres, nous trouvons, à la page 11, ce titre : Ouvrages imprimés et manuscrits de M. Saintourens, de Tartas, membre de plusieurs Sociétés savantes. Extraits de son sommaire imprimé in-quarto , qui dépassent le nombre de quatre cent ^cinquante. L’auteur fait ensuite la nomenclature ou l’analyse de cinquante-quatre mémoires d’ordre scientifique, économique, industriel, etc., et il cite le

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PROCÈS-VERBAUX

/

nombre de trois cent cinquante-deux statistiques, esquisses, des com¬ munes formant le département des Landes.

Vient ensuite, page 19, la désignation, sous le titre : Antiquité, des villes ou bourgs célèbres du département des Landes dont il fera au cours de ce volume un court historique de chacun d’eux : Saint-Esprit, Montfort, Pontonx, Saint-Sever, Tartas, Labouheyre, Capbreton, Sau- busse, Castelnau, Mugron, Aire, Bastennes, Amou, Castelsarrasin, Souprosse, Pouillon, Arjuzanx, Préchacq, Gaujacq, Mont-de-Marsan, Dax, Mimizan.

Saintourens trouva des encouragements auprès de certaines Acadé¬ mies et Sociétés savantes et l’auteur reproduit les lettres que lui ont adressé ces diverses Associations, ainsi que celles des personnages officiels et maires landais qui avaient eu communication de ses ouvrages, notamment celles du Docteur Thore, le savant naturaliste de Dax, mem¬ bre de la Société Linnéenne, et de l’ingénieur Deschamps, auteur des ponts de Bordeaux et de Libourne, elc.

J’ai parcouru les 25 pages Saintourens fait l’historique et la des¬ cription archéologique et scientifique des 22 communes mentionnées plus haut, elles sont intéressantes et les éloges adressés à notre ancien collègue me paraissent justifiés.

Saintourens qui était géomètre-expert connaissait bien le départe¬ ment des Landes ; les questions concernant l’agriculture, l’élevage des vers à soie, la sylviculture, la culture du tabac et celle de la vigne dans les Landes le passionnaient. 11 menait de front l’étude archéologique et historique avec celles industrielle et agricole. La géologie, la découverte de sources bituminières, de succin et de charbon de terre ont fait l’objet de ses recherches. Son activité paraît avoir été extraordinaire, si l’on en juge par l’importance et la quantité de ses Publications.

J’ai relevé dans son ouvrage quelques lettres nous intéressant, parce qu’elles proviennent de membres de notre vieille Société Linnéenne :

Une lettre du Docteur Grateloup, en date du / / janvier 1836, au sujet du mémoire sur les minières et substances métalliques (1).

Une lettre des professeurs administrateurs du Muséum d’ Histoire Naturelle au jardin du Roi, Paris, 22 mai 1829, signée : Desfontaines, directeur; Louis Gordier, trésorier; de Jussieu, secrétaire (2). Ces savants remercient du don d’un énorme succin. On sait que Desfontaines et de Jussieu étaient membres correspondants de notre Société.

(1) Page 25.

(2) Page 27.

PROCES-VERBAUX

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M. Billaudel, ingénieur en chef du département de la Gironde, membre de la Société Linnéenne, dans sa lettre du 19 décembre 1830, encoura¬ geait Saintourens à continuer la préparation d’une carte géologique seraient rassemblées toutes les observations qui lui étaient person¬ nelles (1).

Le Secrétaire général de la Société Linnéenne, M. B. Teulère, par une lettre en date du 15 mars 1829, remercie Saintourens de son mémoire sur les Landes, en réponse aux questions ministérielles. La Société, dit-il, a chargé un de ses membres de lui en faire un rapport qui sera inséré dans Y Ami des Champs (2). Sous la signature de H. Gachet, secrétaire, il est dit que la Commission vote po îr l’auteur d^s remer¬ ciements bien mérités (3).

Enfin, je citerai le rapport présenté à la Société, dans sa séance du 8 février 1833, par Petit-Lafitte, titulaire, sur un ouvrage de M. Sain¬ tourens, ayant pour titre : Mémoire sur les forêts de pins du département des Landes (4) et inséré dans le numéro de mars 1833 de Y Ami des Champs. Cette publication était alors le journal affilié à notre Société.

C’est probablement l’ouvrage de M. Saintourens sur les forêts, dont il est quesLion ici, qui servit à son auteur pour son entrée dans la Société Linnéenne. Le secrétaire général, M. Ed. Legrand, informait, le 15 février 1833, M. Saintourens qu’il avait été admis, et lui expédiait, en même temps, le diplôme de membre de la Société Linnéenne de Bordeaux.

La lecture du volume des Matériaux présenté par M. Saintourens m’a été très agréable et m’a intéressé. Je ne doute pas qu’il trouve bon accueil auprès des Linnéens de 1922; il eut été goûté, il y a quatre- vingts ans, de ceux de 1841. Saintourens était un fervent naturaliste, en même temps qu’un archéologue éclairé. Il aimait sa petite ville natale, Tartas, et s’efforçait d’attirer sur elle les bienfaits de l’Administration, par le rétablissement des privilèges d’autrefois. Je ne sais ce qu’est devenu le petit Musée dont il était le directeur. Par la lecture du tableau qui termine le volume, l’on peut se rendre compte de l’énorme somme de travail qu’a produite cet ancien membre correspondant des quinze premières années de notre Société.

(1) Pages 39 et 49.

(2) Page 4L

(3) Pages 42 et 43, de l’ouvrage V Ami des Champs , t. Vil, année 1829, p. 196 à 199.

(4) Pages 50 à 57.

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PROCÈS-VERBAUX

Dans' la dernière page de cet opuscule, j’ai cru lire un des discours enthousiastes de Laterrade Je la recommande à l’attention de nos collè¬ gues. M. A. Nicolaï a été bien inspiré en faisant prendre le chemin de notre bibliothèque à un ouvrage qui lui avait été destiné primitive¬ ment, et vous me permettrez de l’en remercier bien sincèrement en votre nom (1).

Note sur quelques plantes des environs de Lesparre.

Par Wl. A. Bouchon.

Les Actes de notre Société mentionnent très peu d’excursions en Médoc et la région de Lesparre semble être délaissée ; je ne trouve en effet trace que d’une, herborisation faite par M. Deloynes, en compagnie de M. Brown, les 16, 17 et 18 juillet 1882, de Lesparre à Hourtin et aux alentours de l’étang.

Cependant les environs de Lesparre offrent quelques attraits pour les botanistes, grâce à quelques affleurements calcaires.

La Société de Zoologie agricole célébrait sa fête annuelle le 18 juin dans cette région et j’avais emporté à tout hasard un cartonnier, bien m*en a pris, puisque j’ai pu rapporter quelques plantes intéressantes, notamment dans le domaine du château Tartuguière j’ai récolté sur un coteau calcaire :

Genista tinc.toria L. v. a vulgaris Spach.

Teucrium montanum L.

Linum tenuifolium L.

Carduncellus mitissimus DC.

IJippocrepis comosa L. v. « genuina Rouy.

Au bas de ce coteau, dans un- fossé marécageux, le Carex pseudo- Cgperus L. est assez abondant.

Je signalerai également dans les vases de la Gironde, à Saint-Chris- toly, devant l’usine de M. Skawinski, une forme fluviatile du Plantago maritima L., à feuilles très étroites, à épi beaucoup plus court que dans le type, peut-être est-ce la forme Leptophylla M. et L. P. Wulfeni Spreng.

(1) J’ai trouvé tardivement, dans les Procès-Verbaux de la Société, que le Doc¬ teur Grateloup était président en 1841, époque parut le mémoire de M. Saintourens*

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Assemblée générale de la 1 04e Fête Linnéenne

tenue en l’Hôtel de Ville de Saint-André-de-Cubzac le Dimanche 25 juin 1922, à 18 heures.

Présidence de M. le Dr H. Lam arque, Président.

Présents : MM. Dr Lamarque, Bardié, Dr Baudrimont, Bouchon, Dr Castex, Clmine, Diydie, Dubreuilh, Fiton, Godillon, Lacouture, Lambertie, M,le Mallet, MM. D1' Marion, Neuville, Neÿraut, Peyrot, Schirber, Teycheney, Malvesin-Fabre.

Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté.

M. le Président prononce un beau discours il rappelle les souve¬ nirs linnéens attachés à la région de Saint-André-de-Cubzac et relate tous les faits qui ont marqué la vitalité de notre Société depuis la dernière Fête Linnéenne :

« Mes chers Collègues,

« Le 2G juin dernier, dans la grande salle de l’Hôtel de Ville de Saint- Macaire, en ouvrant l’assemblée générale, je m’exprimais ainsi :

« La Société Linnéenne célèbre aujourd’hui sa 103,ne fête, qui, comme « vous le savez, est toujours fixée au premier dimanche après la fête de « Saint Jean. Vous ne connaissez- peut-être pas tous la raison du choix « de cette date, je vais vous la rappeler. L’excursion qui suit le 24 juin « a reçu le nom de fête linnéenne en l’honneur du botaniste Jean « Bauhin ; de tout temps cette excursion a été suivie d’une séance « champêtre et d’un banquet ayant un caractère officiel. »

(( C’est pour perpétuer cette charmante tradition que nous sommes aujourd’hui réunis dans cette belle salle de la Mairie de Saint-André-de- Cubzac, mise obligeamment à notre disposition par M. le Maire, auquel j’adresse tous mes remerciements, c’est pour cela que je prends la parole avec quelque solennité, des notes à la main.

« Je dois tout d’abord rectifier l’erreur que j’ai commise l’an dernier, en vous disant, sur la foi d’affirmations d’anciens linnéens, que la tra¬ dition avait fixé la fête annuelle au premier dimanche qui suit la Saint Jean.

P.-V. 1922.

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(c S’il est vrai que depuis un nombre déjà respectable d’années, elle a lieu dans ces conditions, il est non moins certain que c’est par un changement apporté à la tradition, à une époque qu’il ne m’a pas été possible de retrouver dans nos comptes rendus, mais que je me propose de rechercher. Lorsque fut décidée la création d’une fête linnèenne, il fut entendu que cette fête aurait lieu le premier jeudi qui suivrait la fête de Saint Jean-Baptiste ; c’est le 25 juin 1818, il y a donc aujourd’hui même 10 i ans que fut prise cette décision, sur la demande deLaterrade, qui proposa de lier cette solennité à la fête du créateur de la Botanique en France, Jean Bauhin, à Lyon en 1741.

« Voici les termes du règlement élaboré ce jour-là :

« On décida qu’une fête Linnèenne, consacrée à la mémoire des « botanistes, serait célébrée, le jeudi qui suivrait la Saint Jean, par . « une excursion.

« Que dans une des stations et en plein champ, à moins que le ■« mauvais temps ne puisse le permettre, on ferait quelques lectures « relatives à la Botanique; ces lectures consisteraient surtout en l’éloge « des hommes qui se sont distingués par leurs travaux pythologiques.

cc Qu’un procès-verbal de l’excursion du jour, avec le nom des « plantes les plus remarquables qu’on aurait trouvées, serait rédigé sur « un registre signeraient tous ceux qui auraient pris part à cette fête ».

« Quelques instants après l’approbation de ce règlement, la Société Linnèenne était fondée officiellement et Laterrade en était nommé Directeur, poste qu’il occupa jusqu’à sa mort, en 1858.

<( En 1838, le jeudi 18 juin, la 21e fête se tenait à Saint-André-de- Cubzac, ou plus exactement dans les environs de cette ville. Les excursionnistes avaient été amenés en bateau au port de Saint-André- de-Cubzac ; ils avaient herborisé dans l’Entre-deux-mers sous une pluie battante et pour cette raison la séance avait se tenir dans une salle de la propriété de M. le comte de Kercado, au Château de Beausoleil; Laterrade présidait cette solennité, ayant au-dessus de sa tête le portrait de Linné, couronné de Prenanthes pulchra ; des vases de fleurs ornaient le bureau.

« La 73e fête linnèenne eut lieu en 1891 à Saint-André-de-Cubzac ; elle était présidée par M. Fallût, entouré de neuf collègues que n’avaient pas épouvanté la chaleur torride (52° au soleil) qu’il faisait ce jour-là.

« Le 25 juin 1899, sous la présidence du regretté de Nabias, se tint à Saint-André-de-Cubzac la 81° fête, qui avait réuni seize linnéens.

« C’est encore dans la même localité que le 25 juin 1911 fut célébrée

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la 93e fête, présidée par M. Bardié, entouré de vingt collègues ; le Dr Charron, Maire de Saint-André, avait bien voulu honorer le banquet de sa présence.

cc Aujourd’hui, 25 juin 1922, notre 104e fête nous ramène dans la même salle, nombreux, pleins d’entrain, affirmant une fois de plus l’extraordinaire résistance à la vieillesse, l’étonnante vitalité de notre Société. Si cette année nous n’avons pas battu comme admissions notre record de l’an dernier, ou, entre la 102e et la 103e fête, nous avions accueilli vingt-huit membres nouveaux, nous avons cependant lieu d’être satisfaits puisque nous avons eu dix-huit adhésions. Lorsque vous aurez voté sur les candidatures de Mlle Angèle Mallet, de MM. Schirber et Dutertre, que le Conseil va vous proposer dans un instant, vous aurez admis, depuis le 2d juin dernier, vingt et un membres nouveaux, soit quarante-neuf pour les deux années.

« Ces nouvelles recrues vont, j’en suis certain, donner une impulsion encore plus grande à notre Siciété; l’intérêt et le nombre de communi¬ cations faites au cours de nos séances s’accroîtra encore, les autres manifestations par lesquelles s’affirme notre robuste vitalité seront encore plus nombreuses.

« Vous rappelerai-je une fois de plus le succès de nos conférences de vulgarisation, la vogue croissante de nos excursions, le développement incessant de nos collections? Chaque jour notre musée s’enrichit grâce à la générosité de certains collègues auxquels je renouvelle nos remer¬ ciements ; je vous demande à tous de continuer à augmenter nos collec¬ tions, pour que bientôt elles soient un digne pendant de notre riche bibliothèque.

<( Vous rappelerai-je le succès considérable obtenu par le Dr Feytaud lorsqu’il nous a décrit d’une façon si claire, si séduisante et devant une salle comble « la vie et les mœurs du termite lucifuge » ?

(( Nos excursions continuent à être très fréquentées, le public qu’elles intéressent est de plus en plus nombreux ; m alheureusement l’extraordi¬ naire sécheresse de l’été dernier a rendu impossible les excursions mycologistes qui avaient eu l’année précédente un si grand succès. Nous pensons bien prendre notre revanche cette année et revoir les cent cinquante personnes qui en 1920 avaient fait l’excursion de Gajac particulièrement instructive au point de vue de la connaissance des champignons vénéneux et des espèces comestibles.

« L’importance de nos travaux imprimés ne se ralentit pas, et nous serions tout à la joie de voir nos publications garder la haute valeur

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PROCÈS-VERBAUX

scientifique qui a fait la renommée de la Société linnéenne, si nous n’éprouvions quelques inquiétudes financières ; nos ressources n’aug¬ mentent pas en proportion des frais considérables d’imprimerie que nous devons supporter ; l’accroissement du hrombre de nos membres n’est pas suffisant pour maintenir l’équilibre de nos finances ; les subven¬ tions que nous recevons jusqu’ici sont encore trop modiques pour que nous ne conservions pas quelques appréhensions ; nous espérons néan¬ moins voir nos efforts triompher des difficultés et nous voulons avoir foi dans la bonne étoile de la Société Linnéenne.

« Mes chers collègues, vous avez vu par la lecture que je vous ai faite du premier alinéa du règlement élaboré en 1818, que notre fête est essentiellement commémorative, qu’elle doit être, avant tout, consacrée à la mémoire des botanistes. À cette époque notre Société était presque exclusivement une Société botanique ; son champ d’action s’est singu¬ lièrement étendu depuis, puisqu’il embrasse toutes les branches de l’ Histoire Naturelle ; permettez-moi de rendre à nos collègues disparus cette année l’hommage qui leur est dû.

« MM. de Alessandri (de Turin) et Cartailhac (de Toulouse) étaient tous deux universellement connus pour leurs travaux considérables sur la Géologie ou la Préhistoire; leur disparition est une grande perte pour la science et pour notre Société.

« Plus près de nous, nous avons eu la douleur de voir disparaître tour tour, Xavier Hozier, Frédéric Breignet, Armand Degrange- Touzin. Je ne vous répéterai pas ce qu’avaient été nos collègues, quel rôle considérable ils avaient tenu dans la vie de notre Société^. vous savez tous que Xavier Rozier n’était pas seulement un trésorier modèle, mais qu’il se dépensait sans compter chaque fois que son concours pou¬ vait nous être utile; vous savez tous quel rôle important il avait joué dans la création de notre salle de collections; vous avez vu les meubles luxueux qu’il nous avait offerts et les étagères si bien agencées qu’il avait tenu à installer.

« Frédéric Breignet était depuis de longues années l’àme de la Société, il avait passé une partie de sa vie à organiser la bibliothèque, à classer les matériaux considérables d’étude qu’elle renferme, à établir des fiches précieuses pour les recherches; il en était lui aussi un grand bienfaiteur et il a voulu que les libéralités qu’il ne cessa de faire de son vivant ne prissent pas fin avec lui ; une importante donation perpétuera à jamais le nom de ce collègue, aussi simple que dévoué, qui malgré sa grande modestie tenait une si grande place.

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« A. Degrange-Touzin, trois fois élu président de la Société, avait surtout étudié la Paléontologie et avait réuni une riche collection de fossiles qu’il avait eu l’intention de nous léguer; nous regrettons que des raisons impérieuses l’aient obligé d’abandonner son généreux projet, mais nous avons tout au moins la consolation de savoir que les types patiemment recueillis dans des gisements aujourd’hui disparus, ne seront pas soustraits à nos études : grâce à l’appui que nos démarches ont reçu de M. Chaine, conservateur du Muséum, et du Dr Sigalas, adjoint à l’Instruction Publique, la ville de Bordeaux a acheté la col¬ lection de notre collègue. Des séries intéressantes de minéraux doivent nous être réservées avec les vitrines qui les renferment ; elle seront pour notre musée un attrait nouveau; nous devons remercier les héri¬ tiers de A. Degrange-Touzin d’avoir voulu que nous ayons de notre collègue ce souvenir palpabje et précieux.

« J’ai maintenant un agréable devoir à remplir ; celui de vous rap¬ peler les noms de nos collègues qui ont reçu cette année des distinctions honorifiques :

M. Maxwel a obtenu la rosette d’Officier de la Légion d’Honneur.

« M. le D1' Baudrimont le ruban de la Légion d’Honneur.

« M. Daydie a reçu le ruban d’Officier d’Académie.

« M. Brèthe a été nommé Officier du Mérite Agricole.

« M. le Dr Feytaud a été lauréat de la Société d’ Agriculture de la Gironde.

« A tous ces collègues j’adresse les plus sincères et les plus cordiales félicitations de la Société Linnéenne ».

Le Secrétaire général réparant un oubli volontaire de l’auteur rap¬ pelle que notre Président a été promu Officier de l’Instruction Publique. Il présente ensuite les excuses de MM . Bertrand, Daleau, Duvergier, Dr Feytaud, Gouin, Dr Jolyet, Labarthe-Pon, de Puységur, Sagaspe, Dr Sigalas, ainsi que de M. Brèthe qui avait envoyé son adhé¬ sion, et de M. Maxwell qui, empêché d’assister à la réunion, a tenu à participer à l’excursion de ce matin, enfin de M. le Maire de Saint- André-de-Cubzac et de M. le Conseiller général qui, tout à l’heure, se joindront à nous pour le banquet.

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PERSONNEL

La Société procède à l’élection de :

M. le D1' Emile Dntertre-Delevilleuse, de Boulogne-sur-Mer, s’occu¬ pant de géologie, présenté comme membre titulaire parle Bureau.

M. Schirber, s’occupant de lépidoptérologie, présenté comme membre titulaire par MM. Gouin et Dr Manon.

Mlle A. Mallet, s’occupant d’histoire naturelle, présentée comme membre auditeur par MM. D1' Lamarque et Malvesin-Fabre.

Ces deux derniers nouveaux membres sont invités à assister à la présente Assemblée générale.

\

COMMUNICATIONS

M. Malvesin-Fabre présente quelques échantillons de Lentinus squamosus Sch. récoltés à Saint-Gervais et lit une courte note sur cette espèce.

MM. BquCHON et Neyraut indiquent les résultats de l’herborisation du matin qui adonné notamment : Inula Montana L., Convolvulus cantabricus L , Euplirasia Tatarica Fisch., Prunus Mahaleb L., Teu- crium montanum L., Helianthemum fumana Lloyd et Fouc. pulveru- lentum D. C.

M. le Dr Manon, parmi les insectes récoltés, signale un lépidoptère rare : Lycœna coretas et une forme curieuse de Baciltus gallicus couleur de café, au lieu d’avoir la teinte verte normale de l’espèce.

La séance est levée à 18 heures 3/4.

Notice nécrologique sur Monsieur Xavier Rozier, Membre de la Société Linnéenne (1907-1921).

Par L. Castex.

La fin de l’année 1921 réservait une épreuve cruelle à la Société Linnéenne. Le 15 décembre, M. X. Rozier succombait en pleine vigueur physique, frappé d’une façon inexorable par la maladie.

le 5 novembre 1868, M. X. Rozier dès sa première jeunesse eut le goût de l’Histoire naturelle, durant sa vie entière et pendant ses nombreux voyages sous toutes les latitudes son activité inlassable se

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dépensa aussi bien dans le commerce que dans la recherche de curiosités scientifiques. Aussi, dès que les diverses maisons de commerce qu’il avait' fondées à Bordeaux, l’obligèrent à se fixer dans cette ville, son amour des sciences naturelles, étonné de l’extrême abondance et de la richesse de formes des fossiles la région, le fit se spécialiser dans la géologie. Dès lors, ce fut une passion ; accompagné de deux ou trois amis, possédés eux aussi du démon des fouilles, il ne se passait guère de jours fériés M. X. Rozier, bien avant l’aurore ne fuyait Bordeaux. L’on arrivait ainsi au petit jour dans un des villages du Bordelais, généralement Saucats ou Léognan, quelquefois Pessac ou Salles. Vite on déballait le matériel des fouilles, l’on endossait un costume ne crai¬ gnant ni les ronces ni la boue et l’on se mettait au travail. La journée se passait ainsi au milieu de la joie procurée par cette saine activité manuelle qui reposait si bien du labeur intellectuel de la semaine et par les trouvailles de pièces rares ou inédites. C’est ainsi que M. X. Rozier constitua une collection splendide de fossiles du Bordelais. Mais s’il était agréable de posséder une collection, il était de toute néces¬ sité d’en classer les pièces. M. X. Rozier sollicita son admission à la Société Linnéenne. U fut titularisé le 19 juin 1907, et en 1910, sa com¬ pétence des affaires et la confiance de ses collègues l’appelèrent à s’oc¬ cuper de la Trésorerie de la Société.

Je n’entreprendrai pas de montrer tout le dévouement dont il fit preuve : Budget tenu à jour avec un soin scrupuleux et bien souvent. . . amélioré par des dons anonymes ne provenant que de sa main, meubles et tapisseries, offerts sons le prétexte de parer la nudité de la salle ou s’abritaient les collections naissantes de la Société. Mais c’est surtout pour les excursions que le cœur généreux du Trésorier s’ouvrait. Com¬ bien d’entre elles ne purent-elles avoir lieu que parce qu’il en avait faci¬ lité l’exécution. M. X. Rozier était heureux chaque fois qu’il pouvait assister à l’une d’elles, et lorsque par hasard il pouvait recevoir les excursionnistes dans sa propriété de Léognan au sous-sol bourré de fossiles, et qu’il n’avait achëtée que pour faciliter les fouilles de ses amis, la joie illuminait son visage et avait un reflet en chacun de nous.

La Société reconnaissante lui décerna le 5 mai 1920, le titre de Membre bienfaiteur.

Membre de la Société Géologique de France, de la Société Archéolo¬ gique de la Drôme, de la Société des Sciences, Arts et Études régionales de Bayonne, de la Société de Zoologie agricole et de la Société d’Archéo- logie de Bordeaux, c’est à notre Société que M. X. Rozier réservait ses

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PROCÈS-VERBAUX

observations qui figurent à leur rang dans le catalogue de nos publica¬ tions.

Bien que ces observations, toutes géologiques, soient peu nombreuses, la géologie, surtout celle du Bordelais, doit beaucoup à M. X. Rozier, car sa parfaite connaissance des gisements fossilifères de la région, les excursions organisées ou provoquées par lui, et les divers matériaux qu’il a rassemblés ont servi à la construction de maint ouvrage paléon- tologique.

Ce dévouement à la Science devait avoir une récompense, hélas posthume ! M. X. Rozier fut nommé le 15 janvier 1922, Officier d’Académie.

Tel est l’homme qui vient de disparaître, regretté de tous. La Société Linnéenne le comptait parmi ses meilleurs.

« Lentinus squamosus » Schœffer à Saint-Gervais (Gironde).

(Champignon).

Par G. Malvesin-Fabre.

Au cours d'une excursion préparatoire à la présente Fête Linnéenne, j’ai eu l'occasion de récolter l’intéressante Agaricinée que j’ai l'honneur de présenter aujourd'hui.

C'est à la gare de Saint-Gervais, tout près de Saint-André-de-Cubzac, que j’ai remarqué un tas de traverses de chemin de fer usagées, en bois de pin, qui étaient absolument envahies par ce champignon à telles ensei¬ gnes que des rhizomorphes sclérosés couraient à la surface.

De loin en loin apparaissaient les chapeaux blancs écailleux portés sur un pied excentrique, placés dans toutes les positions et desséchés par la chaleur solaire sans diminution appréciable de volume.

Il s’agissait bien de Lentinus squamosus Schœffer (L. lepideus Fr.), espèce peu commune en France et vivant surtout sur les souches des sapins des forêts montagneuses et alpestres dans les Alpes, le Jura, les Vosges, si j’en crois Bigeard et Guillemin dans leur Flore des champi¬ gnons supérieurs (p. 209).

Eu Gironde c’est la première fois qu’il est rencontré sur la rive droite de la Dordogne et même de la Garonne.

Société linnéenne de Bordeaux

Tome LXXIV

XAVIER ROZIER

1868 1921

Phototypie Ch. Chambon, Bordeaux.

PROCÈS-VERBAUX

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Il a été signalé d’abord à Soulacen 1884 ( Journ . Hist. Nat., Bordeaux, p. 78) puis dans nos Actes , à Eysines le 1er mai 1909 par MM. Boyer